Le gouvernement flamand veut faire de la région un cimetière social

‘‘Ce sont des barbares qui économisent sur les gens sans défense !!!’’

Les nombreux petits services du secteur social flamand ont évolué ces dernières décennies vers des organisations plus grandes et centralisées. En raison des tâches supplémentaires et de la pénurie de travailleurs sociaux, la charge de travail a explosé. Jusqu’à il y a quelques années, l’augmentation régulière des moyens ne répondait pas à la croissance des besoins, mais elle permettait tout de même de soulager quelques souffrances. Si les besoins augmentaient, le nombre total de travailleurs sociaux augmentait lui aussi, même faiblement. Le vent a maintenant tourné : après les restrictions subtiles du gouvernement précédent (ne pas tenir compte de l’ancienneté croissante du personnel dans le budget par exemple), le nouveau gouvernement a décidé d’attaquer le travail social à la hache.

Par un travailleur du secteur

De petites économies sur les services sensibles à l’opinion publique, tels que le Suicide Line et les Child Abuse Confidence Centres, sont combinées à des coupes massives sur l’aide aux personnes déjà exclues de la société, comme les sans-abris. L’aide aux sans-abris avait déjà besoin d’être réorganisée en raison de récentes coupes budgétaires qui ont par exemple conduit à la fermeture de trois centres de nuit et un centre de jour en Flandre orientale. Fin janvier, de nouvelles mesures seront annoncées dans toute la Flandre. Des centaines de personnes seront littéralement laissées à leur sort, certains problèmes ne bénéficieront plus d’aide appropriée et 75 personnes perdront leur emploi dans les structures d’accueil.

Ce gouvernement flamand n’a cependant pas hésité à accorder des millions de subsides à des multinationales telles que le groupe chimique britannique Ineos pour soi-disant produire de manière écologique alors que cette société va commencer par abattre une forêt pour produire des particules de plastique à partir d’énergie fournie par du gaz de schiste américain… Dans le genre, difficile de faire mieux ! Les actionnaires s’enrichissent et les pauvres restent à la rue ! De plus les coupes budgétaires facilitent le contrôle rapproché des organisations du secteur et les poussent à accorder l’aide aux personnes avec restriction et condescendance au lieu de l’accorder comme un droit qui est dû.

En décembre, une large opposition s’est développée en Flandre contre ces coupes budgétaires et contre les attaques visant le travail social. Le 3 décembre, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Bruxelles, tous les centres d’aide ont fermé leurs portes et les slogans portaient sur la chute du gouvernement flamand ! La solidarité entre les différents secteurs s’est renforcée. Pourtant, il n’y a pas de force motrice dans ce mouvement pour défendre l’élaboration d’un plan d’action ambitieux. Ni les syndicats ni le Réseau d’action pour le travail social (SWAN) n’ont assumé ce rôle. De nombreux travailleurs sociaux sont passés à l’action pour la première fois et veulent aller plus loin. Il est temps de nous organiser en tant que travailleurs sociaux en relation avec les travailleurs des autres secteurs afin de lutter et d’arracher des résultats !

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