Le projet néolibéral européen ne trouve pas de majorité en Irlande

UNION EUROPEENNE

En 2005, le projet de Constitution européenne a été rejeté par référendum en France en aux Pays-Bas. Malgré une énorme campagne médiatique, l’élite politique et économique s’était heurtée aux travailleurs et aux jeunes qui n’acceptaient plus la politique néolibérale. La Constitution a ensuite été remaniée pour devenir le « Traité de Lisbonne ». Pour éviter tout désaveu, aucun référendum n’était prévu, sauf dans le petit pays d’Irlande… KEVIN MC LOUGHIN, du Socialist Party (CIO-Irlande) explique pourquoi le Traité de Lisbonne n’est pas passé.

Avec plus d’électeurs que d’habitude pour un référendum (53,1%), une claire majorité de 53,4% a rejeté le Traité. Pour l’establishment politique et économique en Irlande et dans le reste de l’Europe, cela a été un grand choc.

Le gouvernement, mais aussi la plupart des partis de l’opposition, les fédérations patronales et la majeure partie de la direction syndicale, les églises, les médias et presque chaque autre pan de l’establishment avait appelé à voter OUI. Sans pourtant réussier à convaincre une majorité d’Irlandais. L’élite européenne a déclaré qu’elle ne comptait pas se laisser freiner par «une petite minorité» d’un petit pays. Mais si un vote avait été organisé sur ce Traité dans tous les pays, cela aurait au contraire démontré que l’élite dominante qui décide de la vie des millions d’européens constitue elle-même une petite minorité.

Le Socialist Party (parti frère du MAS/LSP en Irlande) a joué un rôle important dans la campagne pour le NON. Joe Higgins, élu du Socialist Party au parlement jusqu’en 2007, a porté la contradiction dans les débats contre les représentants de l’establishment favorables au Traité. Le quotidien irlandais Evening Herald a cité dix raisons pour lesquelles le Traité de Lisbonne a été rejeté par les Irlandais : l’une d’entre elles est Joe Higgins !

Nous nous opposons au Traité parce qu’il est dans la droite ligne de la politique européenne de privatisations et d’attaques contre des services publics importants comme les soins de santé et l’enseignement. En plus, ce Traité signifie une attaque contre les salaires et les conditions de travail.

La Ministre de la Santé Mary Harney s’est plainte à la radio du fait que le Socialist Party mettait partout en garde contre une privatisation des soins de santé. D’autres aussi, et parmi eux des dirigeants syndicaux, ont dit que l’on apeurait la population avec de faux arguments. Mais, après des années de politique européenne néolibérale, tout cela n’a pas fait grande impression. Dans les quartiers ouvriers, une grande majorité des habitants se sont opposés au Traité.

Des groupes de droite et des forces néolibérales ont également essayé de se mettre en avant dans la campagne pour le NON. Ces groupes ont beaucoup de moyens et ont reçu beaucoup d’attention des médias, partiellement pour effrayer les travailleurs et leurs familles. Mais cela aussi a échoué.

Quand toutes les cartes sont jouées, il ne reste plus beaucoup de possibilités. Plusieurs partis ont proposé de réorganiser un référendum. C’est une possibilité, mais que fera l’establishment en cas de nouvelle défaite ?

Le Socialist Party va continuer à construire une résistance active contre la politique néolibérale sur les lieux de travail, dans les quartiers, les écoles et les universités. Le résultat du référendum irlandais est une illustration du fossé entre les travailleurs et l’establishment. Cela démontre la nécessité d’un instrument politique propre aux travailleurs. Nous avons mené une campagne dynamique et avons joué un rôle important dans cette victoire cruciale. Cela n’a été possible que parce que nous avons une alternative clairement socialiste face au capitalisme néolibéral.


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