Les dictateurs dégagent, que la révolution continue!

Aucune confiance envers les chefs militaires ! Pour un gouvernement de représentants des travailleurs, des paysans et des pauvres ! Pour l’élection immédiate d’une assemblée constituante révolutionnaire sous la supervision de comités des travailleurs, des pauvres et des jeunes !

Le 21 janvier dernier, le peuple tunisien faisait tomber Ben Ali suite à une mobilisation massive et historique. A peine 20 jours après, c’était au tour du dictateur égyptien de prendre la fuite. Dans les deux cas, la taille croissante des manifestations et l’arrivée de la classe ouvrière dans la lutte, à travers une déferlante de grèves sur le pays, ont donné raison à la détermination de ces populations révoltées.

Par Karim (Bruxelles)

Ces mouvements révolutionnaires ont d’ailleurs constitué une source d’inspiration pour toute la région: au Yémen, en Libye, à Bahreïn, en Algérie,… Ces actions ne tombent pas du ciel, elles sont le résultat d’un cocktail explosif composé d’un chômage énorme, d’une très large pauvreté (le Yémen est le pays le plus pauvre de la région, alors qu’en Égypte, 40% de la population vit avec moins de deux dollars par jour), d’une politique répressive de la part de régimes autoritaires, mais aussi des combats héroïques qu’ont menés les travailleurs ces dernières années.

Aujourd’hui, en Tunisie comme en Egypte la chute des régimes autoritaires en place n’a pas pour autant mis fin à la crise mais, en fait, a ouvert la brèche à une période de révolution et de contrerévolution. En Tunisie, la population a fait irruption sur la scène politique comme jamais auparavant, affichant une combativité sans précédent transformant les rues et les bars en forums de discussion politique quotidienne. En Egypte, des employés des secteurs des transports, des banques, du pétrole, du textile et même des médias officiels ainsi que certains organismes du gouvernement se sont mis en grève pour demander une augmentation salariale et de meilleures conditions de travail. A l’origine de ces mouvements, il n’y a pas seulement la question des droits démocratiques mais avant tout une révolte profonde face à une misère sociale extrêmement dure. Les derniers développements, notamment ces grèves de masse, ne font que démontrer que pour la majorité de la population de la région, la lutte ne doit pas s’arrêter à la fuite d’un dictateur mais doit se poursuivre en remettant plus largement en cause le régime et le système en place.

La crise capitaliste a brisé chaque espoir d’un avenir meilleur, cette illusion étant aujourd’hui réduite à néant. Alors que certains commentateurs parlent de ‘‘nouveau sport national’’ à propos des vagues de grèves qui se développent, il y a des tentatives pour stopper les protestations avec certaines concessions: comme ce fut le cas pour les éboueurs en Tunisie qui ont reçu une augmentation de salaire de 60%. Des programmes sociaux ont été introduits par le gouvernement. Mais les révolutions égyptienne et tunisienne ne font que commencer. Le processus est à peine entamé et connait de nombreux obstacles.

Face à cela, les travailleurs et les jeunes de la région doivent continuer à faire face et à n’accorder aucune légitimité ou confiance aux personnalités liées au régime ainsi qu’à leurs comparses impérialistes. Il ne faut pas se laisser duper par la perspective de prochaines élections ou par la soi-disant complaisance de l’armée envers la révolution. Le combat doit continuer afin de renforcer les organes de lutte tels que les comités de quartier ou d’entreprise gérés par les travailleurs et les pauvres. Ces derniers doivent être à la base de l’organisation immédiate d’élections libres pour une assemblée constituante révolutionnaire seule capable de construire une société démocratique et répondant aux véritables besoins de la population.

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