“Adieu, la prospérité!”

C’EST LE titre d’un article de l’hebdomadaire Knack du 25 août sur l’Allemagne. Le plan d’austérité de Schröder est un bain de sang social. Les chômeurs de longue durée vont par exemple se retrouver avec une allocation de moins de 350 euros par mois dès janvier!

Anja Deschoemacker

Et la Belgique va suivre la même voie. La bourgeoisie a mis toutes ses cartes sur la table: les patrons ont mis en avant une liste impressionnante de revendications afin que le gouvernement tente d’imposer des restructurations sociales très dures. Celles-ci n’ont qu’un but: accroître les profits, au détriment des travailleurs et de ceux qui vivent d’une allocation.

En Belgique si ceux qui siègent au gouvernement étaient d’authentiques représentants des travailleurs ils auraient mis en avant un plan d’action sérieux sur base des informations parues dans la presse au cours des dernières semaines. Ils s’apercevraient à juste titre que dans un des pays les plus riches du monde, plus de 2/3 des pensionnés (66,32%) vivent avec moins de 1.000 euros par mois, et 39,11% avec moins de 750 euros par mois. Et que la pension minimale est de 34% inférieure à la moyenne européenne. Il feraient tout pour résoudre ces problèmes, en commençant par mettre le holà à la politique de diminution des charges patronales qui vide les caisses de sécurité sociale.

Mais ce ne sont pas des représentants des travailleurs au gouvernement. Ce sont des arrivistes qui vivent dans un milieu «particulier». Bruno Tobback, par exemple, dit qu’il n’y a pas vraiment de problème concernant les pensions, mis à part le fait que «dans l’avenir» les pensionnés ne vont «plus» pouvoir passer de somptueuses vacances en Afrique. De quels pensionnés parletil? Ou plutôt: sur quelle planète vitil?

Il y a énormément de problèmes à résoudre. Cependant, si on suit les médias, le vrai problème en Belgique reste un problème communautaire. Il est donc probable que le gouvernement va en arriver à la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ou de quelque chose dans ce goût-là. Par contre tous les partis des deux cotés de la frontière linguistique s’accordent (même si certains parviennent à mieux l’emballer que d’autres) sur la nécessité d’une offensive contre la réglementation du travail, les services publics et la sécurité sociale. Quoiqu’il advienne, une chose est sûre: si les travailleurs ne descendent pas dans la rue pour défendre leurs acquis d’après-guerre, ceux-ci vont disparaître.

Nous espérons que les travailleurs de notre pays ne se laisserons pas détourner par les querelles communautaires. Si Vandenbroucke affirme qu’il ne pouvait aller plus loin dans ses mesures d’austérité et ses attaques contre les chômeurs flamands, c’est parce qu’il espère gagner cette offensive en Flandre pour l’imposer plus tard sur le plan national. Cette politique de chantage aide les partis francophones à vendre leur politique d’austérité, «parce qu’ils y sont contraints».

Et pendant que la question nationale est poussée à l’avant-plan par les médias, on peut retrouver derrière l’écran le patronat et leurs gouvernements main dans la main, en accord total sur le fait que l’état providence est devenu ingérable et qu’il doit donc être démantelé. Bref, si nous ne suivons pas l’exemple de résistance dont ont fait preuve les travailleurs français, espagnols, italiens et maintenant aussi allemands, les patrons l’emporteront!

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