MAS/LSP et CAP: les deux sont nécessaires et possibles!

Si le Comité pour une Autre Politique (CAP) participe aux élections du 10 juin, cette date marquera peut-être le point de départ pour un nouveau parti de gauche combatif traduisant le mécontentement dans la population face à la politique néolibérale.

Eric Byl

Le MAS/LSP s’est engagé dans le CAP depuis le début. En général, parmi les membres du CAP, l’appréciation de notre travail est très positive. En revanche, dans les milieux de la gauche radicale et intellectuelle, la méfiance est importante. Si les répercussions en sont limitées, elles peuvent néanmoins générer une méfiance nuisible à la construction du CAP. C’est pourquoi nous tenons à éclaircir les choses dans cet article.

Au sein du CAP, il est clair que les militants de LSP/MAS accomplissent énormément de travail. S’il faut louer, installer ou ranger une salle, imprimer un tract, tenir un bar, organiser des interventions de rue,… ce sont souvent les militants du MAS/LSP qui s’en chargent. Ils jouent aussi un rôle important dans la récolte des signatures, l’écriture du programme, l’organisation des sections locales,… Et cela ne passe pas inaperçu. En général, l’appréciation est positive, surtout parmi les travailleurs et leurs familles. Nous remarquons une croissance forte de la vente de notre mensuel, un intérêt grandissant pour nos propositions et un recrutement visible de nouveaux membres, dont beaucoup de jeunes, mais aussi de plus en plus de syndicalistes.

Ce n’est pas le fruit du hasard. Depuis que la social-démocratie et les syndicats ont largement abandonné le militantisme pour des campagnes publicitaires et des actions symboliques, le savoir-faire militant se fait rare à gauche. Or, un nouveau parti ne se construit pas du néant. Soit comme Duchatelet (Vivant) ou Dedecker (fraîchement viré du VLD), on dispose de moyens financiers considérables, soit il faut s’appuyer sur la force conjuguée d’une série de petites contributions. Mais, pour cela, il faut des militants. Une grande partie de l’énergie du MAS/LSP et des indépendants au sein du CAP vise à réunir une couche large de militants au sein du CAP qui seront la chair d’un tel parti.

Cela signifie-t-il que le MAS/LSP souhaite se dissoudre au sein du CAP comme certains l’affirment ? Ou bien que le MAS/LSP veut faire du CAP un simple MAS/LSP+ comme d’autres le prétendent ? Ni l’un ni l’autre.

Depuis ‘95 déjà, le MAS/LSP défend l’idée d’un nouveau parti des travailleurs qui regroupe tous les courants qui s’opposent au néolibéralisme. Nous pensons que c’est une condition nécessaire afin de faire participer des couches plus larges aux luttes. Pour une personne qui rejoint directement le MAS/LSP, il y en a 9 qui ne sont pas prêtes à choisir un courant de gauche spécifique mais qui sont ouvertes à rejoindre une formation plus large. C’est avec eux que nous voulons traverser une période d’expérience commune. Certains en tireront des conclusions révolutionnaires, d’autres choisiront des options plus accessibles. Mais, quoi qu’il en soit, on accomplira toujours plus tous ensemble que tous divisés!

En bref : le MAS/LSP ne se dissoudra pas au sein du CAP ou ne cherchera pas non plus à faire du CAP un parti « semi-révolutionnaire » (un ‘MAS+’). Pour nous, il faut un parti large (CAP) afin de pouvoir mener les luttes de façon plus énergique et, en même temps, un parti révolutionnaire (MAS/LSP) qui défende loyalement son programme et qui – pourquoi pas ? – sur base de la pratique, convainque le CAP ou une partie importante du CAP de son programme révolutionnaire.

Une telle attitude est la logique même pour la plupart des travailleurs. Au sein de la gauche radicale, une autre logique est en vigueur : celui qui a du succès est automatiquement sectaire et celui qui n’en a pas est un monsieur sympathique. Ceci explique leurs attaques contre le CAP qui ne serait, selon eux, qu’un simple prolongement du MAS/LSP. Nos critiques ne se rendent pas compte qu’ils réduisent ainsi tous les indépendants au sein du CAP à une série de sots qui se laissent manipuler par le MAS/LSP.

Nous ne revendiquons pas les places principales sur les listes du CAP mais nous sommes prêts à aider loyalement à compléter ces listes si nécéssaire. Nous invitons nos critiques à collaborer de la même manière à la construction du CAP et nous restons ouverts, après les élections, à les accueillir si les résultats les font changer d’avis.

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