Solidarité avec les travailleurs et travailleuses sans-papiers !

Depuis le 23 mai, plus de 450 sans-papiers ont entamé une grève de la faim pour la dignité et la régularisation dans les occupations politiques de l’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation (USPR). Après plus d’un mois, les effets sur la santé des occupants se font sentir et la souffrance augmente. Des dizaines de personnes ont dû être amenées à l’hôpital, dont plusieurs en conditions graves. Entre-temps le Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Sammy Mahdi (CD&V) reste fermement sur sa position en annonçant sur twitter qu’il n’y aura ni régularisation, ni changement de législation. De plus, il a proposé au gouvernement un projet de loi qui autoriserait les visites domiciliaires afin de déloger les sans-papiers. Appliquer la même politique que celle du Vlaams Belang n’est pas une option !

Tract distribué par le PSL/LSP à la marche de ce 20 juin

La situation tragique dont sont victimes les sans-papiers est le résultat des politiques discriminatoires du gouvernement Vivaldi et de ses prédécesseurs. Le refus de la part de Sammy Mahdi de donner des réponses concrètes aux revendications du mouvement des sans-papiers est la cause de la frustration qui les a poussé à mettre en place cette action de protestation extrême qu’est la grève de la faim. Le silence des autres forces politiques aux gouvernement, y compris PS et Ecolo, reflète le manque d’alternative politique concrète pour les sans-papiers. Face aux désespoir croissant des sans-papiers, le gouvernement est incapable de donner une réponse autre que la répression et l’intimidation. Pour les militants sans-papiers du PSL, la seule solution, c’est la régularisation!

Les travailleuses et travailleurs sans-papiers se sont retrouvés en première ligne pendant la pandémie : en soignant des personnes à domicile, en fabriquant des masques, en travaillant sur des chantiers et dans les métiers essentiels. Ils comblent une pénurie structurelle dans ces secteurs tandis que l’Etat refuse d’entendre les revendications du mouvement. Au lieu de permettre aux travailleuses et travailleurs sans-papiers de cotiser à la sécurité sociale via leur régularisation, le secrétaire d’Etat préfère les laisser dans la clandestinité. De cette manière, les sans-papiers sont exploités par des patrons qui profitent de cette main d’œuvre à bon marché tout en faisant ainsi pression sur l’ensemble des salaires. C’est pour cela que nous avons toujours défendu que la lutte pour la régularisation ne concerne pas seulement les personnes sans-papiers : une victoire de ce combat serait au bénéfice de l’ensemble de la classe travailleuse.

En tant que militants actifs dans le mouvement de sans-papiers depuis plusieurs années, les membres du PSL-LSP ont une approche critique envers la méthode des grèves de la faim. Bien que nous sommes, comme toujours, solidaires de la lutte des sans-papiers et que nous partageons leur frustration face à l’immobilisme du gouvernement, nous ne croyons pas que la grève de la faim sera capable d’obtenir une réelle victoire. Nous basons ce constat non seulement sur notre propre analyse politique mais aussi sur l’expérience du mouvement des sans-papiers de 2009. Bien que la grève de la faim à l’époque ait réussi à aboutir à des concessions de la part du gouvernement, celles-ci n’ont été que des gouttes d’eau dans l’océan. Ces victoires n’étaient que temporaires. Cela a été le cas dans la régularisation en 2009 où plus de la moitié des personnes régularisées se sont retrouvées sans-papiers par la suite.

Une réelle victoire exige de rassembler largement dans la construction d’une véritable relation de forces grâce à un plan d’action national lié aux autres mouvements sociaux. Avec la grève de la faim, l’USPR ne doit pas enfermer le mouvement sur lui-même mais l’ouvrir à des couches plus larges de la société, surtout dans cette période de déconfinement social et politique. Pour cela, l’initiative de la marche de ce 20 juin est un très bon début pour stimuler le mouvement pendant l’été et donner un élan vers une mobilisation nationale en septembre. Cette unité entre les mouvements sociaux de tous les oubliés de la crise peut être développée au travers d’un programme de revendications sociales liés à la régularisation pour défier les racines systémiques de notre misère.

•Régularisation immédiate et permanente de toutes et tous les sans-papiers!
•Jamais plus d’impunité policière! Stop à la criminalisation des sans-papiers!
•Des solutions sociales pour les problèmes sociaux : il faut des investissements dans l’enseignement, les soins de santé, les logements et les salaires plutôt que dans la répression policière. Taxons les riches au lieu de tirer sur les pauvres !
•Malcolm X a dit : “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme”. Nous devons combattre le système capitaliste, un système d’exploitation économique pour la majorité au profit d’une infime élite.

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