Même un diplôme supérieur ne protège pas du chômage

Qu’il n’est pas aisé de trouver son chemin en arrivant sur le «marché de l’emploi», ça, c’est loin d’être neuf. Mais la croyance qu’avec un diplôme, c’est quand même incoparablement plus évident persiste. Une étude de Jobat est récemment venue bousculer cette idée reçue…

Cette étude, donc, a été réalisée auprès de plus de 500 jeunes flamands diplômés en juin dernier et détenteurs d’un diplôme de master ou de bachelier. Parmi eux, la moitié seulement a pu trouvé un emploi.

Mais il y a emploi et emploi… 27% des jeunes diplômés qui travaillent ont un emploi d’intérimaires. Autre donnée d’importance, 48% de ces nouveaux travailleurs qualifiés gagnent moins de 2.000 euros brut par mois. Difficile de débuter une vie indépendante dans de telles conditions.

Nous avons déjà abordé à de nombreuses reprises la question de l’emploi et des jeunes sur ce site (voir: Les jeunes doivent-ils payer pour la crise?, Jeunes et emploi: intervention au Brussels JOBDAY, Lutter pour notre avenir, c’est lutter contre le capitalisme!,…). Avant la crise économique, les jeunes travailleurs connaissaient déjà une situation difficile. Les attaques contre les pensions (comme le Pacte des Générations en 2005) n’aident bien entendu pas à libérer de la place pour les jeunes, et les contrats intérimaires sont devenus la règle, avec l’incertitude du lendemain inscrite entre les lignes du contrat de travail. On a présenté les bureaux d’intérim comme le summum de la liberté de choisir où travailler, la crise a révélé aux yeux de tous qu’il s’agissait surtout de la liberté du patron de sabrer dans le nombre de travailleurs pour continuer à profiter du champagne.

Dans une interview accordée au magazine Politis en avril dernier, Philippe Labbé, sociologue et ethnologue au cabinet d’étude Geste, remarquait dans le cas de la France: «Ils (les jeunes , NDLA)sont effectivement les «premières victimes de la crise» pour une raison simple: les conditions d’accès à ce marché ressemblent un peu à une sorte de purgatoire, très majoritairement (près de 8 embauches sur 10) via des CDD et missions d’intérim. Ces contrats étant considérés comme la variable d’ajustement par les employeurs, ceux-ci les compressent en période peu favorable.»

En guise de solution, Philippe Labbé est sans équivoque: «Partager le travail. Mais c’est un gros mot, radicalement à l’opposé de l’idéologie dominante, « travailler plus… », les heures supplémentaires, etc.». Tout le problème est posé. La simple logique voudrait qu’on répartisse le temps de travail disponible en fonction du nombre de travailleurs disponibles, mais cela va à l’encontre de la sacro-sainte logique de profit des patrons.

Le PSL revendique les 32 heures de travail par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. Il s’agit de défendre le droit de chacun d’avoir un emploi décent avec un statut décent. Il faut d’autre part défendre les services publics, comme la SNCB ou La Poste qui sont actuellement menacé, mais on pourrait parler des soins de santé, de l’enseignement,… L’argent existe, il faut aller le chercher là où il est! Dans les poches des patrons et des actionnaires! nous avons vu ce que donne le secteur financier quand il est laissé aux mains du privé: Nationalisons le secteur bancaire pour publiquement financer les besoins réels de la population: des logements sociaux de qualité, un service national de soins de santé public de qualité, un enseignement de qualité, des transports en communs étendus et de qualité,…

Les solutions pour l’emploi ne manquent pas, mais pour les concrétiser, nous devons construire un rapport de force capable de s’en prendre au patronat. Le PSL veut s’engager dans la discussion et la promotion d’un plan d’action national pour l’emploi, notamment en relançant l’idée de Marches des Jeunes pour l’Emploi.

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