Après la slutwalk, continuons la lutte !

Aujourd’hui se déroule la "Marche des salopes" à Bruxelles, une protestation contre le sexisme. Voici ci-dessous le tract qu’y distribueront les militants du PSL.

Tract du PSL

Si nous sommes ici à cette slutwalk, c’est pour protester ensemble contre le sexisme. Nous y sommes encore confrontés quotidiennement malgré l’égalité juridique entre hommes et femmes : remarques sexistes en rue, brimades et harcèlement sexuel au travail ou à l’école, violence domestique,… En Belgique, en moyenne sept viols sont dénoncés par jour (et un très grand nombre ne le sont pas), dont un viol par semaine dans une école.

Cette slutwalk est la première manifestation depuis des décennies sur ce thème. Le PSL / LSP s’est donc pleinement investi dans cette campagne. Nous appelons les filles et les femmes – tout comme les garçons et les hommes – à lutter à nouveau contre le sexisme, la discrimination et la violence contre les femmes. Après les progrès réalisés dans les années ‘60 et ‘70 sur le plan de l’émancipation, dont une indépendance financière accrue et une plus grande liberté sexuelle, les choses reprennent la mauvaise direction depuis ces 20 à 30 dernières années.

Bien qu’il n’y ait jamais eu autant de femmes à avoir un emploi, un grand nombre d’entre elles n’ont pas assez pour vivre, surtout si leur salaire est le seul pour s’occuper des enfants. Près de la moitié d’entre elles travaillent à temps partiel, et les femmes sont deux fois plus représentées dans les contrats temporaires et précaires. Cette position économique de second rang met sous pressions les droits des femmes, ainsi que la façon dont la société se comporte envers elles. Les vieux préjugés et les comportements misogynes sont de retour, sans jamais avoir vraiment disparu.

Certains vieux adversaires qui ne s’étaient plus fait entendre depuis un moment sont repartis à l’attaque. En mars de cette année, nous avons connu la seconde “Marche pour la vie” appelant à l’abolition du droit à l’avortement. Pour ces réactionnaires, celles qui ont recours à l’avortement ne sont rien de moins que des assassins.

Cet été, leurs partisans sont régulièrement intervenus à l’entrée du ‘‘centre d’avortement’’ de Gand, où ils tentent d’intimider et de culpabiliser les femmes qui s’y rendent. Pour eux, les femmes doivent prendre leurs ‘‘responsabilité’’, même si ce n’est pas possible (parce qu’elles sont déjà dans la pauvreté, parce que leur situation actuelle nécessite toute leur énergie, parce qu’elles sont très jeunes, parce qu’elles n’ont pas de permis de séjour valable,…). Pour leur propagande, ils parlent de la mauvaise position économique des femmes et du sous-financement des services de soutien (l’aide aux personnes handicapées par exemple) pour se donner un visage plus social et construire leur soutien dans la société. Mais on ne les trouvera pas à des actions revendiquant plus de salaires et d’allocations sociales, comme du reste aux actions du personnel des soins de santé contre la pénurie de personnel et le manque de moyens.

Le PSL / LSP veut se battre pour qu’aucune femme ne doive avorter uniquement pour des raisons financières. Nous exigeons des allocations et des salaires plus élevés, assez de logements abordables avec une expansion massive des logements sociaux, des allocations familiales qui couvrent réellement le coût de l’éducation des enfants, afin qu’avoir un enfant ne rende pas (plus) pauvre. Nous luttons pour des services de garderies et un enseignement gratuit et de qualité pour tous, ainsi que pour des services publics qui reprennent les tâches ménagères (lavage et repassage des vêtements, nettoyage, cantines de qualité à l’école et sur les lieux de travail,…) afin que les femmes puissent développer leurs aptitudes et talents autres que leur rôle de mère grâce à un travail et à du temps libres consacré à leurs centres d’intérêt. Toutes les enquêtes démontrent que les femmes ont moins de temps libre que les hommes, surtout lorsqu’il y a des enfants.

Concernant le droit à l’avortement, nous ne négocions pas! Seule la femme a à décider de si elle désire un enfant, et quand. Nous exigeons le maintien et l’extension du droit à l’avortement (avec prolongation du délai d’avortement légal). Nous exigeons aussi une véritable politique de prévention avec la mise à disposition gratuite de moyens contraceptifs et une éducation sexuelle de qualité dans les écoles (avec plus de moyens publics pour un enseignement dont l’objectif serait de préparer les jeunes à la vie et non simplement de les préparer au marché de l’emploi).

Voulez-vous participer à cette campagne et aider à la mobilisation contre la prochaine “Marche de la vie” en mars 2012 ? Nous sommes à la recherche d’alliés dans cette lutte – organisations et individus – afin de rendre cette protestation pour la liberté de choisir la plus large possible. Prenez contact avec notre commission femmes : femmes@socialisme.be.

Débat avec Anja Deschoemaecker ce lundi 26 septembre au Pianofabriek à 19h (25 rue du fort à Saint Gilles)

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