Stop à la marche homophobe à Anvers – Stop aux discriminations – Luttons pour l’égalité!

pride_fightEn 2015, nous célébrons la 20e édition de la Pride à Bruxelles. La toute première marche a eu lieu en 1979 à Anvers sous le nom de « Samedi rose ». Depuis, un long chemin a été parcouru mais l’égalité des droits pour chaque Lesbienne, Gay, Bi, Transgenre, Queer et Intersexué.e reste encore à gagner.

Tract du PSL à l’occasion de La Pride

Nos droits remis en question… Les réacs s’organisent !

Ce samedi 16 mai, aura lieu la toute première manifestation homophobe de l’histoire de la Belgique. Une prétendue « Marche pour la famille » se tiendra à Anvers pour revendiquer l’interdiction de la Pride au motif « d’outrage public aux bonnes mœurs », l’abolition de l’égalité du mariage pour tous et du droit des couples homosexuels à adopter.

Qui se cache derrière cette marche homophobe ?

Les « pro-famille » réunissent un large spectre de réactionnaires de droite qui veut bâillonner les « anormaux ». Populistes de droites, néo-fascistes, catholiques fondamentalistes… ce sont les mêmes qui luttent contre le droit des femmes à avorter sous le nom trompeur de « pro-life ». Tous les catholiques de Belgique ne se rangent pas, bien au contraire, derrière l’étendard haineux de ces réacs. Les LGBTQI chrétien.ne.s peuvent compter sur « La Communauté du Christ Libérateur », association où des prêtres homosexuels donnent les sacrements religieux sans discrimination. En décembre dernier, l’archevêque d’Anvers a écrit une lettre ouverte au Vatican pour plaider en faveur d’une reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles au sein de l’Eglise.

La « marche pour la famille » s’inspire des « manifs pour tous » qu’on a connues en France. Aux côtés des réactionnaires de droites plus classique, on retrouve aussi les Laurent Louis à Bruxelles et en Wallonie ou les Dieudonné et Alain Soral en France qui profitent des nombreuses déceptions et frustrations de toute une couche de la population laissée pour compte en pointant du doigt des boucs émissaires : immigrés, juifs, féministes, LGBTQI… Ces pseudos « anti-système » ne sont pas écoutés que par les plus précarisés. Le Cercle de Lorraine, club privé pour millionnaires de l’industrie et du monde de la finance belges, a invité Eric Zemmour pour y présenter son nouveau livre dans lequel il étale sa haine des pauvres, des musulmans, des femmes, des LGBTQI…

Pour Dieudonné « la loi sur le mariage pour tous a ouvert la porte au grand n’importe quoi » !

Dans les universités en Flandre, l’organisation étudiante KVHV (cercle des étudiants catholiques), étroitement lié aux jeunes N-VA, surcollent systématiquement les affiches de la Pride avec celles de la « marche pour la famille »! Il serait intéressant de demander à Geert Bourgeois, alors député fédéral parlementaire Volks Unie , où il était ce 30 janvier 2003 quand le Parlement fédéral a voté la proposition de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe ? L’importance historique du vote lui aurait-il échappé ? Comment pouvons-nous accepter que la N-VA pavane dans notre marche alors qu’elle ne fait rien contre les homophobes dans ses propres rangs ?

Le KVHV a déclaré que « Mgr Bonny a franchi une limite en proposant la reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles ».

En Belgique comme ailleurs, les mouvements, organisations et partis politiques hostiles à l’égalité et aux droits fondamentaux des LGBTQI surfent sur les frustrations envers le système et la classe politique dirigeante pour convaincre que les problèmes ce sont les autres, les minorités : LGBTQI, Roms, travailleurs immigrés, chômeurs, minorités religieuses… En même temps nous ne pouvons pas compter sur les partis traditionnels et leur hypocrisie de s’afficher gay friendly un jour et de mener en même temps une politique de démolition sociale qui favorise la LGBTQI-phobie.

La Belgique, havre de paix et d’égalités pour les LGBTQI ?

Malgré les progrès réalisés en matière de visibilité des personnes trans* et intersexes, surtout dues aux mobilisations de ces dernières, le rouleau compresseur à strass et paillettes de la Pride continue à trop occulter les lois liberticides belges en matière de genre et de sexe.

Il faut abolir la loi belge de 2007 qui impose stérilisation et psychiatrisation aux personnes transgenres voulant une reconnaissance légale de leur genre. On doit aussi interdire toute intervention chirurgicale non vitale sur les enfants intersexués. Les associations LGBTQI plaident pour des avancées juridiques concernant entre autres le droit des gays à donner leur sang et la GPA (la Gestation Pour Autrui) à l’abri de toute marchandisation du corps de la femme.

LGBTQI-phobie, sexisme, racisme, islamophobie… Stop aux discriminations !

La Pride se déroule cette année sous la bannière de la lutte contre les discriminations avec la revendication d’un « plan interfédéral de lutte contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie MAINTENANT !». Chacun.e d’entre nous, LGBTQI, a été au moins une fois dans sa vie victime de discriminations. Dans notre malheur, on n’est pas les seul.e.s. Les femmes ou encore les Belges immigré.e.s de 1ère, 2e, 3e génération et bien d’autres opprimé.e.s, comme nous, comptent les points … et les poings.

Cela a été illustré par le déluge de témoignages concernant le sexisme ordinaire qui a déferlé sur la Flandre sous le hashtag #WijOverdrijvenNiet (Nous n’exagérons pas), mais aussi par les tentatives – du Vlaams Belang notamment – de développer un mouvement raciste tel que Pegida, inspiré du mouvement allemand des « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ».

power_peopleLes pénuries organisées par le MR, Open Vld, N-VA et le CD&V au fédéral et par la coalition PS-CDH au régional et à la communauté au nom de la sacro-sainte austérité ne fait que jeter les bases matérielles pour nourrir les plus grandes frustrations.

Nos droits (mariage pour tous, homoparentalité, lois anti-discriminations…) sont-ils suffisant dans une société où le droit à un emploi décent, un logement confortable à un prix abordable, un accès libre et gratuit à des services publics, des allocations sociales… où tous ces droits fondamentaux ne sont plus assurés pour chacun.e d’entre nous ?

Nos droits conquis par le mouvement LGBTQI sont-ils suffisants dans cette société capitaliste où la discrimination économique est la base sur laquelle se construisent les rapports sociaux ? L’égalité homme-femme est inscrite dans les textes de loi et pourtant le sexisme reste toujours un fléau. Les lois antiracistes n’ont pas supprimé le racisme.

À l’échelle mondiale, le 1% des plus riches possède à lui seul presque la moitié des richesses. En 2016, ce sera plus de la moitié. Le fossé entre riches et pauvres n’est pas un phénomène limité à ce qu’on appelle le “Tiers Monde”. Chez nous aussi, les inégalités s’accroissent. Le 1% des plus riches poursuit sa marche et détient aujourd’hui 17% de toutes les richesses. Le capitalisme est un cadre favorable aux discriminations. Ce système, basé sur l’avidité et la course au profit à court terme, ne peut être humanisé. Les luttes contre les discriminations et pour l’égalité doivent être liées à la lutte pour un changement de société, pour une société socialiste démocratique basée sur la satisfaction des besoins de tous.

Prends Contact avec la commission LGBTQI du PSL via info@socialisme.be

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