Se prostituer pour payer ses études?

Quel avenir nous prépare-t-on?

En France, selon les chiffres de l’Observatoire de la Vie Etudiante (OVE), 40.000 étudiant(e)s se prostituent pour payer les frais liés à leurs études (droits d’inscription, photocopies et syllabi, logement, transport,…) ! Un(e) étudiant(e) sur 57 ! Et ce chiffre est en-dessous de la réalité, nombreux sont ceux et celles qui n’osent pas le déclarer…

Boris Malarme

La politique néolibérale menée par les derniers gouvernements de droite comme de « gauche» ont appauvri une grande partie de la jeunesse. Toujours selon l’OVE, en France, 225.000 étudiants ont des difficultés à payer leurs études, 100.000 vivent sous le seuil de pauvreté et 45.000 d’entre eux vivent dans une situation d’extrême pauvreté.

Vu la hausse énorme des loyers, le logement est la part du budget des étudiants qui a le plus augmenté. Pendant ce temps, le montant des bourses n’a, lui, pas bougé… L’accès réel aux études supérieures devient de plus en plus difficile. Un étudiant français sur deux se voit donc forcé de travailler pendant l’année à côté de ses études et la moitié des autres travaille durant ses vacances. Autant de temps qui ne peut être consacré à étudier et qui handicape la réussite.

Un petit boulot de quelques heures par semaine n’est aujourd’hui plus suffisant

En comparaison des petits jobs qui emploient la plus grande partie de la main d’oeuvre étudiante, l’industrie du sexe est plus attractive financièrement.

De plus en plus d’étudiant(e)s, pour être à même de réussir leurs études, sont donc obligés de vendre leur corps dans des bars à hôtesses, des agences d’escort-girl, par annonces sur internet, en posant pour des photos pornographiques ou des webcam, en faisant le ménage en sous-vêtements, ou simplement en faisant le trottoir des grandes villes de France.

Mais croire que ce processus est limité à la France serait une erreur. Il ne réflète que la situation qui se développe dans toute l’Europe. Aucune donnée n’est disponible pour la Belgique, mais l’exploitation, par l’industrie du sexe, d’étudiants confrontés aux mêmes problèmes ne fait pas de doute.

Une étude récente de l’université anglaise de Kingston illustre les liens entre augmentation des frais d’inscription et prostitution. De 1998 à aujourd’hui, le nombre d’étudiantes forcées à recourir à l’industrie du sexe a doublé en Angleterre pendant que les droits d’inscription ont triplé (aujourd’hui 4.500 € par an en moyenne).

Plusieurs personnalités issues du corps académique des universités francophones en Belgique, comme le recteur de l’UCL ou l’assistant de l’ancien recteur de l’ULB, ont déclaré récemment vouloir briser le plafond du minerval (aujourd’hui plafonné à 778€).

Ils préparent ainsi consciemment l’opinion à une hausse de celui-ci, pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros ! Selon l’UCL, les frais pour une année d’études sont de 9.278 € en moyenne, ce qui correspond à près de 200 services de ménages en petites culottes. Mais qu’à l’avenir un plus grand nombre d’étudiant(e)s soient littéralement poussés à se vendre si les minervals augmentent n’émeut guère les recteurs, les patrons et leurs politiciens.

Le Mouvement pour une Alternative Socialiste et Etudiants de Gauche Actifs défendent l’idée d’un salaire étudiant suffisant afin que chacun puisse étudier. Cela mettrait fin au recours à des solutions individuelles extrêmes comme la prostitution.


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