La guerre aux pauvres est déclarée !

Ces trente dernières années, nous avons assisté à ce que les Anglo-saxons appel un backclash, c’est-à-dire à un retour de bâton. Malgré une création de richesses toujours plus importante, les inégalités sociales n’ont fait que croître. En effet, la part des richesses produites dévolues au capital n’a cessé d’augmenter, au contraire de celles destinées aux travailleurs. De la sorte, les capitalistes ont temporairement réussi à globalement renverser le rapport de force à leur avantage.

Par Alain (Namur)

Ce retournement de situation se traduit également au niveau idéologique : la concurrence et la compétitivité sont élevées au rang de loi d’airain et guident ainsi toutes les politiques qu’elles soient macro ou micro économique. Les travailleurs sont mis sur un ring et le dernier qui reste debout remporte la coupe.

Pour les perdants aucune compassion, ils n’avaient qu’à s’entraîner davantage, ils n’avaient qu’à avoir de meilleurs gants, ils n’avaient qu’à se doper ou tricher. Malheureusement, ceci n’est pas qu’une image. Aujourd’hui, des journalistes n’hésitent plus écrire – et ce sans risquer de se faire renvoyer – que certains SDF profitent des infrastructures mises en place pour les sans-abri. Certains « bien-pensants », sans avoir aucune idée de ce que représentent la pauvreté et la paupérisation, s’imaginent qu’on peut « faire carrière dans le sans-abrisme » […] « par manque de volonté ou d’ambition personnelle » (voir l’article de Cédric Flament dans Vers l’Avenir du 18 avril 2014).

Constat, objectif celui-là, mais que les journalistes néo-libéraux ne font pas :

Près de 10% des Belges possèdent près de 45% de la richesse nationale. Les 50 premières entreprises de Belgique ne payent même pas 1% d’impôt des sociétés (quand on déduit tous les cadeaux fiscaux). La fortune des grosses familles a augmenté, pour certaines (Spoelbergh, Berghmann, Boel, etc.) de plus de 100% depuis 2000. Face à ce constat, ils ne se posent pas la question de savoir comment cela a pu se produire et comment, dans le même temps, on fait face au chômage de masse et la paupérisation de larges couches de la population.

Ces journalistes et ces soi-disant « bien-pensants » semblent ne s’être jamais demandés ce que veut dire s’endormir sans un toit avec le ventre vide. Il ne leur vient pas à l’idée de réfléchir à comment un processus de marginalisation sociale se met en place. Le système dans lequel on vit est violent et les gens qui se retrouvent à la rue sont l’une des manifestations de cette violence sociale et matérielle du système capitaliste.

Ils nous disent que l’augmentation des mendiants pose divers problèmes : sécurité, traite des êtres humains… Mais les victimes, ce sont bel et bien les mendiants. Le fait de déplacer la mendicité ne va ni faire disparaître ces personnes, encore moins résoudre leurs problèmes, ni les éventuels réseaux mafieux derrière certains mancheurs.

Le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, qui se dit « Humaniste » et membre d’un parti « Humaniste », a décidé d’être courageux. Il l’a dit dans le Vers l’Avenir « tant pis si ça fâche… ». Durant les vacances d’été, il veut faire passer une réglementation interdisant la mendicité dans le centre-ville. Après que son parti et lui-même aient voté les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, il se dit que le bon sens veuille qu’on attaque ceux qui sont victimes de sa politique.

Comment appel-ton quelqu’un qui est fort avec les faibles et faible avec les forts ? Un lâche !

Au PSL, nous pensons qu’il est temps d’à nouveau renverser le rapport de force par la lutte et par l’action collective du mouvement des travailleurs et des jeunes. Toutefois, renverser temporairement le rapport de force ne suffit pas. Nous devons aussi renverser ce système de production capitaliste qui ne fonctionne bien qu’en nous appauvrissant et en détruisant la planète.


Rassemblement citoyen : non à la criminalisation de la pauvreté à Namur !

Ce 26 juin, 17 h 30, devant l’Hôtel de ville de Namur.

Suivant les exemples de Liège et de Charleroi et face à l’augmentation de la mendicité, le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, a déclaré vouloir prendre cette décision « courageuse » : LA MENDICITÉ SERA INTERDITE EN CENTRE-VILLE DE NAMUR !

LA PAUVRETÉ NOUS CONCERNE TOUS !

20% des Belges les plus riches détiennent 61,3% du patrimoine,
20% des plus pauvres en détiennent 0,2%,

En Wallonie : 1 enfant sur 4 vit sous le seul de pauvreté, 1 offre d’emploi pour 40 demandeurs !

AUJOURD’HUI LES MENDIANTS ET DEMAIN ?

La pauvreté n’est pas une fatalité ! Elle est le résultat de politiques d’austérité et de l’incapacité de nos dirigeants de lutter efficacement contre les causes de la misère. Cacher les mendiants ne détruit pas la pauvreté !

Crise de l’emploi et expulsion du chômage côté pile, répression des pauvres côté face : nous refusons cette politique créatrice de misère.

Rassemblement citoyen le jeudi 26 juin à 17h30 devant l’Hôtel de Ville, le jour du conseil communal.
Nous offrirons au bourgmestre un cadeau symbolisant sa politique hypocrite.

A l’initiative du PSL et de VEGA.

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