Ils organisent notre misère, organisons notre commune colère !

Cet été, la première note du formateur a fuité dans la presse. Depuis, le scénario qui se prépare pour le monde du travail, pour les personnes sans-papiers, pour les plus précaires et plus opprimé.e.s d’entre-nous, … se clarifie de jour en jour. C’est, sans une once de doute, une véritable déclaration de guerre contre la classe travailleuse qui se discute actuellement entre les partis politiques de droite de tout le pays.

Par Karim, délégué syndical CGSP ALR dans un hôpital à Bruxelles

A Bruxelles, une poignée de militant.e.s syndicaux et d’activistes de Commune Colère, une initiative qui a mené plusieurs actions ces deux dernières années pour la socialisation des biens communs, ont compris l’enjeu pour notre camp social. Dès novembre, ces camarades ont lancé une initiative autant intéressante qu’utile dans le cheminement de la réflexion pour la préparation de nos combats à venir: l’organisation d’Assemblées Générales de lutte. Les deux premières assemblées ont réuni plus d’une centaines de syndicalistes, de militant.e.s du mouvement social, d’activistes écologistes, de travailleur.euse.s non organisées, de jeunes, de personnes sans-papiers … bref, toutes celles et ceux qui sentent très clairement qu’il est temps d’organiser la riposte.

Lors de ces assemblées, nous discutons avant tout de la situation politique et nous essayons de décrypter au mieux les attaques qui se préparent afin d’être mieux armé.e.s pour les expliquer à nos collègues, ami.e.s, camarades. Il est évident qu’il est aujourd’hui urgent de prendre ce temps de discussion qui nous permettra de développer les arguments nécessaires à convaincre autour de nous de l’urgence de se mobiliser face à ces attaques d’une brutalité sans nom.

Mais ce n’est pas tout, il y a aussi une grande soif de recherche de méthodes de lutte, de stratégie pour pouvoir gagner face à l’état-major de la casse sociale qui se prépare à nous attaquer. Nous constatons qu’il y a en effet un véritable besoin de tels lieux de partage d’expérience et de constructions de liens entre les différents secteurs de lutte. Cette dynamique tente en quelque sorte de traduire le slogan de la « convergence des luttes » en quelque chose de plus concret, réel, tangible.

Pour les militant.e.s syndicalistes qui y participent, il semble assez clair que cette dynamique permet un lieu combattif de discussion et de réflexions sur les perspectives pour notre lutte. Elle répond à ce que les appareils syndicaux ne semblent pas capables ou ne souhaitent pas construire : un lieu où la base syndicale peut se retrouver, discuter et décider.  De tels lieux peuvent ainsi permettre la construction des liens de confiance et de solidarité qu’il faut s’efforcer de reconstruire urgemment. Cela pourrait permettre à terme d’insuffler en interne dans nos syndicats une dynamique combattive qui renoue avec les meilleurs traditions du mouvement ouvrier : une dynamique d’assemblées générales démocratiques qui, partant de la base, construit petit à petit le programme de la lutte en terme de revendications et de mots d’ordres.

Les premières conclusions concrètes de ces assemblées ont été bien évidemment de construire la mobilisation pour les dates prévues par le front commun syndical en assurant une présence aux actions du 13 du mois. Dans la foulée de la première assemblée de fin novembre et du rassemblement syndical du 13 décembre, les camarades ont mené une occupation symbolique de la FEB pour imposer dans la discussion publique le fait que le véritable patron du gouvernement actuellement au travail pour s’en prendre à notre niveau de vie se trouve dans ces bureaux de la fédération patronale.

Des ami.e.s de Namur et de Liège présent.e.s à la deuxième assemblée ont exprimé leur souhait de construire des dynamiques identiques dans leur ville. C’est assurément le chemin à suivre. Imaginons une telle dynamique de lutte démocratique dans toutes les villes de Belgique! Celles-ci pourraient être fédérées au sein d’une coordination nationale qui pourrait appliquer les décisions des assemblées pour collectiviser les énergies et assurer que la mobilisation contre le futur gouvernement Arizona soit la plus forte, la plus combative et surtout qu’elle ne s’arrête pas quand un ou des camarades du sommet syndical décideraient qu’il est temps de rentrer à la maison.

La prochaine AG bruxelloise aura lieu le 4 février au DK à 18h30 (Rue de Danemark 70 B). Nous invitons nos camarades, nos lecteurs.rices, nos compagnon.ne.s de route d’y participer et d’apporter leur pierre à la construction de cette dynamique. Pour celles et ceux dans d’autres villes et qui souhaiteraient lancer une telle initiative, contactez Commune Colère via leurs réseaux ou via info@commune-colere.be.

Partager :
Imprimer :
Première page de Lutte Socialiste