DEVONS NOUS PAYER POUR LEUR CRISE ? PAS QUESTION !

Dans le contexte actuel de crises politique et économique, et en prévision d’assainissements budgétaires drastiques, il ne sera pas évident d’obtenir quoi que ce soit pour notre secteur. Le fait que nous voulons, en ces temps fragiles, récupérer le retard accumulé par rapport à d’autres secteurs (15% de salaire en moins, en moyenne) suscitera sans doute l’incrédulité des politiciens et des patrons.

Hypertension, journal d’action Non-marchands de syndicalistes combatifs CSC et FGTB

Des milliards pour les banques, des cacahouètes pour les travailleurs du non-marchand?

La santé n’est pas une vache à lait du privé!

  • STOP à la commercialisation!
  • Les soins de santé et le bien-être doivent être organisés différemment!

Le Parti Socialiste de Lutte- Linkse Socialistische Partij est un parti combatif principalement constitué de jeunes activistes, de militants syndicaux et de travailleurs ordinaires, actif dans tout le pays.

Chez nous, il n’y a ni vedettes, ni dynasties familiales, ni individus qui veulent s’enrichir dans les salons parlementaires ou dans les conseils d’administrations des grandes entreprises.

Nous faisons partie d’une organisation socialiste internationale active dans une quarantaine de pays sur tous les continents : le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO).

Nos élus, tel que l’eurodéputé Joe Higgins de notre parti-frère irlandais, gagnent le salaire moyen d’un travailleur. Le reste sert au soutien financier de luttes sociales et d’autres campagnes.

Un parti avec un grand degré de «Colère Blanche»

Nos candidats du secteur :

En WALLONIE et à BHV, nos candidats se présentent sur les listes unitaires du Front des Gauches, n° 18. Il s’agit d’une alliance de 6 partis de gauche renforcée par des syndicalistes et des militants de mouvements sociaux.

A la Chambre, 3e candidat effectif, Liège, Simon Hupkens, 31 ans, Dison, délégué syndical SETCa non-marchand, Barman à l’asbl ‘‘Les Grignoux’’

A la Chambre, BHV, 7e candidat effectif, Karim Brikci, 27 ans, Bruxelles, délégué syndical CGSP, brancardier

En FLANDRE, nous nous présentons sous notre propre nom : LSP, liste n°15

Sénat

  • 6. Liesbeth Delafaille, 27 ans, Anvers, éducatrice
  • 7. Bart Van der Biest, 36 ans, Alost, délégué syndical SETCa BHV, infirmier
  • 13. Sven De Deken, 26 ans, délégué syndical SETCa Louvain, aide-soignant
  • 20. Gerte Jansen, 59 ans, Sint-Denijs-Westrem, infirmière
  • 24. Laura Bracke, 24 ans, Gand, employé de la mutualité

Chambre Flandre Orientale

  • 3. Wouter Wanzeele, 25 ans, Aalter, travailleur social
  • 4. Ivy Meert, 28 ans, Alost, laborantin

Chambre Flandre Occidentale

  • 6. Martine Hennin, 57 ans, Furnes, infirmière

Chambre Brabant Flamand

  • 2. Stefanie Deberdt, 27 ans, Louvain, éducatrice

C’est pour cela qu’il est nécessaire, dans les actions, de lier entre eux les divers secteurs (sur le plan fédéral, régional et dans les communautés) ainsi que les diverses centrales syndicales concernées. Le choix est simple : stagner ou même reculer en étant divisés ou avancer ensemble ! La CSC flamande lance des comités d’action régionaux où les différentes centrales, LBC, CSC Services publics, etc. se rejoignent sur le plan des provinces. Afin de mieux coordonner les actions, cette initiative devrait s’étendre à tout le front commun syndical. Pour cette manifestation, le matériel commun de mobilisation n’était disponible que du côté francophone. C’est regrettable. Espérons que les temps à venir nous apporteront l’unité, car nous ne voulons pas de division.

Employeurs : “Take THE MONEY and run!”

Zorgnet Vlaanderen, la coupole flamande des employeurs catholiques est, avec 500 institutions de soins et environs 85.000 travailleurs, un des plus importants acteurs du secteur. Dernièrement, le boss a laissé entendre que les employeurs voulaient également se mettre à table avec le gouvernement et les syndicats afin de négocier les accords pluriannuels du secteur.

