Journée pour la reconquête sociale à Charleroi

FGTB_charlLe samedi 24 octobre avait lieu à Charleroi la journée de réflexion «Quelle stratégie pour une reconquête sociale?» organisée par la FGTB Charleroi – Sud Hainaut. Six partis politiques y étaient invités : le PTB, le PSL, la LCR, le PC ainsi que le PS et Ecolo pour cet évènement placé dans le cadre des activités liées à l’appel lancé par cette régionale FGTB le 1er mai 2012 et ses « dix objectifs d’un programme anticapitaliste d’urgence».

Par Ben (Charleroi)

L’idée de la journée était que chaque parti vienne avec sa «boîte à idées» ; des propositions concrètes et constructives afin de stimuler les discussions parmi les militants et délégués syndicaux. Trois thèmes ont été débattus dans les ateliers du matin : « faire payer les grosses fortunes ? », « la réduction du temps de travail » et, enfin, «la résistance sociale est aussi une affaire européenne !». L’après-midi, des rapports de ces ateliers ont été présentés en session plénière avant de passer au débat politique et à la synthèse de la journée. De tels débats sont bien évidemment nécessaires et c’est avec enthousiasme que nous y avons participé.

Afin de concrétiser ces échanges, nous avons soumis aux différents partis la proposition de s’engager ensemble, au minimum, à signer une déclaration commune relative aux débats de la matinée : concernant l’Europe, s’engager à n’accepter aucune directive européenne, aucun traité ou quoique ce soit qui implique d’appliquer l’austérité (ce que d’autres appellent la rigueur) ; concernant le temps de travail, s’engager à n’accepter, à aucun niveau de pouvoir (communal, régional ou fédéral), aucune mesure visant à augmenter le temps de travail (allongement de la carrière, heures supplémentaires, etc.) ; et, enfin, concernant la fiscalité, s’engager à ne pas participer à un gouvernement qui refuse d’instaurer une taxe des millionnaires censée rapporter 8 milliards d’euros et à supprimer le mécanisme de la déduction des intérêts notionnels.

Ces propositions ne se basent pas sur le programme défendu par le PSL pour changer la société ; elles sont beaucoup plus limitées. Nous sommes ouverts au débat et prêts à travailler ensemble sur base de programmes et de revendications qui ne sont pas forcément les nôtres, pour peu qu’elles soient considérées comme étant un pas en avant par le mouvement des travailleurs et une bonne partie des forces de gauche.

Malheureusement, ni le PS ni le PTB ne se sont prononcés en faveur de cette proposition, le PTB se limitant à dénoncer l’approbation de divers traités d’austérité par le PS et Ecolo. Ecolo a par contre répondu favorablement, mais avec deux nuances. La première est que la suppression de la déduction des intérêts notionnels soit comprise dans les 8 milliards d’euros précités. La seconde étant que certains traités européens peuvent contenir de bonnes choses, notamment concernant la réduction des gaz à effet de serre. Cela signifie-t-il qu’Ecolo serait prêt à accepter des mesures d’austérité pour peu qu’elles soient emballées dans un traité qui aborde la réduction des gaz à effet de serre ?

La FGTB de Charleroi a fait le choix d’ouvrir son initiative au PS et Ecolo, deux partis pourtant explicitement dénoncés pour leur politique antisociale dans l’appel de 2012. Ce qui devait être un front anti-austérité est devenu un «front des progressistes». Ce changement d’approche est compréhensible vu la composition de gouvernement fédéral. L’arrivée du PS et d’Ecolo à la table des discussions risque de susciter confusion et déception chez de nombreux militants et délégués qui pensaient en avoir fini avec les partis prétendument de gauche qui appliquent une politique de droite. Ceci explique par ailleurs probablement en partie le faible nombre de participants en comparaison avec la journée à la Géode de 2013.

Le débat portant sur la stratégie pour une reconquête sociale doit se poursuivre et le PSL reste favorable à la collaboration avec l’ensemble des forces de la gauche anti-austéritaire. Mais cette journée a démontré que ni le PS, ni Ecolo, ni le PTB ne veulent s’engager sérieusement. Le PS a d’ailleurs clairement refusé la moindre pression extérieure sur le parti. La FGTB de Charleroi va devoir en tenir compte.


Un groupe de citoyens a filmé quelques-unes des interventions de cette journée, celles-ci ont été publiées sur facebook.

Voici sur le lien suivant l’intervention de notre camarade Benjamin.

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