Il n’y a pas eu que les Jeux Olympiques cet été ! Du 9 au 14 août, quelque 35.000 personnes se sont ainsi réunies à Montréal, au Québec, à l’occasion de la 14e édition du Forum Social Mondial (FSM). Cette initiative est née en 2001 afin de donner la réplique au Forum économique de Davos qui se tient chaque année en Suisse, au beau milieu de l’essor du mouvement contre la mondialisation capitaliste qui avait débuté avec les mobilisations de Seattle en 1999 qui étaient parvenues à bloquer un sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Au total, il y eut pas moins de 1300 activités différentes (ateliers de discussions, grandes conférences, prestations artistiques engagées,…) organisées par 1102 organisations issues de 120 pays. Les discussions ont touché un large éventail de thèmes, du changement climatique aux inégalités socio économiques en passant par la résistance anti-austéritaire ; les luttes autochtones (des peuples Premières Nations), syndicales, féministes et des LGBT+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels,…) ; le combat contre la guerre ou les paradis fiscaux ; la place de la jeunesse dans la société ; etc.
Pour la première fois, l’évènement a pris place dans un pays capitaliste développé dit «du Nord» (les deux précédentes éditions s’étaient déroulées à Tunis par exemple) et les problèmes n’ont pas manqué pour les militants de pays du monde néocolonial : refus de visas (selon les organisateurs 60% des demandes de visas de pays «du Sud» ont été refusées par le gouvernement canadien), menaces à peine voilées contre la délégation palestinienne, problèmes de financement de délégations des pays pauvres, menaces de retrait de délégations en conflit avec d’autres pays participants, etc.
La lutte pour les 15 dollars de l’heure
Un thème particulier a fait une entrée fracassante dans les discussions du FSM et a été le sujet d’un grand nombre de débats dans le «quartier ouvrier» du FSM, celui de la lutte pour un salaire minimum de 15 dollars de l’heure. Ce combat est parti de la victoire arrachée à Seattle sous l’impulsion de notre camarade Kshama Sawant et de Socialist Alternative en 2014. Depuis lors, cette revendication est devenue un thème continental. Elle est l’objet de campagne dans tous les Etats-Unis, au Canada et au Québec. Au Québec, ce sont nos camarades d’Alternative Socialiste qui ont lancé la discussion avec la campagne «15PLUS», rejointe notamment par le syndicat des travailleurs du Vieux Port de Montréal, en grève depuis 70 jours pour de meilleurs salaires au moment du FSM.
Ces combats ont pu participer au renforcement de la confiance des travailleurs et de la jeunesse. Une fois bien organisés avec un programme et des méthodes adéquats, il nous est possible de contre-attaquer et de finir par poser les bases d’une réelle société démocratique, une société socialiste.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière
Le Comité pour une Internationale Ouvrière a participé au FSM avec une équipe comprenant des camarades des Etats-Unis, du Canada, du Québec et de Belgique.
Nous avons tenu un stand très dynamique au côté de nombreux autres et y avons diffusé un matériel qui, à partir de préoccupations quotidiennes des travailleurs et de la jeunesse, soulevait la nécessité d’une transformation socialiste de la société. Nous avons aussi organisé différents panels de discussions, dont un consacré à la question cruciale de l’alternative politique dont nous avons besoin aujourd’hui. Plus de 70 personnes (une présence des plus appréciables au vu du grand nombre de débats se déroulant au même moment) ont participé à cette discussion qui est revenue sur les leçons à tirer de la campagne de Sanders, d’Unidos Podemos en Espagne, de Syriza en Grèce,…
Comme l’expliquait le tract général du CIO diffusé lors de cette 14e édition du Forum Social Mondial: « La colère est vaste et profonde. L’ingrédient crucial qui manque est une alternative politique de masse pour organiser la classe ouvrière, les opprimés et les pauvres à l’échelle internationale autour d’un programme cohérent de transformation radicale de la société. C’est une telle alternative que nous nous efforçons de construire, au Québec et au Canada comme dans le reste du monde.
« À notre avis, le seul moyen de sortir durablement du chaos capitaliste actuel est en veillant à ce que la classe ouvrière (qui, par son travail produit toute la richesse qui existe dans la société) prenne commande des secteurs-clés de l’économie, et par la propriété publique et une planification démocratique de la production, puisse répondre aux besoins de tous en harmonie avec l’environnement. Une telle solution ne peut pas être pleinement réalisée dans le cadre d’un seul pays; le capitalisme est un système mondial, c’est pourquoi il doit être combattu sur la même échelle.
« Nous sommes confrontés à un choix. Soit l’infime minorité parasitaire continue à piller la planète tout en continuant à s’enrichir en ruinant la vie de la grande majorité de la population. Soit nous parvenons à une société socialiste démocratique, qui ferait en sorte que toutes les ressources, les connaissances scientifiques et les capacités productives modernes soient mises au service de la société tout entière, et dans le respect de l’environnement.
« Notre organisation socialiste internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière, se bat sans relâche au côté des travailleurs, des jeunes et des peuples opprimés du monde entier. Nous avons des sections, des militants et sympathisants dans plus de cinquante pays sur tous les continents, du Sri Lanka au Chili, des États-Unis à la Grèce, de la Turquie au Québec et au Canada. Rejoignez-nous dès maintenant! »