STIB. Comment améliorer le rapport de forces?

Les travailleurs de la STIB ont fait grève le 10 janvier. C’est la sixième journée de grève depuis l’automne. La grève a été un succès relatif (50% des bus et des trams ne sont pas sortis, le métro a roulé). Malgré les efforts, le mouvement piétine et recule.

Guy Van Sinoy

Division syndicale

Deux facteurs essentiels freinent la lutte. D’une part, la principale revendication (augmentation des temps de parcours) ne concerne pas le métro. D’autre part, seule la CGSP (FGTB) continue la lutte car depuis le 10/11 les secrétaires de la CCSP (CSC) et du SLFP (CGSLB) ont signé une convention bidon avec la direction: l’embauche de 50 conducteurs et beaucoup de promesses en l’air.

Manoeuvres et coups bas

D’autres éléments compliquent la lutte. La direction de la STIB multiplie les mesures cosmétiques pour faire croire que tout va mieux: allongement spectaculaire du temps de parcours de quelques lignes (environ 20% des lignes), mobilisation des agents improductifs (chef de ligne, etc) pour seconder les conducteurs de certaines lignes aux heures de pointe. Si la STIB voulait vraiment améliorer les temps de parcours de toutes les lignes et compléter les effectifs dans les ateliers et les bureaux, il faudrait embaucher plusieurs centaines de travailleurs, et pas 50. Pour étouffer la grève du 10/1, des coups bas ont été donnés aux délégués du métro (qui transporte 50% des voyageurs). La CCSP veut exclure deux délégués (métro) en désaccord avec la signature de la convention. Le premier délégué CGSP (métro), mis sous pression par son chef, a édité un tract remerciant les travailleurs pour leur participation aux luttes passées… sans même mentionner la date du 10 janvier!

Lutte au sein de la CGSP

La CGSP focalise la combativité… à la base. Car si le secrétaire de la CGSP n’a pas signé l’accord bidon c’est parce que sa base s’y oppose fermement. Pour la manifestation syndicale du mardi 21/12 (couverte par un préavis de grève national dans tous les secteurs), il a convenu avec la direction de la STIB, quelques jours avant le 21/12, que les travailleurs qui souhaitaient être déclarés grévistes pour aller à la manif devaient prévenir leur chef… 48 heures à l’avance! Par ailleurs, aucun tract de mobilisation n’a été prévu par les permanents CGSP pour la grève du 10/1 (quelques délégués de base ont sauvé les meubles en sortant un tract).

Mais la combativité à la base de la CGSP s’exprime aussi dans une certaine confusion. La grève avait initialement été prévue pour le 24/12. Une assemblée a décidé de reporter la grève au 10/1. Certains militants combatifs, mécontents du report, ont malheureusement refusé de faire grève le 10/1 et ont diffusé un tract (Nouveau Comité des Chauffeurs) dénonçant cette grève «comme un diversion destinée à assurer la tranquillité des permanents».

Organiser l’opposition syndicale

Une lutte qui piétine finit par reculer. Elle risque d’isoler les militants les plus combatifs et ouvre la voie à la répression. Multiplier les journées de 24 heures de grève sans perspectives, c’est aller vers l’épuisement des militants. C’est d’ailleurs la tactique choisie par le secrétaire CGSP: incapable d’affronter la combativité de la base, il joue la carte du pourrissement.

Il faut regrouper dans une opposition syndicale démocratique les militants syndicaux soucieux de lutter pour de meilleurs conditions de travail et élaborer un plan de mobilisation allant crescendo vers une grève prolongée. Une étape importante est l’organisation d’assemblée du personnel dans les dépôts pendant le temps de travail (c’est prévu par la loi) pour souder l’ensemble du personnel, au-delà des frontières syndicales.

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