Insécurité dans les quartiers. Ici comme ailleurs: tout ce qui nous divise nous affaiblit

Insécurité dans les quartiers

ACTUELLEMENT, ON NE compte plus les thèmes d’émissions et d’articles qui sont consacrés à l’insécurité, entretenant par la même ce sentiment de malaise dans la population. Les médias exagèrent sans doute, mais on ne peut nier la réalité. Le vandalisme existe, et la violence dans les quartiers également. Face à cela, il fait réagir. Le tout est de voir comment réagir.

Nicolas Croes

Les partis traditionnels, depuis longtemps en marge des problèmes et réalités rencontrés par la population, n’ont vu là qu’une raison supplémentaire d’augmenter le nombre de policiers dans les rues. S’attaquer aux effets et non aux causes de l’insécurité est une absurdité. L’amalgame entre insécurité et immigration est devenu un réflexe dans une partie de la population. Or, le phénomène est beaucoup plus large. Il est nécessaire de s’interroger sur ce qui pousse une partie de la jeunesse, belge ou d’origine immigrée, à agir ainsi. Les raisons de ces accès de violences trouvent leur origine dans la situation sociale.

Entre 1998 et 2002, c’est presque un quart de la population belge (23%) qui fut à un moment ou à un autre personnellement confronté au problème de la pauvreté. En 2002 le nombres de personnes dépendantes du CPAS a augmenté de 15%, et certains jeunes ont toujours connus leurs parents au chômage. Ajoutons à cela les difficultés des jeunes issus de l’immigration pour trouver un emploi, le racisme de certains emplo-yeurs, l’impossibilité de travailler dans un service public sans nationalité belge, et autres attaques racistes… Le malêtre de ces jeunes est compréhensible. Mais leur violence – même si elle est souvent encouragée par différents films, chansons, émissions télé – est inadmissible.

Jusqu’à la fin des années 80, la plus grande peur, celle dont les médias parlaient sans cesses, relayés par la plupart des familles occidentales, était celle du communisme. De nombreuses attaques contre les travailleurs, dont diverses lois répressives, sont passées au nom de la lutte contre les états staliniens. Depuis, l’économie de marché s’est auto-proclamée seul système viable. Le capitalisme est cependant fort loin d’avoir résolu ses contradictions, et il est facile d’expliquer différentes dérives par la petite criminalité. C’est donc en détournant l’attention de la population du système qu’elle subit que l’insécurité est devenue une véritable star.

Devant la crise et les programmes d’austérité que l’on nous prépare (passé les élections bien entendu) il n’est que trop pratique de diviser la population en montant les uns contre les autres travailleurs, chômeurs, immigrés, habitants de quartiers et autres.

La meilleure méthode pour réduire les incompréhensions entre ces différents groupes est de mettre en avant leurs points communs et non leurs divergences. L’exploitation et l’oppression du système nous unis, et ce n’est qu’en luttant en commun contre lui et ses défenseurs que viendra l’émancipation de la population et qu’elle pourra enfin prendre en main sa destinée dans l’intérêt de tous.

Unissonsnous contre le racisme, les exclusions et le capitalisme qui les engendre!

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