Plus de 100 Gazaouis ont été tués en une semaine, dont une vingtaine d’enfants.
Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a lancé un terrible assaut fait de centaines de frappes aériennes sur la bande de Gaza, densément peuplée. Plus de 100 habitants y ont été massacrés en une semaine, dont 20 enfants. 400 personnes ont été blessés. Un tir a notamment frappé un rassemblement de supporters de football réunis pour regarder un match de la Coupe du Monde. Neuf d’entre eux ont été tués.
Netanyahu affirme que cette brutalité est nécessaire pour contrer les tirs de roquettes accrus sur les villes israéliennes de la part de milices palestiniennes. Les Palestiniens sont très largement militairement sans défense contre les imposantes forces armées israéliennes. Les tirs de roquettes des milices ne sont pas dissuasifs pour le régime israélien et leur utilisation aveugle est contre-productive pour la lutte. La sauvagerie des bombardement effectués par le régime israélien est frappante, particulièrement en considérant le fait qu’il n’y a pas eu jusqu’ici le moindre décès israélien suite aux tirs de roquettes, ni même de blessé grave.
Cette terrible offensive militaire ne résoudra rien. Netanyahu a rejeté les conditions du cessez-le-feu des dirigeants du Hamas à Gaza : la fin de l’offensive israélienne et la fin du blocus, la libération des prisonniers libérés en vertu d’un échange de prisonniers mais à nouveau arrêtés et l’assurance qu’aucun sabotage du nouveau gouvernement palestinien «d’unité» ne sera tenté. L’armée israélienne se prépare au contraire à lancer un assaut encore plus dévastateur – une invasion terrestre – qui augmentera le bain de de sang, particulièrement pour les Palestiniens.
Toute la stratégie de la coalition de droite de Netanyahou a été de poursuivre l’occupation répressive des territoires palestiniens et de créer encore plus de « faits accomplis » sur le terrain à travers ses programmes de construction et d’expansion des colonies juives. Les Palestiniens des territoires occupés subissent une répression sévère faite d’incursions militaires régulières, un chômage et une pauvreté terribles et ils se retrouvent bloqués, séparés et confrontés à la confiscation permanente de leurs terres. Sur cette base, il est impossible d’en finir avec le conflit national : les Palestiniens n’ont d’autre choix que de continuer à se battre pour la libération nationale et pour des conditions de vie décentes.
La spirale sanglante actuelle a été déclenchée lorsque trois adolescents israéliens ont disparu et ont été plus tard retrouvés morts. Les forces militaires israéliennes ont alors lancé une infâme opération de punition collective dans les territoires palestiniens et des manifestations et attaques de nationalistes d’extrême droite ont eu lieu en Israël, qui ont conduit à l’horrible assassinat d’un jeune palestinien de Jérusalem-Est. En conséquence, des manifestations et émeutes généralisées de Palestiniens ont éclaté dans certaines régions d’Israël.
Mais il y a également eu des manifestations anti-guerre menées conjointement par des Juifs et des Arabes à Tel Aviv, Jérusalem et Haïfa auxquelles a participé le Mouvement Socialiste de Lutte (section du Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO, en Israël / Palestine).
Les manifestations anti-guerre doivent être renforcées à travers le monde, de même qu’en Israël, pour s’opposer à la propagande nationaliste et à l’incitation à la haine de la part des dirigeants israéliens. Ce bain de sang n’est pas dans l’intérêt de la population israélienne. La majorité des Israéliens soutiennent la mise en place d’un Etat palestinien indépendant et sont favorables au démantèlement des colonies. Mais le gouvernement Netanyahu instrumentalise les meurtres des trois adolescents israéliens et les tirs de roquettes pour alimenter la peur des Israéliens et stimuler une répression sauvage. Cela n’apportera très certainement ni paix, ni la sécurité pour la population israélienne.
Malheureusement, les responsables politiques pro-capitalistes des deux côtés de la fracture nationale n’ont pas de programme capable d’en finir avec la spirale de violence. Les masses palestiniennes doivent construire leurs propres organisations de base pour démocratiquement organiser leur défense et prendre des initiatives offensives basées sur la lutte de masse, notamment contre le blocus et contre les confiscations de terres. En Israël, à la suite du mouvement social sans précédent qui a impliqué des centaines de milliers de personnes en 2011, un nouveau parti des travailleurs doit être construit pour donner une expression concrète aux revendications de ce mouvement concernant l’accès pour tous à des logements décents, à de bons services publics, de meilleurs salaires, etc.
Ce n’est que par la construction de nouveaux partis des travailleurs et de mouvements de masse dans la région que l’agenda des partis capitalistes pourra être contesté et rejeté. Les idées du socialisme pourraient alors commencer à prendre une forme concrète. La voie vers une Palestine socialiste et un Israël socialiste dans le cadre d’une confédération socialiste du Moyen-Orient pourra poser les bases d’un avenir sans guerre, ni terreur, ni pauvreté.
• Stop au massacre ! Pour la fin des frappes aériennes et des autres attaques contre Gaza ! Non à cette guerre, celle d’un gouvernement israélien acquis à la cause du big business et des colonies!
• Pour la fin du blocus de Gaza! Pour le retrait immédiat de l’armée israélienne des territoires Palestiniens. Le conflit national ne sera pas solutionné par des moyens militaires.
• Pour une lutte de masse des Palestiniens, sous contrôle démocratique, afin de lutter pour une véritable libération nationale!
• Pour des organisations indépendantes des travailleurs en Palestine et en Israël!
• Pour un État palestinien socialiste et démocratique au côté d’un Etat israélien socialiste et démocratique, avec Jerusalem pour capitale commune et garantie des droits démocratiques pour toutes les minorités, dans le cadre de la lutte pour un Moyen Orient socialiste et pour la paix.