Europe: Unité des travailleurs et contre-attaque contre la dictature du marché

Depuis des mois maintenant, les escouades de la dictature – les Hedge Funds, les banques d’investissement prédatrices et les créanciers, aidés par leurs éclaireurs des agences de notation – ont entamé le siège de l’économie grecque. Le plan de bataille était très simple: créer suffisamment de doutes, de suspicion et d’instabilité pour leur permettre de prêter au gouvernement grec avec des taux d’intérêts très élevés. Les bénéfices sont donc eux aussi très élevés, ce qui était bien sûr le premier objectif de la manœuvre.

Joe Higgins, élu au Parlement Européen, Socialist Party (CIO-Irlande)


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Dans toutes les guerres, c’est la population civile qui a le plus à souffrir de la situation, et ce cas-ci ne déroge pas à la règle. Le butin massif accumulé par les agresseurs se paye à coups de réductions de salaires dans les secteurs publics, d’attaques contre les pensions et d’augmentations d’impôts.

L’affirmation générale selon laquelle la vérité est la première victime de la guerre se vérifie ici aussi. Nous avons pu constater de nombreuses distorsions de la réalité ou mensonges dans les medias européens. De nombreux articles ont tenté de nous faire croire que les travailleurs grecs peuvent jouir d’une pension complète à 53 ans ou encore que les travailleurs des services publics étaient payés 14 mois pour 12. La vérité est assez différente.

Ce qu’on appelle les “13e et 14e” mois constituent deux salaires annuels extra dont bénéficient les travailleurs grecs des services publics. L’instauration de ces 13e et 14e mois avait pour but d’élever les salaires très très bas pour qu’ils atteignent quelque chose de plus réaliste. Cette mesure ressemble plus à la prime de noël que reçoit un travailleur avec un salaire de misère.

Les mensonges et les déformations concernant l’âge de départ à la retraite proviennent du fait que beaucoup de travailleurs grecs ont été jetés à la porte au cours des privatisations et des “rationalisations” de ces dernières dix années. Beaucoup de ces travailleurs ne travailleront plus parce qu’il n’existe plus d’emplois pour eux, ils sont donc forcés de prendre leur retraite. Et c’est cela qui a été considéré comme l’égal d’un départ volontaire en retraite, à un âge relativement bas. Dans les faits, l’âge officiel d’accès à la pension en Grèce est maintenant de 65 ans, et les attaques actuelles prévoient d’augmenter cela jusqu’à 67 ans.

Certaines de ces présentations erronées de la réalité sont dues à des journalistes paresseux, mais d’autres sont les fruits de manipulations délibérées de l’information dans l’objectif de défendre partout en Europe que ce programme d’austérité sauvage est nécessaire. Les travailleurs des secteurs publics sous payés en Irlande, par exemple, comprendront rapidement le but véritable de cette campagne de propagande contre leurs collègues, comme eux aussi ont été victimes d’une campagne similaire.

Les gouvernements grecs précédents portent certainement une part de la responsabilité de la situation actuelle. Ce sont eux qui ont conduit le peuple grec dans l’Eurozone, en manipulant les réalités économiques afin d’en être capables. Ils ont orchestré une massive évasion fiscale de la part du grand capital grec et ils ont accordé à l’institution la plus riche de Grèce, l’Eglise Orthodoxe, un statut totalement exonéré d’impôts. Mais tout cela n’est en aucun cas de la faute de la classe ouvrière grecque, qui est maintenant présentée comme celle qui doit payer la note.

La capitulation totale de la Commission Européenne et de tous les gouvernements des Etats membres face au ‘‘marché’’ dément toutes leurs affirmations et leur rhétorique sur l’Europe championne de la démocratie, de la justice, de l’égalité (les prétendues ‘valeurs européennes’). Dans les faits, les gouvernements font preuve d’une soumission abjecte aux requins de la finance afin de satisfaire leur carnage économique. Le Premier Ministre Grec Papandreou, même lorsqu’il dénonce la spéculation, porte bien haut le drapeau blanc de la reddition en demandant que les travailleurs grecs payent la facture de leurs profits.

Les ministres des finances et la Commission Européenne, au lieu d’être les champions de la démocratie, ont renforcé les marchés. Mais ce sont précisément eux qui demandent que le programme d’austérité le plus sauvage soit appliqué en Grèce contre les services publics et le niveau de vie des travailleurs. Les 110 milliards d’euros ‘‘d’aides’’ sont présentés comme un cadeau fait à la Grèce, mais comme le commissaire de l’économie de l’Union Européenne Olli Rehn l’a déclaré, les intérêts payés par la population grecque seront ‘‘plus élevés que les intérêts payés’’ par le pays aux créanciers.

“Les marchés” peuvent donc espérer se réjouir de trois ans de super profits payés par la classe ouvrière grecque. Maintenant, ce sera au tour du Portugal, de l’Espagne et aussi de l’Irlande. C’est une autre raison pour laquelle les travailleurs et les jeunes grecs ne doivent pas être les seuls à lutter. Il y a quelques jours à peine, le Premier Mai, des bannières déclaraient dans de nombreuses villes européennes : “Travailleurs : Unis.” Il est véritablement temps de rendre ce slogan concret pour s’en prendre à la dictature des marchés.

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