‘‘Waarom twijfelen aan’’ Une critique bienvenue de la N-VA

Dans ce livre (qui pourrait être traduit par ‘‘Pourquoi douter’’, mais qui n’est hélas pas (encore?) disponible en français , NDLR), Sven Naessens livre une masse d’arguments bien utiles sur le modèle de pauvreté proposé par la N-VA, que ce soit pour des discussions entre collègues ou au café.

Par Geert Cool

L’approche est parfois prudente – devons-nous vraiment justifier que nous n’avons rien personnellement contre De Wever & Co ? Est-ce si évident ? – mais ce départ en douceur ne porte pas atteinte à la critique acerbe du programme antisocial défendu par la N-VA. Et c’est peut-être en effet utile de directement parer aux critiques personnelles, ce qui fut l’angle d’attaque de Liesbeth Homans, proche de De Wever, contre le livre ‘‘Thatcher aan de Schelde’’ (Thatcher à l’Escaut) de Jan Vrancken. En jouant ainsi, la N-VA essaye d’éviter toute discussion sur le contenu.

J’ai particulièrement trouvé à propos les passages consacrés au programme socio-économique de la N-VA et à la réalité néolibérale d’aujourd’hui. Alors que l’élite de super-riches ne cesse de s’enrichir (le livre rappelle qu’Oxfam a publié que 85 personnes sur terre possèdent aujourd’hui autant que la moitié la plus pauvre de l’Humanité), la grande majorité de la population voit ses moyens décliner. De nombreux besoins de base restent insatisfaits faute de moyens, mais quand les marchés financiers entrent en eaux troubles, des centaines de milliards issus des caisses de la collectivité leur sont envoyés. ‘‘Mille milliards injectés dans quelque chose qui ne sait plus tenir debout, on appelle ça le marché libre, en criant sur le même temps ‘‘Il n’y a plus d’argent’’ Cela ne pouvait conduire qu’à des soulèvements en Europe.’’

Ce livre accuse à hauts cris l’écart croissant entre riches et pauvres, et explique que cet écart est devenu simplement plus gigantesque encore avec la crise. La politique défendue par la N-VA ne va faire qu’exacerber ce processus. Entre 1996 et 2011, les réductions d’impôt pour le patronat ont augmenté de 283%, mais les néolibéraux en veulent plus. Sven se demande – à juste titre – combien d’emplois auraient pu être créés en utilisant tout cet argent. Les néo-libéraux des différents partis n’ont que des sacrifices à nous offrir au niveau de nos salaires directs et indirects, mais pour eux, le ciel est sans limites. Sven expose au grand jour la nature profonde de la N-VA, un parti qui ne sait regarder qu’aux intérêts des riches. Pourquoi par exemple la N-VA garde-t-elle le silence sur les fraudes diamantaires à Anvers alors que ses dirigeants ne savent pas commander un café sans parler de la ‘‘fraude sociale’’ des chômeurs ?

Mais je n’approuve pas certains arguments ou suggestions, qui ne vont parfois pas assez loin. Appliquer une taxe des millionnaires sans contrôle public sur le secteur financier entier (pour éviter la fuite des capitaux par exemple) peut conduire à un résultat inefficace, comme en France. La Corporation Mondragon, en Pays Basque, apparaît également comme un exemple de la manière dont les choses peuvent être différentes. Le modèle des coopératives nous démontre en effet que les patrons ne sont pas nécessaires, mais dans le cadre d’un système capitaliste, les limitations restent énormes. Dans quelle mesure pouvons-nous faire face, par exemple, à la spirale à la baisse des salaires et des conditions de travail ? Mondragon a également ouvert des usines en Chine pour y profiter des bas salaires et éviter de procéder à des licenciements dans son propre personnel en Pays Basque. N’est-ce pas une illustration frappante des limites du modèle ?

Dans la résistance contre la droite et la domination des idées néolibérales, renforcée par l’essor de la N-VA, nous avons besoin de critiques bien fondées telles que celles que l’on trouve dans ce livre. Mais la gauche se doit d’être plus offensive : une gauche décomplexée contre une droite décomplexée! Diminution collective du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure, salaire minimum de 1.500 euros par mois, collectivisation du secteur financier et d’autres secteurs clés de l’économie (énergie, sidérurgie,…), gratuité et extension des transports en commun,… nous avons suffisamment de réponses concrètes à apporter en lien avec les besoins réels de la population et capables de constituer un pont vers une alternative socialiste à ce système capitalisme malade.

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