Appel d’enseignants pour la manifestation de la « Santé en Lutte »

Le personnel des soins de santé dénonce ses conditions de travail depuis des années. Entre sous-effectifs, bas salaires, augmentation des cadences, management impitoyable et autoritaire, c’est tout un secteur qui tire la sonnette d’alarme sur son vécu et les conséquences dramatiques des choix politiques insensés sur la qualité des soins.

Par des enseignants du PSL

Au début de la législature du gouvernement Michel, de nouvelles coupes budgétaires ont été imposées à ce secteur déjà cruellement touché. Arrêts de travail, grèves, manifestations n’avaient été accueillis qu’avec mépris par la classe dirigeante et ses représentants politiques.

La pandémie actuelle a mis en lumière le dénuement des soins de santé. Les négligences des gouvernements successifs envers ce secteur ne peuvent plus être niées. Un personnel épuisé, en sous-effectif et en manque de matériel, a dû gérer des situations extrêmement graves et compliquées, avec un afflux de patients critiques jamais vu auparavant. Le monde politique n’a pas écouté les revendications des travailleurs des soins de santé scandées depuis des années, et cela a eu de graves conséquences pour toute la population.

La crise du COVID-19 a également mis en avant le manque drastique de moyens financiers dans l’enseignement. Le sous-investissement chronique dans les infrastructures scolaires au cours des 25 dernières années a laissé les bâtiments scolaires dans un piteux état. Rien que pour les bâtiments scolaires du réseau officiel (FWB), il y a un sous-investissement annuel de 60 millions. Il faudrait plus d’un milliard d’euros pour les remettre à niveau. La situation dans le réseau libre n’est pas plus rose. Il n’est pas inhabituel qu’il pleuve dans les classes, qu’il fasse trop chaud ou trop froid, qu’il manque des chaises, des bancs, des locaux.

De plus, grâce au Pacte pour un Enseignement d’Excellence, les chiffres et les objectifs vont finir par remplacer les réunions pédagogiques et confinement nous a obligés à donner des cours ou des devoirs en ligne et à remplacer la classe par un ordinateur. Tout cela, sans formations ni outils. Cela a exacerbé les inégalités déjà trop existantes dans notre système scolaire. Notre enseignement est un enseignement à plusieurs vitesses qui reflète toutes les inégalités de la société et ne donne pas les mêmes chances à tous les élèves.

Nous portons les mêmes revendications que celles portées par la « Santé en lutte ». Nous exigeons également que notre métier soit revalorisé grâce à des investissements publics massifs. Ceux-ci permettraient l’engagement de personnels supplémentaires, l’achat de matériels, la gratuité de l’école, la construction de nouvelles écoles, la réparation de celles qui existent, etc. Du personnel supplémentaire permettrait d’avoir moins d’élèves par classes, d’améliorer la qualité de l’enseignement, de diminuer les inégalités, de réellement faire de la différenciation d’apprentissage et… de diminuer les possibilités de contagion du virus. La priorité du gouvernement n’est pas la scolarité des élèves mais bien la reprise de l’économie et cela ne change pas d’avant. Nous ne sommes pas une priorité, exigeons d’en devenir une, au même titre que la santé.

C’est pourquoi, nous avons décidé de soutenir les travailleuses et travailleurs des soins de santé et d’être présents le dimanche 13 septembre à leurs côtés pour revendiquer, notamment, des services publics de qualité et gratuits et l’arrêt de la marchandisation de nos deux secteurs. Les soignants passent de moins en moins de temps avec leurs patients et les enseignants de moins en moins de temps avec leurs élèves : nous sommes dans l’impossibilité de faire correctement notre travail !

Si nous pouvons nous retrouver dans des écoles avec des centaines de personnes, dans des transports en commun bondés, à Walibi, dans la rue Neuve, pourquoi ne pourrions-nous pas protester dans la rue avec des masques ?

Vous aussi, vous rêvez d’un enseignement réellement gratuit, démocratique, de qualité et émancipateur ? Arrêtons d’en rêver, et battons-nous pour l’obtenir ! Contactez-nous si vous voulez en discuter, ce n’est que tous ensemble et solidaires que nous arriverons à changer de société et à réellement nous débarrasser des inégalités. Selon nous, cela n’est possible qu’au travers d’une société où celles et ceux qui font tourner le monde – les travailleuses et travailleurs – sont également celles et ceux qui le gèrent et le dirigent. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.

Nous vous invitons à nous rejoindre pour former un « bloc enseignement » au côté du Bloc de la campagne féministe socialiste ROSA lors de la manif’ du 13 septembre à 12h au mont des arts (statue d’Albert Ier).

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