Fin de la gratuité pour la pilule du lendemain

Contraception

Après 1945, beaucoup de femmes sont entrées sur le marché du travail dans le cadre d’une longue période d’expansion économique. L’entrée en masse des femmes sur le marché de l’emploi leur a donné une certaine indépendance économique. Cela leur a permis de faire des choix dans leur vie: remise en cause du mariage et de leur rôle au sein de la famille (divorce, femme au foyer,…).

Magda Badrakhan

Au début des années 70, il y a eu une véritable explosion du mouvement de libération des femmes qui ont revendiqué le droit au plaisir sexuel. Elles ont voulu se réapproprier leurs corps. Cette lutte est allée de pair avec les luttes pour la contraception, le droit de disposer de leur propre corps et la dépénalisation de l’avortement. Aujourd’hui, la contraception est un droit acquis, l’avortement est dépénalisé mais il n’est possible que dans un cadre contraignant.

Mais qu’en est-il de leur accessibilité?

L’ancien ministre des Affaires sociales et de la Santé Thierry Detienne (Ecolo) avait dégagé un budget pour que les plannings familiaux puissent accéder à un stock de pilules du lendemain (Noverlo) pour la fournir gratuitement aux filles ayant eu des rapports non protégés la veille. Mais tout à une fin! Detienne n’ayant pas fait inscrire la gratuité de cette pilule dans la loi, son successeur Rudy Demotte (PS) n’a pas jugé utile de renouveler le subside. Il s’est par contre arrangé pour qu’elle reste «accessible». En pratique les filles de moins de 21 ans ont trois options devant elles. Primo y accéder via la pharmacie en remplissant un formulaire qui leur donne droit a un remboursement de la mutuelle sans en avertir leurs parents (avancer les 9 euros, n’est pas toujours possible). Quelle joie pour une fille d’expliquer devant toute la clientèle de quand date son «rapport non protégé», de se faire expliquer le mode d’emploi et les effets secondaires que cela peut engendrer (perte de sang, douleurs de poitrine, changement d’humeur,…).

Secundo l’obtenir gratuitement par certificat médical, en d’autres termes, payer une consultation chez le médecin. Tertio, elles peuvent y accéder via le planning familial où elles sont conseillées et suivies psychologiquement dans la stricte confidentialité. Mais pour cela, elles doivent débourser 6 euros sans remboursement. Pour les femmes de plus de 21 ans par contre, rien n’est mis en oeuvre pour les aider à ce niveau-là.

Il est flagrant qu’aucune mesure concrète n’est mise en oeuvre pour aider à une totale émancipation de la femme. C’est dans ce cadre que le MAS revendique la gratuité totale de tout moyen contraceptif, le droit à l’avortement et sa gratuité pour toutes les femmes sans aucune distinction.

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