Delhaize. Réaction d’un délégué d’Albert Heijn

Quand on parle du projet de restructuration de Delhaize, il est beaucoup question de la chaîne de supermarchés néerlandaise Albert Hein, nouveau concurrent sur le marché flamand. Les deux premiers supermarchés ont été introduits en Belgique en 2011, et l’enseigne prévoit de disposer de 50 supermarchés en Flandre d’ici 2016. Un jeune délégué FGTB d’Albert Heijn a réagi face à l’annonce du massacre social qui menace de frapper ses collègues de Delhaize.

‘‘En tant que délégué à Albert Hein, je suis bien sûr préoccupé par ce qui arrive pour mes collègues de Delhaize : fermetures, licenciements, franchises, flexibilité accrue, réduction salariale,… Pour les employés d’Albert Heijn, entendre que les conditions de travail et de salaire se dégradent chez la concurrence, ce n’est pas une bonne chose. À Albert Heijn, il n’y a pas encore de Convention Collective de Travail car la délégation syndicale n’existe que depuis quelques mois, et il n’y a pas encore eu de concertation avec la direction. Par conséquent, nous n’avons que les minimums légaux, et aucune compensation pour le travail le dimanche par exemple.

‘‘Le quotidien De Tijd affirme qu’Albert Heijn est l’une des causes de l’opération antisociale chez Delhaize, notamment parce que ce sont essentiellement de jeunes travailleurs qui acceptent sans mot dire de travailler le dimanche. Il est vrai que les travailleurs d’Albert Heijn travaillent sous une extrême flexibilité et que c’est sur leurs épaules que l’on a fait porter ce nouveau projet, avec de nombreux sacrifices. Cependant, en tant que délégué, je pense que la ‘‘lune de miel’’ est finie pour de nombreux ‘‘nouveaux’’ magasins et que nombreux sont ceux qui veulent revenir sur cette flexibilité. Maintenant, tout devrait être suffisamment organisé pour cette nouvelle enseigne, et les horaires devraient être connus plus d’une semaine à l’avance !

‘‘Qu’Albert Heijn n’engage que de jeunes travailleurs, ce n’est d’ailleurs pas tout à fait vrai. C’est l’ancienneté qui est basse, et donc également les salaires. L’ancienneté s’accumule au fil des ans, et il devrait y avoir en retour une augmentation de salaire à l’avenir.

‘‘Les employés des autres magasins ne sont pas nos concurrents, mais nos collègues. Une attaque sur leurs salaires et leurs conditions de travail est une attaque contre nos salaires et conditions de travail. Nous ne pouvons pas nous permettre d’accepter cette spirale à la baisse. Si les travailleurs d’une autre entreprise du secteur sont plus flexibles et moins bien payés, ce sera ensuite à notre tour. Nos conditions de travail et de salaire doivent au contraire aller vers le haut !’’

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