Tous solidaires avec la grève générale des travailleurs guadeloupéens !!

Fin novembre 2008, un mouvement lancé par le collectif ‘contre la vie chère’ s’est développé en Guyane, essentiellement autour de la question des prix élevés des carburants. Sur cette dynamique, le mouvement s’est étendu et a pris de l’ampleur en Guadeloupe. En effet, depuis plus de 20 jours, à l’initiative du collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon (Rassemblement contre l’exploitation outrancière), la mobilisation se renforce, plus déterminée que jamais.

Par Karim

Face à l’arrogance du patronat, la grève générale est massivement suivie et les manifestations quasi quotidiennes sont de plus en plus fortes. Tous les jours des meetings, dans lesquels s’expriment travailleurs, syndicalistes, locataires, retraités, prennent place pour discuter des perspectives du mouvement.

Le Collectif, composé de syndicats, d’organisations politiques ou de quartier, met en avant 149 revendications dont la principale est une augmentation de 200 euros des bas salaires, des retraites et des minima sociaux. Ces revendications sont soutenues par l’énorme majorité de la population de l’île. La remise en cause de la politique néolibérale et de l’asphyxie imposée aux habitants de l’Ile, essentiellement par les grosses multinationales françaises, se développe de jour en jour. Par exemple, des actions de blocage des magasins Carrefour appartenant au groupe Bernard-Hayot, qui dispose d’un quasi-monopole dans l’import, la distribution et l’agroalimentaire, s’organisent contre les profiteurs qui font flamber les prix.

Finalement, après 3 semaines de lutte, le gouvernement s’est enfin résolu à ouvrir des négociations. Celui-ci a accepté la majorité des revendications mais ne veut pas entendre parler de la revendication principale qu’est l’augmentation salariale. L’unité des organisations du collectif ne faiblit cependant pas. Ils sont bien décidés à maintenir la pression sur les patrons comme sur les ministres du gouvernement. Les travailleurs renouent avec la tradition de la lutte de leur classe en rompant avec le traumatisme de 1967. En effet, une lutte d’ampleur avait alors prit place et s’était terminée malheureusement par les journées sanglantes au cours du mois de mai 67, durant lesquelles plus d’une centaine de grévistes furent férocement abattus. Il est donc aujourd’hui important de tirer les leçons de ces évènements.

Nous appelons aussi les travailleurs les plus conscients à aider énergiquement à la création de comités de grève démocratiques pour assurer une organisation efficace de la lutte et préparer le chemin de la victoire.

De plus, depuis le début de la semaine, la Martinique est aussi en grève générale, le mouvement s’étendant ainsi aux principales îles des Antilles. Nous en profitons donc pour exprimer notre solidarité sans faille avec la population des Antilles en lutte. Ils nous montrent aujourd’hui l’exemple à suivre. Tous ensemble jusqu’à la victoire !!


Paroles de grévistes :

« Cela fait trop longtemps que nous souffrons. Nous voulons vivre debout. »

« Chercher un travail fixe et correctement payé, c’est comme tenter de décrocher la Lune », résume Cédric, un jeune intérimaire qui dit se sentir « revivre » depuis le début du mouvement.

« Pendant quatre cents ans, les Guadeloupéens noirs sont restés sur le banc des accusés. Il faut changer cela, continuer la lutte pour la dignité et la liberté entamée par le premier esclave qui s’est révolté », explique Djibril, chanteur de reggae.

Sources : Le Monde, L’Humanité, Reuters.
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