Continuer la lutte antifasciste !

Universités flamandes

Depuis fin décembre, le NSV, l’organisation étudiante du Vlaams Belang, est reconnu comme cercle étudiant dans les universités de Gand et Louvain. Les organisations étudiantes des partis de droite ont soutenu cette reconnaissance (Groen! et le SP.a, ont voté contre). Ces organisations pensent sans doute que le NSV est une organisation « normale » et que les incidents violents ne sont que des coïncidences avec lesquelles rien ne prouve que le NSV ait un lien quelconque.

Par Marc (Gand)

Par cette manœuvre, les organisations de droite essaient de miner la position de la gauche radicale en soutenant l’extrême-droite. Cette décision va renforcer la position et la confiance du NSV et de ses membres. Pour les organisations étudiantes libérales, chrétiennes-démocrates, laïques,… cela n’est pas un grand problème. Il est vrai que, quand le NSV montre son côté violent, les premières victimes sont les activistes de gauche et les immigrés…

A Anvers, la reconnaissance du NSV a prouvé que l’argument de la « normalisation » de cette organisation est tout sauf correct. En 2009, le NSV a attaqué des sans-papiers en les bombardant avec du papier toilette. Des dirigeants du NSV ont participé aux actions des soi-disant «camarades autonomes» qui, début octobre, ont attaqué physiquement une assemblée d’EGA. Est-ce que cela sera bientôt aussi la règle à Gand et à Louvain ?

Un avertissement venant d’Italie

Dans un moment de crise et de polarisation dans la société, l’extrême-droite peut gagner un soutien pour ses idées de racisme et de violence. Quand le mouvement ouvrier ne donne pas de réponse collective à la crise, une montée de fausses solutions individuelles et de la violence n’est pas exclue.

Les événements récents en Italie sont un avertissement. L’échec de la gauche au gouvernement a ouvert la voie pour le régime de Berlusconi. Celui-ci a repris des néo-fascistes dans son gouvernement et a donné une légitimité au racisme. A la mi-janvier, une explosion de violence a eu lieu dans la région de Rosarno (en Calabre, dans le sud de l’Italie). Environ 20.000 immigrés sans-papiers travaillaient dans cette région pour des salaires de misère (parfois moins de 2 euros par heure). 1.500 d’entre eux logeaient dans des fabriques abandonnées sans eau courante, électricité ou sanitaires. Cette surexploitation était renforcée par le rôle de la mafia. La chute des prix et de la production agricole locale a aggravé les tensions. Au cours d’une nuit de violence, une partie de la population italienne a violemment expulsé des centaines d’immigrés.

Si le mouvement ouvrier ne réussit pas à unir tous les travailleurs contre les responsables de l’exploitation, de la pauvreté et de la misère, les divisions au sein de la population (entre immigrés et non-immigrés, hommes et femmes, jeunes et vieux,…) peuvent grandir dangereusement.

Heureusement, la violence de Calabre n’est pas encore à l’ordre du jour en Belgique. Mais le manque d’une force de gauche conséquente laisse du terrain aux forces réactionnaires. Il faut continuer à dénoncer et isoler les fascistes et proposer en même temps une alternative de lutte sur base d’un programme socialiste avec des revendications claires.

Mobilisations

Le NSV organise un meeting européen à Gand le 24 février avec des orateurs fascistes connus comme Nick Griffin (BNP britannique) et Andreas Mölzer (FPÖ autrichien). Nous organisons une action de protestation. Le 4 mars, nous sommes à l’initiative d’une manif anti-NSV à Anvers sous le slogan "Des emplois, pas de racisme".

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