Parallèlement, ils bloquent toute une série de dossiers fondamentaux au sein de la commission paritaire. Pendant qu’ils essayent de flatter l’opinion publique et les futurs travailleurs par des techniques de ressources humaines, ils mettent ouvertement en question les acquis du personnel existant et freinent toute amélioration. Grâce aux manoeuvres des patrons, le budget de 90 million d’euros que la ministre Onkelinx avait libéré pour son plan d’attractivité de la profession infirmière (concernant les primes des titres, de qualifications professionnelles particulières et de prestations de soirée – 20% entre 19h et 20h) traîne en longueur. Très récemment, le gouvernement a décidé de ne plus attendre les employeurs et d’imposer la mesure par Arrêté Royal. Les primes de soirée qui n’avaient à l’origine été conçues que pour les infirmières ont étés étendues à l’ensemble du personnel ‘‘au chevet du malade’’. La mesure est rétroactivement entrée en vigueur le 1er janvier 2010. Les prestations seront payées mensuellement dès juillet 2010. Les prestations effectuées de janvier à juin 2010 seront globalisées dans une ‘‘prime de rattrapage’’.

Les employeurs ne tiennent carrément pas compte de la circulaire de la ministre concernant ‘‘l’équipe mobile et le temps de travail’’ : ils en mettent sa validité en doute. Ici, on travaillait en phases, entre autres avec des primes de rappel. La régularisation des barèmes de départ pour les infirmières graduées de 23 à 21 ans est aussi remise en question. Heureusement, il y a des hôpitaux qui n’écoutent pas leur coupole sur ce plan, mais cela ne reste que des exceptions. De plus, on refuse de prolonger la convention sur la prépension à partir de 58 ans et l’on continue à remettre en cause le système actuel des journées RTT (réduction du temps de travail à 45, 50 et 55 ans) malgré le fait que cela stimule des gens dans le secteur à travailler plus longtemps que dans les secteurs marchands. On s’attendrait à une attitude plus constructive de la part d’un employeur qui prend en considération son personnel.

Commercialisation… Puisqu’il n’y a pas d’argent ?

Lorsque nous parlons de la commercialisation, nous considérons une série de mécanismes qui ne servent qu’un but : transférer aussi efficacement que possible de l’argent de la collectivité vers le secteur privé pour ensuite le faire disparaitre dans les poches des actionnaires. La crise va probablement accélérer cette évolution.

Récemment, l’Open VLD a relancé la discussion sur la norme de croissance de 4,5% par an pour les soins de santé. Le reste des partis traditionnels l’a rejoint. Ce qui suit est une course pour économiser le plus. Ne nous faisons pas d’illusions : le prochain gouvernement, qu’importe sa composition, annoncera des économies énormes que les travailleurs du secteur et les usagers devront avaler pendant que les directions et les vautours du secteur privé échapperont aux assainissements. Des assainissements durs dans les budgets pour les soins de santé créeront, pour ainsi dire, des trous dans le marché, des espaces qui seront ensuite remplis par le secteur commercial… pour autant que combler le vide soit commercialement rentable.

Mais, déjà, la commercialisation s’est fortement développée. Les chiffres l’indiquent : dans le secteur des maisons de repos, 17% en Flandre, 50% en Wallonie et 73% à Bruxelles sont déjà aux mains d’institutions purement commerciales. Sans la moindre honte, Senior Living Group vient de verser 28 millions d’euros (sur un profit de 35,1 millions d’euros) à ses actionnaires. On assainit surtout sur les coûts du personnel et en préférant du matériel bon marché (et donc de qualité inferieure) afin de faire du profit. A titre d’exemple, l’encadrement du personnel des maisons de repos des CPAS est fortement supérieur à celui des maisons de repos commerciales. Dans les maisons de repos privées, 7 personnes doivent effectuer le travail de 10 personnes dans une maison de repos du CPAS. Dans une ASBL (dépendant d’un des piliers), ils sont 9. La raison en est assez simple : les maisons de repos privées s’en tiennent ‘en général’ strictement aux normes légales imposées par l’INAMI, mais ces normes sont vraiment minimales.

La double face de Zorgnet Vlaanderen…

Depuis quelques temps, Zorgnet Vlaanderen a déclaré la guerre à cette commercialisation. Quelques ‘‘collaborateurs’’ de Zorgnet sont même venus, il y a quelques mois, faire une présentation power point au Setca non-marchand, ce qui n’est pas vraiment le syndicat maison. Tant Zorgnet que les institutions purement commerciales tentent d’attirer à eux les syndicats dans le cadre de leur compétition. En fait, le principe de soustraire de l’argent de la collectivité pour remplir les poches du privé avait été inventé dans les institutions ‘‘régulières’’. Le principe ‘‘lego’’ fait partie de cette logique: scissionner un hôpital ou une maison de repos en différentes entités juridiques afin de séparer au maximum les coûts et les profits : des entités séparées pour le matériel, les bâtiments, les services rentables et le personnel (avec ou sans sous-traitance).

