Manifestation: Le Congo aux Congolais!

Le malaise social qui sévit au Congo, pays où selon les rapports de la Banque Mondiale, plus de la moitié des habitants vit largement sous le seuil de la pauvreté, est probablement une des principales raisons pour laquelle ce mercredi 30 juin ils étaient plus de deux cents à avoir répondu l’appel des diverses organisations pour manifester contre la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance du Congo. Les slogans, nombreux, criés ou bradés sur des drapeaux et pancartes, étaient unanimes : Le Congo aux congolais ! Et ils ne parlaient pas simplement de cette indépendance sur le papier dont on fête déjà les cinquante-ans, mais de quelque chose de bien plus profond.

Par Damaris (Bruxelles)

La manifestation a eu départ à la place Poelart, en face du palais de justice, pour prendre en suite la direction du quartier "africain" de mantongé, où encore d’autres manifestants ont rejoint la foule et aux environs de 17h, elle est arrivée à son terme au rond-point Schuman, devant le siège du Conseil de l’Union Européenne.

L’indépendance réelle ne viendra, malheureusement, qu’à travers la prise de conscience de chaque travailleur et de chaque paysan congolais que sans leur union, sans une lutte organisée et une révolution qui mettrait à bas le système capitaliste, rien ne changera au Congo, que ce soit avec Kabila ou un autre.


Pour un Congo véritablement indépendant – Pour un Congo socialiste (extrait de notre dossier)

50ans après l’indépendance, nous voyons un pays sous tutelle des institutions financières internationales, un pays où la population ne voit pas un franc de ses richesses. En 2011 auront lieu les élections présidentielles et législatives et, quel que soit le vainqueur (Joseph Kabila, un opposant issu du PPRD, du MLC ou de l’UDPS), cet Etat des lieux de changera pas car tous ont la volonté d’être celui qui plaira le plus à l’impérialisme, tous sont prêts à vendre leur pays pour quelques privilèges. Au parlement, tous seront prêts à aller chercher leur enveloppe de dollars pour voter ‘‘comme il faut’’.

La réappropriation du pays passe par la prise en mains de ses richesses par les travailleurs et le peuple tout entier et par la prise en mains par les paysans des grandes concessions octroyées aux amis de Mobutu.

La résolution de la question agraire et la nationalisation des concessions minières, voilà ce qui permettra, grâce au profit immense qu’elles produisent, de dégager de l’argent pour construire les infrastructures nécessaires au développement du pays, pour investir dans l’éducation et dans la santé. Cette nationalisation doit être véritable et démocratique, c’est-à-dire entre les mains de ceux qui y travaillent et aux mains du peuple tout entier et non entre les mains de quelques dirigeants corrompus.

Ce programme doit être réalisé en tenant compte des leçons enseignées par l’Histoire : ne faisons pas confiance aux élites prêtes à vendre le pays pour quelques privilèges ; ne nous allions pas avec des impérialistes, nos intérêts sont opposés ; ne nous allions pas avec des capitalistes, l’appropriation collectives des richesses est le seul gage d’une indépendance réelle ; impliquons les masses au maximum dans ce processus révolutionnaire, elles seules ont la force de résister aux agressions, elles seules peuvent éviter le pouvoir d’une élite corrompue ; la lutte commence au sein des travailleurs des villes par les grèves et les manifestations, la lutte armée n’est qu’un outil périphérique qui, utilisé seul, mène à la dictature.

  • Lire notre dossier sur les 50 ans d’indépendance formelle du Congo

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