Stoppons l’extrême-droite avant qu'elle passe à la violence contre les réfugiés

Rendez-vous ce 15 septembre à Bruxelles: 19h à Madou

Affiche_antifa_LePenLes divers courants d’extrême-droite espèrent profiter de la crise des réfugiés. Des éléments plus radicaux espèrent pouvoir passer aux incendies et à la violence contre les centres d’asile, tandis que d’autres vont faire passer ce même message de haine de manière «civilisée» lors d’un colloque au parlement.

En général, l’extrême-droite parle d’une «invasion», elle maintient toujours le mythe qu’une bonne politique d’accueil crée un «effet d’aspiration». Comme si les gens quittaient leur pays et leur famille dans des zones de guerre parce qu’ils ont entendu parler d’un camp de réfugiés à Sijsele, par exemple! Filip Dewinter, porte-parole du Vlaams Belang, y croit dur comme fer. «Ouvrir des places d’accueil supplémentaires crée un effet d’aspiration croissant», a-t-il défendu au parlement. Et non, la désastreuse politique d’accueil en Belgique est généralement connue des réfugiés. Mais beaucoup ne voient quand-même pas d’autres options que de faire un voyage dangereux pour mener une vie difficile dans un pays inconnu. L’autre «option», c’est une mort certaine dans leur propre pays.

Pour faciliter sa propagande, l’extrême-droite jette tous les Syriens dans le même sac. Dans ce pays, il y a des combats, et l’Etat Islamique y est impliqué. Donc, parmi les réfugiés, selon le site du Vlaams Belang RechtsActueel, tous des «réfugiés illégaux et non-désirés», il y a surement «un nombre inconnu de terroristes de l’Etat Islamique». La «solution» que proposent Dewinter et le Vlaams Belang est simple : «il faut beaucoup mieux protéger les frontières». L’exemple Hongrois d’une grille à la frontière est loué. Si cela ne dépendait que du Vlaams Belang, il faudrait une «forteresse Flandre» au sein de «l’Europe Forteresse». Cela mettrait-il un terme à la guerre en Syrie ? Pas vraiment.

Il est d’ailleurs remarquable que Filip Dewinter soit en train de crier ici contre la venue des réfugiés Syriens pendant qu’il s’est chaleureusement fait accueillir par le dictateur syrien Assad. Avec sa visite en Syrie et en se positionnant clairement derrière la dictature syrienne, Dewinter fait lui-même partie des combattants à l’oeuvre en Syrie. Quelqu’un lui bloquera-t-il ses comptes bancaires (et ceux de son parti, qui paye ses petits diners et ses petits voyages) ? Qui lui retirera ses droits civiques? Ou alors cette approche ne vaudrait selon le Vlaams Belang que pour les combattants qui soutiennent un autre camp dans la guerre en Syrie?

Nous n’avons pas non plus oublié que le Vlaams Belang, au début de la guerre en Irak, menait des actions de protestation contre le mouvement anti-guerre. Ce parti qui a soutenu les guerres en Afganistan, en Irak et aussi en Syrie veut maintenant que les victimes de ces guerres deviennent les responsables! L’hypocrisie est un trait général de l’extrême-droite.

Un des points les plus bas de cette hypocrisie était une réaction de Pegida-Flandre, le front anti-immigrés du Vlaams Belang et des groupes plus radicaux comme Nation, sur l’image poignante du cadavre d’un enfant de trois ans rejeté sur la plage turque. «Quand un enfant se noie pendant un voyage illégal sur une mer dangereuses les coupable ce sont les parents, ET PAS les Européens», était-il écrit sur une image de Pegida-Flandre qui annonçait au même moment une action au nouveau centre d’asile de Saint-Nicolas.

Les actions contre les réfugiés, voilà quelque chose que l’extrême-droite fait assez souvent. Même ceux qui prétendent être «anticapitalistes» ne s’orientent pas vers les responsables du système actuel, mais bien vers ses victimes. Ils ne plaident pas pour plus d’égalité en tant que réponse contre l’inégalité grandissante qui conduit à toujours plus de misère, d’exploitation, de guerres et donc aussi à des vagues de réfugiés, dont seulement quelques uns arrivent jusqu’en Europe. Non, l’extrême-droite mène des actions contre les réfugiés. Pegida voulait encore le faire ce 7 septembre à Saint-Nicolas. Un des activistes à la base de cette action était le néonazi néerlandais Ben van der Kooi, également présent aux actions précédentes de Pegida. À l’occasion des photos d’un centre d’asile dévasté par le feu en Hongrie il a fait remarquer sur Facebook : «GENIAL quelles belles photos. Regardez ce bâtiment, c’est bien brûlé… EN-TIE-RE-MENT brûlé jusqu’à terre. Résultat magnifique. Cela donne envie d’encore beaucoup plus!! Les intrus (islamiques) de l’Afrique ne font pas parti de l’Europe fière et libre.» Le fossé qui sépare l’organisation d’actions de protestation devant les centres d’asile d’actions plus radicales est assez petit pour ces gens-là.

Le Vlaams Belang a également sauté sur l’occasion. Dans les coulisses, le parti soutient l’action de Pegida Flandre. Pour mettre en avant le nom du parti, ses militants tiennent un colloque au parlement flamand, pour lequel ils ont invité Marine Le Pen sous le titre de «Placer des frontières, maintenant!». Il est demandé aux participants de venir en «tenue d’affaires», mais le contenu des prises de parole ne sera pas moins toxique à cause de cela. Avec cette soirée, le Vlaams Belang veut soutenir et développer les sentiments racistes envers les réfugiés. En même temps on met sur pied des actions avec des éléments plus radicaux.

Avant l’été, il y a déjà eu des tentatives de certains de ces éléments de passer à la violence physique contre les réfugiés. Au Parlement Européen, une action de sans-papiers a subi une action de provocation et, ensuite, une nouvelle tentative de les provoquer a suivi. Les sans-papiers et les antifascistes ayant pu contrer cette tentative de manière disciplinée, les militants du groupuscule néonazi Nation s’en sont alors pris à un sans-abri, tabassé à six.

Afin de stopper la violence de l’extrême-droite contre les réfugiés, il est nécessaire de se mobiliser. Ce 15 septembre, les Étudiants de Gauche Actifs sont à l’initiative d’une manifestation contre le meeting raciste du Vlaams Belang avec Marine Le Pen à Bruxelles. Nous voulons manifester contre sa venue, mais aussi contre le danger de la violence d’extrême-droite contre les réfugiés, un danger entretenu par le Vlaams Belang. En même temps nous protestons contre l’Europe du capital qui renforce les inégalités, aussi bien en Europe que sur le plan international, et qui porte une très grande responsabilité pour les drames sociaux.

MANIFESTATION ce mardi 15 septembre, à 19h, Madou, Place Surlet de Chokier, à Bruxelles.

=> Évènement Facebook

=> Tract de mobilisation en version PDF

=>Affiche en format PDF

Cette manifestation est à l’initiative des Étudiants de Gauche Actifs et de la campagne antifasciste Blokbuster avec le soutien de : Association Joseph Jacquemotte, CADTM – Belgique, Collectif Antifascisti Bruxelles, FEWLA, FAF (Front AntiFasciste), Initiative Solidarité avec la Grèce qui résiste, Jeunes FGTB-Charleroi, JOC-Bruxelles, Mouvement Anti-FN (France), PSL-LSP, Syndicalisten TEGEN Fascisme/Syndicalistes contre le Fascisme, USE – Jeunes FGTB,…

Pour signer cet appel, contactez-nous via boris@socialisme.be

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