Contre Michel I : Lutter pour gagner! Avec une réelle alternative et des mots d’ordre clairs!

LS205Tout comme de nombreux militants, le PSL ne ménage pas ses efforts pour faire un succès de la mobilisation du 7 octobre. Il le faut. Après tout, le gouvernement des riches ne cesse de bidouiller notre sécurité sociale, nos salaires et nos conditions de travail. Nous ne sentons pas que nous allons répéter les 150.000 manifestants du 6 novembre 2014. Nous sommes plus susceptibles d’être de 50 à 80.000. Cela reste encore beaucoup plus que tout autre mouvement social. Mais il est temps de réfléchir. De cette manière-là, on ne parviendra pas à arrêter tous ces gouvernements de droite, au fédéral et ailleurs.

Par Eric Byl

Tout ce que ce gouvernement touche se transforme en attaque contre la classe des travailleurs. Le virage fiscal (Tax Shift) initialement destiné à également faire contribuer les grandes fortunes est devenu un gigantesque transfert de moyens des poches des travailleurs vers les caisses des entreprises via les accises et l’augmentation de la TVA. Cela a conduit à un record… d’acquisitions d’entreprises. Si une poignée de compagnies d’assurance juge trop élevés les taux ‘‘garantis par la loi’’ des pensions complémentaires (le deuxième pilier), financées par les patrons, le gouvernement permet de les abaisser. Mais si des milliers travailleurs dénoncent l’exploitation, les autorités estiment leur attitude ‘‘conservatrice’’. Celui qui fuit l’exploitation dans son pays elles le qualifient de ‘‘profiteur’’. Celui qui s’enfuit lorsque cette situation tourne à la guerre, elles l’accusent de faire un voyage de plaisance en mer, puisqu’en Turquie, il n’y a quand même pas de guerre, prétend la N-VA. Pendant ce temps, celui qui a commencé à enseigner il y a 20 ans devra travailler de cinq à douze ans de plus que ses collègues qui partaient en pension à l’époque. La principale garantie sur le statut du personnel des cheminots, HR-Rail, ne va pas être supprimée en 2019 comme on l’avait craint, mais peut-être déjà en mars 2016.

Ce sont là suffisamment de raisons pour descendre dans la rue. Entre autres parce l’effet de beaucoup de mesures ne va se faire sentir que maintenant. Mais cette fois-ci il n’y aura pas de mesures symboliques comme l’augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans ou le saut d’index. La direction de la CSC peut bien prétendre qu’elle reste opposée à ces mesures, en réalité, elle a accepté la situation depuis longtemps. Dans la bouche du sommet de la CSC, ‘‘négocier d’abord, mener des actions ensuite’’, semble essentiellement signifier ‘‘aucune action’’. En mobilisant puis en en y allant seule, la direction de la FGTB pourrait mettre la CSC sous pression, mais cela n’arrive pas. Se pourrait-il qu’elle ne soit que trop heureuse de se cacher derrière l’attitude de la direction de la CSC pour ne pas sortir de son coin ?
De nombreux collègues, tant de la FGTB que de la CSC, n’ont pas pardonné aux dirigeants syndicaux le fait que les sacrifices effectués durant le Plan d’action de 2014 ont été dilapidés dans des négociations interminables qui n’ont pour ainsi dire rien donné. Un nouveau plan d’action? OK, mais pas pour récupérer des miettes. A quoi peuvent bien servir les assemblées du personnel d’information avant l’action si nous dépendons des médias dominants pour les résultats ? Que les dirigeants syndicaux travaillent sur la communication externe, pourquoi pas? Mais pourraient-ils une fois également se concentrer sur la ‘‘communication interne’’ ou la ‘‘démocratie interne’’ comme nous l’appelons? Il n’y a pas de syndicaliste qui ne comprenne pas l’importance des porte-paroles, mais par porte-parole, nous entendons aussi ‘‘représentant’’, non seulement pour les médias, mais aussi et surtout pour la base, aux assemblées du personnel et aux réunions de militants.

Au cours du précédent plan d’action, nous avions déjà averti que le mouvement des travailleurs ne s’utilise pas comme un interrupteur. Il faudra du temps pour reconstruire la confiance et l’enthousiasme de l’automne 2014. Nous devrions être particulièrement clairs sur le fait que nous nous rendons au combat pour gagner. La meilleure manière de le faire est de sortir avec une réelle alternative politique et des mots d’ordre clairs. Nous espérons nous tromper, mais on ne voit pas les dirigeants syndicaux organiser une lutte généralisée pour cet automne. Les militants ne doivent pas se laisser démoraliser. Au niveau sectoriel et au niveau des entreprises, des conflits durs nous attendent. Nous devons utiliser les élections sociales du printemps 2016 pour élire des syndicalistes combattifs. Ce gouvernement ne va pas s’arrêter là. A chaque victoire qu’il engrange il devient encore plus affamé de régression sociale. Les dirigeants syndicaux ont un peu dur à le comprendre, mais ils finiront par se rendre compte que ce gouvernement ne peut pas être arrêté par des arguments mais uniquement par l’action concrète.

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