Le SP devient le troisième parti!

La gauche radicale hollandaise fait un grand pas en avant!

Il y a un espace à gauche de la social-démocratie et des écolos. Telle est la conclusion à laquelle est arrivée le Comité pour une Autre Politique en Belgique. Aux Pays-Bas, l’existence de cet espace a été démontrée par le Socialistische Partij (SP) de Jan Marijnissen.

Avec 25 sièges contre 9 aux élections de 2003, le SP est le grand vainqueur des élections parlementaires du 22 novembre.

Grâce à ses 1.624.349 électeurs (16,6%, 10% en plus), le SP n’est plus un petit parti, mais le troisième après les chrétiens-démocrates du CDA et les travaillistes du PvdA (l’équivalent local de notre PS dirupien).

La droite a subi une défaite: le CDA du premier ministre Balkenende a perdu 3 sièges, son partenaire libéral, le VVD, en a perdu 6. Le PvdA (dans l’opposition) de Wouter Bos a, lui, perdu 9 de ses 42 sièges.

La forte montée du SP est une expression du mécontentement envers la politique de "réformes" (c’est-à-dire d’attaques contre le niveau de vie des travailleurs et de leurs familles), qui a été menée durant des années.

Selon le Bureau Central pour la Statistique, en 2005, le revenu disponible des travailleurs néerlandais a baissé pour la quatrième année consécutive, perdant 0,7% par rapport à 2004.

Malgré tout, les partis traditionnels veulent continuer sur cette base. Le CDA de Balkenende affirmait même dans son programme électoral qu’il faut une semaine de travail plus longue sans augmentation salariale.

La sécurité sociale a été pillée ces dernières années. Cela a provoqué une forte résistance avec, notamment, plus de 300.000 participants à une manifestation nationale en 2004 et le rejet en 2005 de la Constitution Européenne, un projet vu à juste titre comme un instrument néolibéral servant le patronat.

Aujourd’hui, le SP a pu gagner les élections en étant vu comme "différent" des partis traditionnels. Jan Marijnissen, président du SP, a déclarer que les résultats électoraux montrent que la population veut une politique "plus humaine et plus sociale". Ce parti a créé d’énormes attentes parmi de larges couches de travailleurs.

Mais le SP a aussi maintenant une grande responsabilité. Nous espérons qu’il ne se laissera pas instrumentaliser par les partis traditionnels. La pression existe pour arriver à un changement positif de politique. Est-ce que cela serait possible dans une coalition avec Balkenende ? Hélas, Jan Marijnissen semble de plus en plus ouvert à cette possibilité.

Mais le patronat revendique de nouvelles "réformes" de la sécurité sociale et veut faire encore baisser les salaires. Si le SP s’implique dans un gouvernement de coalition avec le CDA et le PvdA, il va y être ligoté et payer le prix fort. Par contre, il peut être une arme importante et redoutable contre l’offensive néolibérale s’il participe activement à la résistance contre la politique actuelle et donne à cette résistance une voix politique.

Notre organisation soeur Offensief est active depuis plusieurs années déjà de façon critique au sein du Socialistische Partij.

Elle y défend une approche combative et s’oppose donc à toute participation dans une coalition qui mènerait une politique néolibérale. En mettant en avant la nécessité d’une implication active des dizaines de milliers de membres et de sympathisants du parti, elle espère que celui-ci devienne durablement l’instrument politique des intérêts des travailleurs et de leurs familles.

Partager :
Imprimer :
Première page de Lutte Socialiste