Grèce: révolte ouvrière

L’humeur de la classe ouvrière grecque est à la colère et est extrêmement explosive, et un « soulèvement » des travailleurs est possible. De nombreux milliers de travailleurs ont répondu à l’appel de SYRIZA (une large coalition de la gauche, dans laquelle participent nos camarades), du KKE (Parti Communiste Grec) et de la fédération syndicale du secteur public, ADEDY, à manifester le 4 mars devant le Parlement à Athènes contre le plan d’austérité qui devait y être voté ce jour-là.

CIO-Grèce

L’humeur de la classe ouvrière grecque est à la colère et est extrêmement explosive, et un « soulèvement » des travailleurs est possible. De nombreux milliers de travailleurs ont répondu à l’appel de SYRIZA (une large coalition de la gauche, dans laquelle participent nos camarades), du KKE (Parti Communiste Grec) et de la fédération syndicale du secteur public, ADEDY, à manifester le 4 mars devant le Parlement à Athènes contre le plan d’austérité qui devait y être voté ce jour-là.

Toutefois, l’approche des dirigeants syndicaux semble être de vouloir « laisser échapper la vapeur », sans fournir aux travailleurs aucune alternative concrète aux attaques du gouvernement.

Lors d’une interview télévisée, le Secrétaire Général du KKE, qui dirige une des grandes fédérations syndicales, s’est vu demander à trois reprises par le journaliste de donner une alternative aux coupes annoncées par le gouvernement PASOK. Le porte-parole du KKE n’est toutefois parvenu qu’à bredouiller quelque chose de très général au sujet de la nécessité d’une « économie alternative ».

Les partisans de Xekinima (CIO en Grèce) mettent en avant une analyse de classe de ce qui se passe en Grèce, et aussi une politique socialiste afin d’empêcher les coupes et de transformer les conditions de vie des travailleurs.

Ci-dessous se trouvent des extraits d’un communiqué de presse publié par Xekinima le 3 mars, quelques heures après que le nouveau plan anti-travailleurs brutal ait été annoncé, condamnant la nouvelle tournée de coupes et appelant à une direction audacieuse par les syndicats et la gauche en Grèce et à travers l’Europe.

« Des raisons pour une rébellion ouvrière ! »

Les travailleurs du secteur public partent en grève le 5 mars après l’annonce d’un nouveau plan d’austérité de 4,8 milliards d’euro

Xekinima (CIO-Grèce) – Communiqué de presse

Grève générale, 24 février 2009

« Des raisons pour une rébellion ouvrière ! »

Les mesures que le Premier Ministre grec Georgios Papandreou a annoncées aujourd’hui [3 mars] représentent une « cause de rébellion » de la part des travailleurs pour s’opposer à la politique du gouvernement PASOK et des banquiers – grecs et internationaux – qui sont maintenant en train de mener les plus grandes attaques sur les travailleurs de Grèce depuis la fin de la guerre, contre notre niveau de vie et nos droits.

Le gouvernement a annoncé des plans afin de, dans les faits, supprimer de 2 à 3 mois de salaire aux travailleurs du secteur public ; d’augmenter la TVA de 19 à 21% ; d’imposer des taxes indirectes sur les biens de consommation de masse, tels que les cigarettes, l’alcool et le carburant, et de réduire de 12% les avantages en nature des travailleurs du secteur d’Etat [ces « avantages » étant en grande majorité fournis en tant que compensation pour les bas salaires].

Ces mesures s’élèvent à un montant de 4,8 miliards d’euros de coupes budgétaires. Le gouvernement dit que ces coupes sont nécessaires et ne peuvent être faites d’aucune autre manière… Ce chiffre vaut moins que l’amende de 5,5 milliards d’euros qui a été imposée à la companie financière grecque « Acropolis » due au pillage des fonds de pension organisé par cette compagnie en 2007. Il vaut aussi moins que les 8 milliards d’euros d’évasion fiscale annuelle des grandes entreprises qui ne payent pas l’assurance-pension de leur personnel.

