Droit d’asile : Maggie De Block revient sur une expulsion grâce aux protestations

Tous les partis traditionnels s’accordent à dire que la politique d’asile n’est pas assez stricte. Les discussions à ce sujet se résument aux chiffres, et seule la diminution du nombre de réfugiés est reconnue comme ‘‘positive’’. Mais derrière les chiffres, il y a des gens en chair et en os, autant de visages qui révèlent que cette manière de voir la politique est profondément inhumaine. Par l’intermédiaire d’un jeune scout originaire du Cameroun, la secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Maggie De Block (Open VLD) a été confrontée à ce qui se cache réellement derrière sa politique.

Photo ci-contre : Délégation du PSL lors de la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, en mars 2012

Ce garçon d’à peine 20 ans est en Belgique depuis 2008, et est devenu chef scout à Boortmeerbeek. Précédemment, il avait été incarcéré au centre fermé de Merksplas. Il raconte : ‘‘La vie à Merksplas est très difficile. C’est comme une prison: je me trouvais avec de nombreuses personnes dans une petite chambre, pouvant à peine dormir à cause du bruit.’’

Confronté à une possible expulsion, ses amis et des sympathisants ont protesté. Maggie De Block a finalement cédé à la pression et a décidé que ce garçon pouvait rester chez nous et poursuivre ses études. Ce qu’il adviendra de lui par la suite n’est pas clair. Quel sera son avenir à la fin de ses études s’il ne peut pas bénéficier à ce moment d’une attention médiatique similaire ? Sera-t-il expulsé ?

Toujours est-il que cet exemple illustre que les protestations ont un effet. La secrétaire d’Etat ne cesse de souligner qu’il ne s’agit en aucun cas d’un précédent, mais d’une décision extraordinaire dans des circonstances extraordinaires. Sans surprise, la N-VA s’est prononcée contre cette décision. Ces derniers mois, le parti de Bart De Wever essaye de s’attirer les votes d’électeurs du Vlaams Belang et se profile donc de plus en plus en opposition à une politique d’asile humaine. La parlementaire N-VA Sarah Smeyers a ainsi déclaré : ‘‘Je peux imaginer qu’il y a beaucoup de cas similaires qui se sentent injustement traités au vu de ce que Mme De Block fait en ce moment. C’est vraiment un dangereux précédent.’’

Il est malheureusement tout à fait exact qu’il existe de nombreux cas similaires. Les expulsions cachent de véritables tragédies humaines. Cette situation permet de comprendre des actes désespérés comme la longue grève de la faim des sans-papiers à la VUB. Aucun parti traditionnel n’est prêt à protéger leurs intérêts, ce que des militants de la cause des sans-papiers avaient dénoncé en mars en occupant les locaux du PS à Bruxelles.

Nous sommes pour une autre politique d’asile, basée sur les intérêts de la majorité de la population. Personne ne fuit son pays par plaisir, mais par nécessité. Il faut s’en prendre en premier lieu aux dictatures et à la misère qui poussent tant de gens à quitter leur pays. C’est pourquoi nous disons: ‘‘C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !’’ Nous couplons ce soutien aux luttes des masses dans les pays d’origine à la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils ne se retrouvent pas forcés d’accepter un salaire de misère en travaillant au noir, ce qui constitue par ailleurs une pression à la baisse sur l’ensemble des salaires. Il n’y a que les patrons qui ont intérêt à ce que cette politique inhumaine perdure.

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