Union Européenne. Une camisole de force ultra-libérale

UNION EUROPÉENNE

LA COMMISSION EUROPÉENNE et les gouvernements veulent faire ratifier une constitution qui bétonne le libéralisme.

Jean Peltier

Tous les pays membres de l’Union européenne vont devoir se prononcer dans les deux ans qui viennent sur le projet de Constitution européenne. En Belgique, cela sera peut-être fait par un vote du Parlement mais il est possible que nous soyons appelés à voter sur ce sujet lors d’un référendum en mai ou en juin 2005.

A quoi doit donc servir cette Constitution?

En partie, à fixer des règles juridiques clarifiées pour permettre à l’Union européenne de fonctionner avec 25 pays membres. Mais ce texte ne se limite pas à définir des règles de procédure pour les prises de décision.

Elle fixe surtout un modèle économique, social et politique pour l’Union européenne que tous les gouvernements devront impérativement respecter sous peine de sanctions.

Et comme cette Constitution ne pourra être modifiée à l’avenir qu’à l’unanimité des pays membres, il est clair que ce texte s’imposera pour longtemps! Les quatre grandes familles politiques européennes et belges – chrétiens, libéraux, socialistes et verts – sont favorables à cette Constitution. Les partis socialistes essaient de «vendre» la Constitution en insistant sur les quelques références qui figurent dans le texte à l’Europe sociale, au plein emploi et au progrès social. Mais il ne s’agit que de déclarations d’intention qui ne sont appuyées par aucune mesure concrète. Par contre, les multiples références à l’économie de marché, à la compétitivité et à la libre concurrence sont appuyées par des centaines de dispositions pratiques, issues des traités antérieurs et désormais gravées dans le marbre de la Constitution.

Non à la Constitution et à l’Union européennes

La Constitution renforce aussi toutes les procédures de contrôle et place les Etats de l’UE en liberté surveillée, en exigeant que «les Etats membres facilitent l’accomplissement par l’Union de sa mission et s’abstiennent de toute mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l’Union». Et quels sont ces objectifs: «la liberté de circulation des capitaux» et la «concurrence libre et non faussée». Dans ces conditions, un gouvernement mis sous pression par une mobilisation des travailleurs ne pourrait plus jamais subsidier des secteurs économiques en difficulté, renationaliser un secteur ou établir un contrôle sur les opérations bancaires car tout cela fausserait la concurrence!

Enfin, la Constitution ne se contente pas de politique intérieure. Si les Etats membres sont appelés à renforcer leur «discipline budgétaire» – ce qui veut dire continuer à sabrer dans toutes les dépenses sociales – la Constitution prévoit par contre un engagement ferme de ces Etats à «améliorer progressivement leurs capacités militaires» et à renforcer leur coopération étroite avec l’OTAN.

Pour une Europe socialiste!

Cette Constitution prolonge et amplifie la politique ultra libérale impulsée par la Commission européenne et les gouvernements nationaux depuis près de trente ans. Elle traduit les intérêts des bourgeoisies européennes: casser les systèmes de protection sociale, baisser les salaires et affaiblir la résistance des travailleurs afin de renforcer la position de l’Union européenne dans la concurrence internationale.

Le MAS appelle non seulement au rejet de ce projet de Constitution, mais au rejet de tout projet de construction européenne dans le cadre capitaliste.

Seule une Fédération des Etats- Unis socialistes d’Europe peut apporter la prospérité et la paix aux peuples du vieux continent.

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