Le 28 juin est très exactement l’anniversaire du commencement des émeutes de Stonewall, un soulèvement qui a donné naissance à ce qui est devenu la Pride. La lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ a fait d’énormes progrès depuis 1969, mais la violence et les discriminations restent monnaie courante. Les campagnes de droite contre les droits des personnes LGBTQIA+, notamment aux États-Unis mais aussi de plus en plus chez nous, constituent une menace. Avec les manifestations et les actions Pride is a protest, nous voulons riposter contre ces menaces en plaçant la lutte collective pour une véritable égalité au centre de nos préoccupations.
Avec 350 manifestant.e.s un mercredi soir, ce n’était pas rien comme participation. L’atmosphère était à la combativité et les slogans contre la queerphobie, l’extrême droite et le capital ont été scandés avec ferveur. Le caractère politique de l’événement était évident avec l’accent mis sur les prises de parole avant et après la manifestation dans le centre-ville. Outre les discours préparés qui décrivaient le contexte de notre lutte et expliquaient la plateforme de revendications, tous les participant.e.s avaient la possibilité de s’exprimer librement. Quoi de plus normal pour un événement qui vise à célébrer l’inclusivité et l’unité dans la lutte. Un micro ouvert, c’est un outil supplémentaire qui permet aux manifestant.e.s de s’approprier la manifestation. Nous avons notamment entendu divers témoignages et poèmes.
Deux éléments d’actualité ont dominé les discussions. Tout d’abord, la croissance mondiale de l’extrême droite et la haine qui l’accompagne. Cela ne fait pas qu’exercer une pression sur nos droits, cela crée également un climat de violence et rend plus difficile pour les personnes LGBTQIA+ d’être elles-mêmes. La menace d’une nouvelle progression du VB lors des prochaines élections est réelle, la présence de préjugés d’extrême droite parmi les jeunes et les travailleur.euse.s est déjà un fait. Deuxièmement, il y avait les conséquences des politiques antisociales qui conduisent aux pénuries diverses. Avec le retour de l’austérité à tous les niveaux, la situation ne s’améliorera pas. L’accès à un logement abordable, à un enseignement décente, à des soins de santé sans liste d’attente pour les personnes transgenres, à des services de garde d’enfants… sont encore plus sous pression. Le manque de moyen permet aux divisions de s’enraciner davantage. La lutte contre la haine est donc inextricablement liée à celle contre les politiques antisociales.
Nous tenions à défendre explicitement la nécessité de disposer d’une société totalement différente. Pour parvenir à un changement, il faut s’attaquer à l’ensemble du système. Le capitalisme arc-en-ciel n’est pas synonyme de véritable égalité. Des acquis tels que l’acceptation des personnes LGBTQIA+ sont utilisés à mauvais escient par les entreprises pour se présenter comme progressistes et se dédouaner de leur responsabilité dans les causes des inégalités. Pour lutter contre les racines de la discrimination, nous avons besoin des ressources aujourd’hui aux mains des capitalistes.
Comme l’a dit Leslie Feinberg, militante trans révolutionnaire : « aucun d’entre nous ne sera libre tant que nous n’aurons pas construit un système économique fondé sur les besoins de chaque être humain. En tant que personnes trans, nous n’obtiendrons pas la vraie liberté tant que nous n’aurons pas gagné une société où aucune classe ne tire profit de l’alimentation de la haine et des préjugés, où les lois restreignant l’orientation sexuelle, le genre et l’amour humain seront impensables. Nous, les guerriers trans, nous trouvons parmi les précurseurs de la lutte pour une véritable libération ! »
La lutte contre la LGBTQIA+phobie doit être une lutte pour une alternative socialiste. Où aucun capitaliste ne fera de profit sur les inhibiteurs de puberté ou d’autres traitement. Où les grands secteurs clés comme l’énergie, le secteur pharmaceutique, les soins de santé et la banque seront détenus par la communauté et gérés démocratiquement par la classe travailleuse. Les membres du PSL, qui font partie d’Alternative Socialiste Internationale (ISA), se battent chaque jour pour un tel monde. Rejoignez-nous !
Prochains rendez-vous :
- 7-13 juillet : Camp d’été – Il est encore temps de s’inscrire au camp d’été de ROSA, ALS et LSP !
- 12 août : Pride Protest @ Antwerp Pride. 14h00 Sint-Jansplein
Quelques photos de Jean-Marie :