Résistons au racisme sous toutes ses formes

racisme_ls2015‘‘Retourne au Maroc’’. C’est la réflexion lancée par un député à une collègue issue de l’immigration. Cela résume la manière dont le racisme se développe au point d’être exprimé ouvertement. Le député en question n’est pas un élu d’extrême droite, mais un membre de l’Open VLD (parti libéral flamand), Luc Van Biesen. Cela aurait tout aussi bien pu être quelqu’un de la N-VA. Le président de la Chambre Siegfried Bracke a dévoilé dans le magazine Knack ce qui explique les nombreuses déclarations racistes de la N-VA: ‘‘Mon parti est déterminé à gagner à notre camp un maximum d’électeurs du Vlaams Belang.’’

Comment ? Ce fut tout récemment illustré par une interview de l’échevin anversois Fons Duchateau dans De Standaard où il a parlé d’une ‘‘invasion des demandeurs d’asile’’ qui arrivent ici ‘‘parce que le robinet est ouvert’’ et que les communautés de réfugiés appellent à venir ici par ‘‘tam-tam’’. L’inégalité scolaire ? Pour lui c’est ‘‘liée à la culture’’. Duchateau balance à la poubelle toutes les études portant sur les inégalités dans le système éducatif belge : pour lui, ce n’est pas le système qui est responsable, ce sont les migrants et surtout leur culture (lire: leur religion). Il a tort bien entendu.

Ce racisme ne sévit bien entendu pas qu’à Anvers, ni uniquement chez les parlementaires de droite populiste ou d’extrême droite. Pour les années 2013, 2014 et 2015, le nombre d’affaires à caractère raciste ou xénophobe est en nette augmentation et atteint des sommets, dans l’ordre, à Anvers, Liège et Charleroi. Le racisme existe aussi parmi les travailleurs qui craignent pour leur avenir et qui sont confrontés au risque de sombrer dans la misère, au terrorisme et à la guerre. Ces dangers augmentent sans cesse. Mais qui est responsable de la catastrophe de Caterpillar et des 2200 travailleurs qui risquent de se retrouver à la rue ? Les migrants qui fuient les bombardements en Irak et en Syrie ?
Ce système en crise tente de trouver des boucs émissaires. C’est toujours de la faute de quelqu’un d’autre, de préférence les parmi les groupes les plus faibles dans la société : les demandeurs d’asile, les migrants, les chômeurs, les jeunes,… Les travailleurs et les jeunes ne doivent pas se laisser prendre dans ce piège de la division. Personne n’échappera à cette logique. Dans l’interview susmentionnée, Fons Duchateau s’en est également pris à des sans-abris qui ont lancé une pétition contre la commercialisation du secteur du travail social ainsi qu’aux travailleurs sociaux eux-mêmes.

Souvenons-nous de ce fameux texte du pasteur allemand Martin Niemöller: ‘‘Quand ils sont venus chercher les socialistes, je n’ai rien dit. Parce que je n’étais pas socialiste. Alors ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n’ai rien dit. Parce que je n’étais pas syndicaliste. Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai rien dit. Parce que je n’étais pas juif. Enfin, ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre.’’ Cette politique de stigmatisation et de recherche de boucs émissaires a plusieurs objectifs : dévier l’attention de la contradiction fondamentale entre l’élite de riches qui contrôle la société et le reste de la population, mais également diviser la population normale.

Incapable de mettre en œuvre une politique garantissant un avenir décent à chacun, l’establishment préfère individualiser les problèmes sociaux. Mais toute cette rhétorique est comme un feu vert pour le Vlaams Belang et pour tous les racistes, organisés ou non, qui se sentent plus en confiance pour exprimer leurs opinions dégoûtantes. Si Siegfried Bracke pense que le Vlaams Belang peut être arrêté en reprenant son discours, il se trompe lourdement. Le Vlaams Belang est d’ailleurs remonté à 13 % dans les plus récents sondages.

Les Étudiants de Gauche Actifs veulent s’opposer aux provocations racistes, ainsi qu’aux attaques contre notre sécurité sociale et autres mesures antisociales. Pour lutter contre toutes les discriminations, il faut se battre pour garantir à chacun le droit à une vie décente. C’est tout à fait possible, jamais autant de richesses n’ont été présentes dans la société. Nous avons mené des actions à Gand et à Anvers à la mi-septembre contre les déclarations racistes de la N-VA et, le 24 septembre, nous nous sommes rendus à une manifestation contre la violence néonazie en Allemagne, à Dortmund. Rien ne nous fera changer de cap à l’avenir. Participez et rejoignez les Étudiants de Gauche Actifs !

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