Contre les violences policières, le racisme et la criminalisation de la contestation sociale

 

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Pour un plan radical d’investissements publics et un contrôle démocratique de la collectivité sur la police!

15 mars, 18h, Gare du Nord à Bruxelles

Ce 15 mars se tiendra pour la 5e année consécutive une manifestation contre les violences policières à l’initiative des JOC (Jeunes Organisés et Combatifs). Ces derniers mois, la presse a fait écho de plusieurs cas d’abus, de racisme et de violence commis par la police à Anvers, Bruxelles, Liège, Gand,… Les politiciens ne font rien pour endiguer le problème, que du contraire.

Par Boris

Le climat anxiogène consécutif aux monstrueux attentats de Paris a été saisi par le gouvernement de droite comme prétexte pour une répression accrue et pour s’en prendre aux droits démocratiques. La population de Molenbeek, et particulièrement sa communauté musulmane, a été stigmatisée. Le gouvernement n’hésite pas non plus à jouer la carte du racisme à l’encontre des réfugiés afghans, syriens et irakiens qui fuient le chaos et les guerres.

L’approche des politiciens de droite comme de la ‘‘gauche’’ officielle concernant la problématique de la sécurité est la répression ; la discussion ne porte que sur la manière de la mettre en œuvre. Ils veulent plus de policiers, plus lourdement armés, dans les rues des communes les plus pauvres de Bruxelles et à Vilvorde. Cette réponse répressive ne peut apporter qu’un semblant de sécurité et de contrôle social, mais elle aussi se heurte au manque de moyens.

Les quartiers aux abords du canal à Molenbeek représentent un désert social, avec des taux de chômage de 45 à 50% parmi la jeunesse suite à la désindustrialisation de la ville. Les enfants et les petits enfants d’ouvriers immigrés -la moitié de la jeunesse bruxelloise- sont particulièrement touchés par cette situation.

La politique du gouvernement de droite aggrave le démantèlement social, les inégalités scolaires, les discriminations, l’exclusion sociale et la marginalisation de certaines couches de la population. Cela crée un cocktail explosif ainsi qu’un terreau propice au développement de la petite délinquance et de la criminalité. C’est aussi valable pour l’implantation de réactionnaires de tous poils. L’action collective dans les quartiers pauvres, à l’instar de ce qui se passe en entreprise, est nécessaire pour combattre le racisme et l’influence des idées réactionnaires parmi lesquelles le fondamentalisme religieux.

Comment les contrôles au faciès (qui furent mis en lumière par celui subit par l’acteur Zouzou Ben Chikha à Gand), les injures racistes et la violence gratuite de la police peuvent-il améliorer notre sécurité? Cela n’engendre-t-il pas au contraire un climat de violence tout en renforçant l’aliénation des jeunes confrontés au phénomène?

Ces violences restent pour la plupart impunies, comme l’a confirmé une récente condamnation prononcée par la Cour européenne des Droits de l’Homme envers la Belgique pour des policiers qui avaient obtenu un non-lieu devant les tribunaux pour coups sur mineurs. Les plaintes déposées au comité P (Comité permanent de contrôle des services de police) sont d’ailleurs souvent classées sans suite, cet organisme a notamment été sujet de critiques sévères de l’ONU, qui remet en cause son indépendance et son impartialité.

Les mouvements sociaux ne sont pas en reste. Des policiers ont été déployés aux côtés d’huissiers de justice contre des piquets de grève. La pratique des agents provocateurs envoyés parmi des manifestants se généralise. Lors de la venue de Marine Le Pen à un meeting du Vlaams Belang en septembre dernier, notre service d’ordre avait dû faire sortir du cortège antifasciste des policiers masqués ‘‘déguisés’’ en manifestants. Le caractère combatif et non-violent de notre manifestation ne leur a pas laissé la marge nécessaire pour inciter aux débordements.

Nous devons ôter le contrôle de la police des mains des politiciens à la rhétorique martiale et répressive pour nous en prendre à la violence policière, à l’impunité face aux abus de pouvoir et à l’utilisation des forces de police contre nos piquets de grève et nos manifestations. Un contrôle démocratique sur la police exercé par la collectivité et les organisations du mouvement des travailleurs est nécessaire pour que celle-ci soit utilisé efficacement et à bon escient dans l’intérêt de la grande majorité.

Bernie Sanders, le candidat de gauche à l’investiture démocrate pour les élections présidentielles aux Etats-Unis, défend dans ses discours qu’avec des emplois décents et un enseignement de qualité, on pourrait éviter qu’un afro-américain sur quatre connaisse la prison. Nous estimons nous aussi que la réponse est avant tout sociale. Un plan massif d’investissements publics pour la construction et la rénovation d’écoles, de logements sociaux,… permettrait de résorber les pénuries et de créer des dizaines de milliers d’emplois de qualité et socialement utiles pour offrir à chacun une perspective d’avenir.

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