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Rendez-vous: 27/03/25
27 mars : manifestation antifasciste à Gand.  Votre place est à nos côtés !

Le 27 mars, l’association d’extrême droite NSV (Nationalistische Studentenvereniging, association des étudiants nationalistes) prévoit une marche à Gand sur le thème de la « remigration ». L’organisation prévoit de rassembler des centaines de fascistes et de néo-nazis qui crieront des slogans racistes et sexistes dans les rues. L’appel du NSV témoigne du regain de confiance en soi de l’extrême droite. Il s’agit de l’appel fasciste le plus flagrant depuis des années.

par Kenzo (Gand)

Des théories du complot à la violence

Le Vlaams Belang et ses associations étudiantes néo-fascistes diffusent depuis un certain temps déjà la théorie du complot du « grand remplacement ». Il y a quelques années, la figure de proue du Vlaams Belang Filip Dewinter (ancien membre du NSV) a publié un livre sur ce « grand remplacement ». Le KVHV (association cercle des étudiants catholiques), une autre organisation d’étudiants d’extrême droite qui sera également présente à la marche du NSV, a ensuite organisé une conférence au cours de laquelle Dewinter a été invité à parler de son livre.

Lorsque le KVHV a voulu organiser cette conférence dans le Blandijn, la faculté des langues et de philosophie, un appel a immédiatement été lancé pour bloquer le campus et empêcher la tenue de telles conférences haineuses. Le KVHV a été contraint de déplacer sa conférence vers un autre lieu.

La théorie du complot sur le « grand remplacement » affirme que la population « flamande » est remplacée par des personnes migrantes et que ce phénomène ne peut être arrêté que par des déportations massives. C’est ce qu’ils appellent la « remigration ». Lorsque l’AfD allemande et des néo-nazis comme l’Autrichien Martin Sellner ont organisé un meeting pour discuter de leur projet d’expulsion de millions de personnes, des manifestations de masse ont eu lieu. Sellner n’est plus autorisé à entrer en Allemagne, mais il a déjà été invité à une réunion du NSV.

Aujourd’hui, le NSV organise une manifestation en faveur de la « remigration ». Cette théorie constitue la base idéologique sur laquelle l’extrême droite s’appuie pour conclure que toutes les personnes migrantes devraient être expulsées. Il s’agit d’une incitation à la violence raciste.

Trump et la dictature des milliardaires

L’élection de Trump marque un nouveau tournant dans la position de l’extrême droite à l’échelle internationale. Trump souhaite mettre fin à la « citoyenneté de naissance ». Les enfants de millions de personnes migrantes seraient ainsi criminalisés. En outre, il a annoncé vouloir en expulser 11 millions. Les personnes sans-papiers vivent désormais dans la peur. À tout moment de la journée, avec leurs familles, ils et elles peuvent être rassemblé.es et expulsé.es. De cette façon, on les a complètement exclu.es de la vie publique aux États-Unis, dans l’illégalité et la clandestinité totales. Cela revient à les avoir poussé.es dans la dépendance totale des personnes qui les emploient de façon non déclarée. Les plus riches qui profitent de ce travail au noir se frottent les mains face à ce travail incroyablement bon marché, où la personne qui travaille n’a aucun droit et est prête à tout accepter, car la menace d’expulsion plane constamment au-dessus de sa tête.

Trump inscrit le déni de la non-binarité dans la loi et refuse aux individus l’accès à des soins pour l’affirmation du genre. Il a promis de « tenir les hommes à l’écart des sports féminins » et de refuser les fonds de Medicare et de Medicaid aux hôpitaux qui fournissent des soins pour l’affirmation du genre aux mineurs. Les écoles perdront leurs subventions si elles sont accusées de « promouvoir l’idéologie du genre », et les enseignant.es seront pénalisés.

Ces mesures discriminatoires sont exactement ce dont la droite a besoin pour créer un bouc émissaire. Pour eux, ce sont les « woke » qui sont responsables de la dégradation du monde. Pendant ce temps, Trump lance des attaques sévères contre la classe travailleuse. Il le fait avec son cabinet de milliardaires. Elon « salut hitlérien » Musk, ainsi que d’autres milliardaires, veulent mettre en œuvre des réductions de 2000 milliards de dollars. Où pensent-ils trouver cette somme ? Principalement dans la sécurité sociale, Medicare et Medicaid.

L’Arizona dans le sillage du trumpisme

Certaines des mesures antisociales que Trump veut mettre en place sont similaires à celles du nouveau gouvernement belge. La coalition Arizona dirigée par Bart De Wever veut principalement réaliser des économies dans la sécurité sociale, notamment en augmentant l’âge réel de la retraite, en réduisant les pensions et en pénalisant les malades de longue durée et les chômeurs.

