Halte à la spirale de violence contre les Tamouls au Sri Lanka

Nadarajah Raviraj, célèbre parlementaire d’origine tamoule, a été assassiné le 10 novembre. Cet avocat des droits de l’homme était actif dans le Civil Monitoring Committee, un comité qui enquête sur les enlèvements et assassinats de Tamouls (une minorité nationale du Sri Lanka) et auquel collaborent d’autres politiciens tamouls et des militants de gauche.

Le president de ce comité est Siritunga Jayasuriya, le secretaire général de l’United Socialist Party (USP, parti-frère du MAS/LSP) qui a déjà été menacé de mort à plusieurs reprises. Assassinats et menaces servent à museler toute voix d’opposition contre le gouvernement ou en défense des Tamouls.

Dans une interview accordée en octobre à un journal tamoul de Londres, Raviraj a défendu une position trés critique envers le gouvernement sri lankais en l’accusant de mener une guerre contre les Tamouls et d’entretenir des liens avec des groupes paramilitaires. Il a spécifiquement visé le JVP (Front de libération populaire, un parti ultra-nationaliste de la majorité cinghalaise) en les accusant d’avoir du sang sur les mains.

Ceux qui prennent ainsi position pour plus de droits pour le peuple tamoul risquent leur vie.

Mais une nouvelle guerre civile pourrait bien être en vue. Récemment, des négociations de paix à Genève ont avorté. L’accord de paix des trois dernières années fait maintenant partie du passé et durant la deuxième semaine de novembre, des militaires sri lankais ont attaqué un camp de réfugiés dans l’est du pays, tuant 45 Tamouls et en blessant sérieusement 60. La veille de sa mort, Raviraj avait participé à une action de protestation contre cette attaque sanglante.

Le première guerre civile a coûté plus de 60.000 vies et a détruit une bonne partie de l’économie. La population du Sri lanka vit sous pression d’une hausse des prix des produits de base et du pétrole, et dans le nord tamoul, la population est littéralement affamée à cause d’un blocage des transports du sud cinghalais.

En réaction aux meurtres et aux tensions croissantes, tous les partis politiques d’opposition ont lancé un appel pour faire de l’enterrement de Raviraj une manifestation politique, avec grève massive. Le lundi 13 novembre, plus de 10.000 personnes, singhalais, tamouls et musulmans, ont manifesté à Colombo, la capitale.

Notre organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière, a soutenu ce mouvement, et a organisé le mercredi 15 novembre des protestations partout à travers le monde avec lettres de protestation et actions devant les ambassade srilankaises.

En Belgique, la délégation du MAS/LSP a été reçue par l’ambassadeur. Mais nous continuerons à dénoncer la situation au Sri lanka. La solidarité internationale peut avoir un effet important .

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