Espagne: Deux millions de travailleurs du secteur public en grève ce 8 juin

Ce 8 juin, presque 2 millions de travailleurs du service public sont partis en grève en opposition au programme d’austérité du gouvernement espagnol du PSOE (l’équivalent espagnol de notre PS, NDLT). A côté d’autres attaques brutales contre les dépenses publiques, la sécurité sociale et les pensions, on trouve une diminution de 5% des salaires des travailleurs des services publics. Cette grève était la première réponse organisée et générale de la classe ouvrière espagnole depuis que le gouvernement a commencé à mettre en avant ses attaques vicieuses.

Danny Byrne, CIO

Le gouvernement Zapatero a ouvertement présentés ses véritables couleurs et s’est prosterné devant les dieux du marché international, des agences de notation et du Fond Monétaire International. Leurs diktats d’austérité ont révélé la peur profonde d’instabilité pour l’économie espagnole et la perspective d’un effondrement de type ‘grec’.

Cette grève a eu un puissant impact, avec des manifestations dans les principales villes de l’Etat espagnol totalisant des centaines de milliers de personnes et avec environ 75% de participation selon les syndicats. A Barcelone, 150.000 manifestants ont pris les rues dans une démonstration militante de colère, d’indignation et de détermination. Les travailleurs du service public ont été rejoints par un grand nombre de jeunes et pensionnés.

Cependant, au lendemain de la grève, malgré ce succès, les regards sont tournés vers les dirigeants des principaux syndicats nationaux (UGT et CC.OO). Le massacre des conditions de vie à cause de la crise du capitalisme espagnol, et ses essais afin de la faire payer aux travailleurs ont causé une profonde colère. La majorité des militants syndicaux ont été clairs quant à la réponse qu’ils estiment nécessaire : une grève générale ! Lors des manifestations de masse qui ont forcé Zapatero à retirer ses plans destinés à augmenter l’âge d’accès à la retraite, en février dernier, cette demande était déjà majoritaire dans le mouvement.

Sur les bannières catalanes – "Pour la grève générale maintenant!"

Actuellement, avec le second tour d’austérité du gouvernement (qui représente les plus grosses attaques contre les travailleurs espagnols depuis la chute du régime franquiste) et le projet gouvernemental d’imposer unilatéralement de profondes réformes du travail (avec des licenciements d’ampleur dans un pays où plus de 20% de la population est déjà au chômage!) et d’attaques contre la classe ouvrière organisée, la pression d’en bas pour une grève générale a finalement trouvé sa voie dans les discours des dirigeants syndicaux. Fernando Toxo, le dirigeant du CC.OO, a annoncé que son syndicat était “déjà en train de se préparer” pour une grève générale.

Le développement d’une grève générale en Espagne, à la suite de la grève réussie du 8 juin, représenterait un moment important pour que le mouvement ouvrier entre en lutte de façon décisive. Cela serait le début d’un puissant mouvement de classe qui ébranlerait les bases du capitalisme espagnol. Le gouvernement Zapatero est d’ores et déjà extrêmement faible, et n’a réussi à faire passer sa dernière tournée d’attaques au Parlement que d’une voix!

Des membres du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) ont participé à ces protestations massives du 8 juin dans plusieurs villes de l’Etat espagnol. Nous y avons défendu un programme et des perspectives clairs pour que le mouvement aille de l’avant, en mettant en avant la nécessité de construire une alternative réellement socialiste face à ces attaques, au chaos et à la crise du capitalisme ainsi qu’à la dictature des marchés financiers internationaux.

Le prochain pas doit être l’organisation immédiate d’une grève générale de 24 heures dans toute l’Espagne. Mais, comme l’a démontré la lutte courageuse des travailleurs et des jeunes en Grèce, une grève générale ne peut en elle-même être suffisante pour forcer le gouvernement à faire marche arrière.

Les gouvernements capitalistes veulent très clairement frapper les travailleurs et les jeunes pour sauver le système de profit et satisfaire leurs véritables maîtres : le marché capitaliste. Un mouvement de masse militant et unifié est nécessaire. C’est dans ce sens que le CIO propose la formation de comités d’actions démocratiquement élus sur les lieux de travail, les universités, les écoles, et dans les différentes communautés, pour organiser une grève générale de 24 heures et discuter et débattre de la meilleure manière d’aller de l’avant pour la lutte ainsi que d’une alternative à la crise et à la misère capitalistes.

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