Des montants importants sont dissimulés sous la forme de loyer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des sociétés d’investissements cotées en bourse s’orientent de plus en plus vers le secteur : du profit garanti en temps instables. Selon les calculs de la SPF, le nombre de logements dans des Maisons de Repos et des Maisons de Repos et de Soins devra monter de 60% durant les prochaines 40 années, à 205.000. Ceci signifie que d’ici 10 ans il y aura 24.300 lits en plus…

Nous avons déjà mentionné les tromperies légales, mais il y a évidemment aussi les pratique illégales tels que les carrousels d’impôts, la double comptabilité et d’autres formes de fraude… rien de capitaliste n’est étranger au non-marchand. En 2008, on a estimé qu’un pourcent du budget de l’INAMI était perdu en corruption et en fraude dans le secteur des soins de santé. Il s’agit d’à peu près 220 millions d’euros ou 8,8 milliards d’anciens francs belges par an ! C’est une estimation très modeste basée sur une extrapolation des constats de plaintes officielles entre 2003 et 2007. Dans d’autres pays européens, le pourcentage de fraude est équivalent à de 3 à 5% du budget total de l’assurance maladie. En Belgique cela reviendrait concrètement à de 26,4 milliards de FB à 44 milliards de FB…

Pas d’argent… Mais des bonus pour la direction !

Alors que les employeurs veulent économiser sur notre dos, ils se récompensent eux-mêmes avec le système d’avantages non récurrents et liés au résultat. Ce système est modelé sur celui des secteurs marchands et n’avait originalement pas été conçu pour le non-marchand, fortement subventionné. Mais cela n’empêche pas la direction d’AZ Damiaan à Ostende, entre autres, de s’accorder de tels bonus. De fait, ils s’approprient sans aucune forme de contrôle de l’argent des contribuables.

Au lit ou pas … PASSEZ A LA CAISSE!

Le commerce très lucratif des lits d’hôpitaux est un autre élément en contradiction avec la conception nonmarchand.

Avec le moratoire sur le nombre de lits d’hôpitaux, c’est devenu un business en croissance qui assure que la valeur de marché d’un lit d’hôpital est actuellement de 100.000 euros. Des petites institutions sont absorbées par les géants et puis déshabillés : le personnel et les lits sont saisis. Lors de la faillite de l’hôpital Français à Bruxelles, le butin a été partagé dans une alliance de grands hôpitaux. Un certain nombre de lits repris ont finalement abouti à Namur suite à un projet astucieux. Lors de la même opération, des lits dits “noirs” de l’hôpital Français ont étés transformés en lits dits “blancs“. Bingo!

Après la fusion de deux autres hôpitaux à Bruxelles (lisez plutôt ‘‘absorption’’) des lits ont également été mis en vitrines. Pour un prix d’ami de 1,5 million d’euros, un hôpital en Flandre a gagné 24 lits gériatriques. On ne rate pas une telle affaire. Mais il y a encore un petit problème : le personnel pour ces nouveaux lits n’existe pas. On a donc arrangé l’affaire : un service existant sera fermé durant 2 mois et le personnel mis en activité nouveau service. Et puis, il faut espérer qu’il y aura du personnel. Il nous semble que pour les directions du secteur, la ‘‘production’’ est plus importante que les possibilités du personnel… ou est-ce que nous nous trompons ?

Une seule solution pour sortir de ce chaos…

Les collaborateurs d’Hypertension et le Parti Socialiste de Lutte sont en faveur d’un service national de santé public et gratuit, où l’initiative privée est totalement bannie, à l’exemple du NHS au Royaume-Uni.

Il est vrai que le NHS souffre du manque de quelques éléments cruciaux. Les vautours des soins privés au RU citent généralement les longues listes d’attente pour argumenter qu’un service de santé dans les mains du public ne fonctionne pas.

Tout d’abord, des soins de santé sans suffisamment de moyens, qu’importe s’ils sont privés ou publics, ne peuvent jamais fonctionner convenablement. C‘est une question de choix politique. Les trente années de néolibéralisme sous l’icône immortalisée de ‘‘la dame de fer’’ Margareth Thatcher ont laissé des traces. Evidemment, un monstre bureaucratique d’Etat ne pourra pas gérer les moyens de façon efficace et donc ne pourra fonctionner de manière satisfaisante. C’est pourquoi il est aussi important qu’il existe un contrôle réellement démocratique sur les soins de santé de la part de la population. Il faut éviter, comme cela existe dans certains hôpitaux publics, une intervention politique basée sur le clientélisme. Les organisations du personnel et des organisations de patients ou de consommateurs doivent être impliquées dans le système.

Mais un service national de santé ne peut réellement qu’utiliser tout son potentiel dans le cadre plus large d’une société démocratique et socialiste, où la course au profit est jetée dans la poubelle de l’histoire.

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