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Rendez-vous: 08/03/25
Faire du 8 mars une journée d’action contre toutes les oppressions

À l’approche du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes et des minorités de genre, cette date doit être revendiquée comme un moment central de mobilisation contre toutes les formes d’oppression. Ce n’est pas seulement une journée pour honorer les luttes passées, mais une occasion capitale de reprendre du terrain dans un contexte mondial marqué par la confiance de gouvernements et des partis de l’extrême droite.

par Ophélie (Bruxelles)

Le succès de figures politiques réactionnaires comme Trump illustre l’efficacité du backlash contre ce que ses détracteurs appellent le “wokisme”. Cette offensive contre les idées progressistes sur le genre, le racisme et la sexualité trouve un écho inquiétant auprès d’une partie de l’électorat, nourries par des discours populistes et des médias complices. Face à cette régression, la mobilisation est plus que jamais vitale.

L’exemple de Gisèle Pélicot, qui s’est battue sans relâche contre les violences sexuelles et les ambiguïtés du système judiciaire, doit nous encourager à persévérer. Son courage met en lumière une réalité accablante: la justice inflige souvent un second traumatisme aux victimes de viol. Les procédures sont longues, humiliantes et à peine accessibles pour celles qui n’ont ni les ressources financières ni le soutien émotionnel nécessaire. La «victimisation secondaire» – ce processus par lequel la victime est mise en accusation et sommée de justifier son propre traumatisme – est un fléau qu’il faut combattre.

Ce qui doit être dénoncé, c’est l’injustice d’un système qui préfère reconnaître des «victimes idéales», celles qui correspondent à des stéréotypes de souffrance évidente. Les victimes qui osent parler de leur douleur intérieure ou qui n’entrent pas dans ces cases sont souvent écartées ou ignorées. Cette sélection arbitraire de la reconnaissance des violences est non seulement une atteinte à la dignité des victimes, mais aussi une preuve des biais structurels d’un système qui refuse de se remettre en question. La lutte contre les violences sexuelles et le traitement des victimes n’est pas une bataille à mener seul.e.

En cette période troublée, le combat pour la reconnaissance et le respect de la parole des victimes est donc loin d’être terminé. Les récents mouvements comme #MeToo ont montré la puissance de la solidarité et de l’action collective. Cependant, les réactions hostiles à ces avancées, notamment de la part de l’extrême droite, démontrent la nécessité de rester vigilants.

Il est temps de mettre fin au cercle vicieux de la culpabilisation des victimes et de la violence: dans la société, dans les tribunaux, dans les communautés et les familles. Nous exigeons davantage de ressources pour le conseil et la prévention des victimes de violences sexistes et sexuelles. Ainsi, nous défendons un investissement public important dans les refuges, les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) et les lignes téléphoniques d’urgence pour soutenir chaque victime.

Le 8 mars est notre moment pour montrer notre force et notre détermination. Cela va au-delà d’une seule journée: il s’agit d’un engagement continu pour transformer notre société. En unissant nos voix et nos actions, nous pouvons faire face à la montée des idées réactionnaires et poser les bases d’une société libérée de l’exploitation et de l’oppression.  

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