Brésil : la Coupe pour qui ?

  • La FIFA et les multinationales, dégagez !
  • Pour des services publics gratuits et de qualité !
  • Pour des compétitions sportives aux mains de la collectivité et des supporters !

“Faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde, qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays, leur passion pour le football et que, s’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football, quoi.”

Michel Platini, président de l’UEFA.

“Faut absolument dire à Platini et ses amis qu’ils sont déconnectés de la réalité, qu’ils sont là pour leur soif de pouvoir, faire du fric sur notre dos et que, s’ils pouvaient dégager, lui et son système pourri, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football, quoi.”

Les 99%.


Pendant que la FIFA et ses cousins d’autres sports prennent en otage les compétitions sportives pour faire du profit, les travailleurs et les pauvres au Brésil crient leur colère contre ce système injuste qui donne des milliards pour satisfaire aux conditions de la FIFA tandis que les services sociaux, même basiques, sont, au pire, absents, au mieux, insuffisants. A cause du manque de sécurité et des cadences folles mises en place pour respecter les délais, une dizaine de travailleurs sont morts sur les chantiers. Et le cynisme est poussé jusqu’à organiser des journées de deuil tout en continuant la construction des stades, puisqu’il faut tenir les délais exigés par la FIFA.

Par Stéphane Delcros

On aurait pu titrer ‘‘La Coupe du Monde de la honte’’, mais ça a déjà été fait, et ça risque de continuer si rien ne change. La corruption, visible aux yeux de tous, qui entoure la désignation de la Russie et du Qatar comme pays hôtes des Coupes du Monde 2018 et 2022, a montré aux derniers sceptiques que la FIFA, l’institution suprême du football mondial, est pourrie jusqu’à la moelle et doit être démantelée. Elle ne représente en rien les aspirations des centaines de millions de pratiquants, d’employés, de bénévoles et de supporters à travers le monde.

Comment le petit business de la FIFA se présente-t-il en général ? Des autorités dociles, qui dépensent l’argent de la collectivité (plus de 4 milliards d’euros pour le Mondial sud-africain de 2010) dans la construction de stades de prestige et d’infrastructures, ce qui permet à des entrepreneurs d’empocher le magot (1,1 milliard) tandis que les supporters paient le prix fort, tout comme la population locale, confrontée à une augmentation du coût de la vie. Après quoi, la FIFA et ses fédérations continentales peuvent se partager les bénéfices des droits-télé, sponsorings et tickets de stade (1,8 milliard). Les top-managers de l’association ont bien mérité de s’octroyer un petit bonus (40 millions). Les stades inutiles sont abandonnés, ou détruits. Et les représentants politiques des capitalistes accentuent les politiques d’austérité pour essayer de rembourser la dette publique, qui a explosé.

Le système capitaliste pervertit la compétition sportive

La société capitaliste n’a rien d’autre à offrir que la perversion du sport et des compétitions sportives par l’ultra-marchandisation et la recherche effrénée de profits. La compétition sportive doit au contraire être un évènement populaire, contrôlé par les supporters et la collectivité.

Les luttes des masses au Brésil doivent réussir à s’unifier, pour revendiquer des services publics gratuits et de qualité et prendre en mains la gestion de cette Coupe du Monde et la manne de profits qu’elle pourrait réaliser. Ces luttes peuvent être les prémices de futures batailles entourant les prochains grands évènements sportifs, à commencer par les JO de Rio en 2016. Sous le contrôle et la gestion de la population, à côté des nécessités sociales, seuls les aménagements en infrastructure strictement nécessaires doivent être réalisés.

Lutter pour de telles revendications exige de se battre aussi pour un autre type de société, orientée vers les intérêts de l’ensemble de la collectivité et non plus vers les profits d’une poignée de capitalistes. Il ne suffit pas de s’attaquer au sommet de la tour d’ivoire de Blatter et Platini ; il faut en détruire les fondations.


Une vague de luttes et de manifestations déferle sur le Brésil dans la perspective de la tenue de la Coupe du Monde. Les travailleurs du métro de Sao Paolo ont ainsi entamé le 5 juin dernier une puissante grève. Cette grève a été suspendue ce lundi soir, mais une assemblée générale est prévue ce mercredi, veille du coup d’envoi de la Coupe afin de décider d’éventuelles nouvelles actions. Cette lutte dépasse largement le cadre strict des revendications salariales et représente le combat pour la défense des transports publics pour la population. Les grévistes ont bénéficié d’une attention nationale, mais ont été victimes d’une répression brutale de la part de l’Etat.

Ce vendredi 13 juin, nous appelons à la tenue d’une action de solidarité face à l’ambassade du Brésil, Ambassade du Brésil, 350 Avenue Louise 1050 Bruxelles, à 17h30. Des actions similaires se tiendront dans d’autres pays, à l’initiative de sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), dont le PSL est la section belge.

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