Ce n’est pas un hasard si Bart De Wever a écrit, il y a quelques années, le livre « On Woke ». Le Premier ministre y affirme que le terme « woke » est synonyme d’« autodestruction irrationnelle du système économique et de la science de l’Occident ». En bref, ce n’est pas la soif de profit des super-riches et l’inégalité croissante qui en découle qui mènent aux problèmes économiques, mais le fait qu’il y ait des personnes qui s’opposent activement au racisme, au sexisme et à tout ce qui nous divise. Soupçonner toute opposition à l’oppression ne fait qu’entretenir l’inégalité.

Quels sont les objectifs du NSV ?

Le NSV affirme vouloir mobiliser principalement des étudiant.es. Il cherche à faire croire que ses idées bénéficient d’un large soutien. Cela devient bien sûr plus facile grâce aux scores élevés du Vlaams Belang lors des dernières élections.

De telles manifestations constituent toujours un test pour l’extrême droite. Outre une stratégie électorale, l’extrême droite cherche également à constituer des forces dans les rues. Celles-ci servent de troupes de choc pour renforcer la politique de haine et de division et faire taire toute opposition. Les manifestations du NSV servent toujours à tester jusqu’où l’extrême droite peut aller, à évaluer l’opposition et à renforcer la confiance en soi de ses partisans. Cela devrait conduire à ce que les paroles soient suivies d’actes (violents).

En outre, la manifestation du NSV poursuit trois objectifs directs : (1) orienter le débat public sur la remigration, (2) donner l’impression que la population étudiante gantoise soutient la remigration, et (3) provoquer et démontrer sa force dans le quartier étudiant et l’Overpoort en particulier, comme prélude à une future agression.

Si le NSV peut simplement manifester et descendre ensuite dans les cafés de l’Overpoort, cela pourrait amener les médias à présenter l’événement comme une manifestation « étudiante » en faveur de la remigration, légitimant ainsi les raisons invoquées par l’extrême droite. Une telle présence dans le quartier étudiant fait que de nombreux jeunes ne se sentent pas en sécurité lorsque des fascistes ivres portant des drapeaux flamands hurlent des slogans racistes et sexistes dans l’Overpoort. Si les organisations et individus d’extrême droite se sentent renforcés, ils n’hésiteront pas à transformer leur haine en violence physique.

No Pasaran !

Une manifestation dynamique pour la solidarité et contre le fascisme est la seule chose qui puisse stopper cela. En manifestant avec les antifascistes, le NSV ne pourra pas s’approprier toute l’attention des médias pour diffuser un appel à des déportations massives. De plus, une manifestation antifasciste garantit une mobilisation active, surtout parmi les étudiant.e.s, pour répondre à la haine et à la division. Il est crucial que la manifestation antifasciste traverse le quartier étudiant pour empêcher l’extrême droite de prétendre représenter les étudiant.e.s, mais aussi pour empêcher les fascistes d’y pénétrer.

Certains événements récents, survenus à la suite de plusieurs marches fascistes au niveau international, montrent qu’une augmentation de la violence n’est pas simplement un « scénario catastrophe », mais bien un effet immédiat de la normalisation de l’extrême droite, de son influence politique croissante et de sa plus grande confiance en soi. À Paris, 20 néonazis ont attaqué des militant.e.s dans un centre culturel kurde, utilisant des bouteilles et des couteaux. Ils ont ensuite défilé dans les rues en criant « Paris est nazi ».

La montée de l’AfD en Allemagne a été accompagnée d’actions d’extrême droite de plus grande ampleur, suscitant à chaque fois des contre-manifestations de plus en plus importantes. Juste avant les élections, 300 000 personnes ont manifesté dans la seule ville de Berlin contre les marches de haine fasciste et la montée de l’AfD. Sur la base de la protestation antifasciste, Die Linke a d’ailleurs connu une croissance remarquable.

Ces dernières années, nous avons enchaîné les crises, passant d’une catastrophe politique à une autre catastrophe humanitaire. Le génocide impuni des Palestinien.ne.s se poursuit, inspirant Trump à vouloir transformer Gaza en un projet immobilier. Les victoires électorales de l’extrême droite aux États-Unis, en France et en Allemagne normalisent le racisme, le sexisme et la queerphobie dans la société, entraînant une augmentation de la violence et de la haine. Les héritiers du fascisme sont de retour. En Belgique, le cordon sanitaire a été brisé et le Vlaams Belang a pris le pouvoir au niveau local pour la première fois. Aujourd’hui, les combattants de rue du NSV tentent d’envahir les rues de Gand. Nous disons : No Pasarán !

Le 27 mars, manifestez avec nous contre les fascistes ! 18h30 Rabotpark Gent

https://www.facebook.com/events/1467999690827559

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