Ce n’est pas un accident si la première figure publique à applaudir ces coupes sauvages a été Mitsotakis l’ancien Premier Ministre droitier tant haï (1990-1993), suivi par le Président de l’organisation des industrialistes grecs, et par le dirigeant d’un parti d’extrême-droite !

Grève générale du 17 décembre 2009

Toutes les meesures annoncées par le Premier Ministre Panadreou ne seront ni temporaires, ni la fin de l’histoire. Plus reste à venir. Selon les porte-parole du gouvernement et les médias, ces mesures permettront de « complètement sortir l’économie de la récession ». Mensonges ! Ces mesures ne vont qu’approfondir encore plus la récession en Grèce. On estime qu’en conséquence de cette politique, l’économie va chuter de -5% au cours de cette année (2010).

Les grands capitalistes et le gouvernement soi-disant « socialiste » ont montré leurs véritables intentions. Il est temps à présent pour la classe ouvrière et la jeunesse de riposter ! Nous avons besoin d’un appel immédiat à une grève générale de 48 heures ! Jusqu’à présent, la fédération syndicale du public, ADEDY, a appelé à une grève générale des travailleurs du public pour le 16 mars. Ce n’est pas assez ! Nous devons développer une vague de grèves prolongée, incluant des manifestations de masse et des occupations d’entreprises et des bâtiments gouvernementaux, et aussi l’occupation par les travailleurs des stations radio et télé qui ne font que répandre la propagande du gouvernement.

Nous devons nous préparer à une grève générale de 48 heures. La jeunesse, les paysans, les petits commerçants doivent également être impliqués dans des actions de masse. Il est important que les lycéens et étudiants organisent des occupations, et que les paysans bloquent les routes nationales. Il faut un plan de grèves générales à répétition – pas seulement une de plus – afin de forcer le gouvernement PASOK et les bureaucrates réactionnaires de Bruxelles à reculer.

En même temps, il nous faut une mobilisation paneuropéenne et une coordination d’actions ouvrières de masse, de grèves contre la politique de l’UE, liées à la lutte des travailleurs grecs. Les luttes des travailleurs grecs d’Athènes, de Saloniki et d’autre villes, vont grandement déterminer la férocité des attaques sur le reste de la classe ouvrière à travers l’ensemble de l’Europe. Si les patrons grecs peuvent s’en tirer ainsi, ce sont les patrons de toute l’Europe qui vont en faire de même.

Les partis de gauche et les syndicats en Grèce, comme sur le plan paneuropéen, doivent prendre des initiatives urgentes afin de mobiliser une action ouvrière de masse pour résister à ces attaques. Soit le gouvernement et le grand capital grecs seront vaincus dans les rues de Grèce par l’action ouvrière, soit la classe ouvrière sera confrontée à des attaques sans précédent. Ce n’est pas à nous de payer pour la crise qu’ils ont causée, ce n’est pas à nous de payer pour les déficits et les dettes qu’ils ont créés !

Nous revendiquons :

  • Nationalisation des banques et des compagnies financières, sous le contrôle et la gestion par les travailleurs et la société
  • Taxes drastiques sur les profits, les grandes propriétés foncières et les immenses domaines de l’Eglise orthodoxe
  • Coupes drastiques dans les dépenses militaires
  • Refuser de payer la dette aux banques grecques et étrangères

Nous appelons à la fin de la spéculation sur les marchés internationaux et aux scandales des banques-brigands – grecques et étrangères – qui amassent d’énormes profits sur le dos des contribuables (l’Etat a renfloué les banques grecques de 28 ùmilliards d’euro, à taux d’intérêt zéro, uniquement pour permettre à ces banques de « prêter » ces fonds au gouvernement à des taux de 6-7% !).

Cette année comme pour les quelques prochaines années, ce seront 50 milliards d »euros qui seront remboursés chaque année aux sépculateurs des spéculateurs bancaires charognards, tandis que le gouvernement ne dépense que 10 milliards d’euro chaque année pour l’éducation et la santé prises ensemble !

Devons-nous saigner pour leurs profits ? Non ! C’est à leur tour de saigner !

[Publié par Xekinima (CIO – Grèce) le 3 mars 2010]

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