Le cessez-le-feu submerge le monde entier d’émotions contradictoires. Soulagement, joie et espoir ; mais aussi tristesse, colère et peur de l’avenir. Les gouvernements et les institutions internationales qui essaient aujourd’hui de se présenter comme des faiseurs de paix, sont en réalités les complices du génocide. À peine trois jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne a attaqué le camp de réfugié.e.s de Jénine. Les plans de l’État génocidaire sont clairs : accentuer la colonisation en Cisjordanie. Nous ne pouvons faire confiance qu’en notre propre camp social : le rapport de force par en bas doit continuer à se construire pour créer une vraie solution pour le peuple palestinien.
Stop au colonialisme : pas de reconstruction sur base de l’occupation et de l’impérialisme
Il faut des logements pour les millions de personnes déplacées, un accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé de base, une assistance psychologique pour la population qui subit des traumatismes depuis des années, un accès à l’éducation et à des emplois stables pour redonner l’espoir en l’avenir. Tant que l’occupation et l’apartheid se poursuivront, l’occupation israélienne rendra impossible la satisfaction de ces besoins fondamentaux.
De même, le rôle de l’impérialisme dans la région rend impossible l’autodétermination des Palestinien.ne.s sur leurs matières premières, leurs ressources en eau et leur développement. C’est dire à quel point la logique économique, capitaliste, l’impérialisme et la colonisation sont étroitement liées. Le génocide à Gaza rend encore plus urgent le renversement du capitalisme et de l’impérialisme.
Exproprier les criminels génocidaires
La reconstruction nécessite d’énormes moyens. Ceux-ci sont entre les mains des multinationales, des entreprises de construction et de démolition, des banques et des sociétés militaires qui ont tiré des profits obscènes du sang de la colonisation, de l’occupation et du génocide. La reconstruction ne peut être laissée aux mains des mêmes personnes, des capitalistes qui se sont enrichis sur la destruction de la Palestine. Une lutte d’en bas est nécessaire. La classe travailleuse palestinienne, organisée à la base, comme ce fut le cas lors des Intifadas, peut décider elle-même de ce qui est nécessaire à la reconstruction et revendiquer ces moyens.
Le sentiment très profond de solidarité avec le peuple palestinien dans toute la région, qui s’est à nouveau manifesté par des explosions de joie en Jordanie, au Maroc, en Syrie et au-delà à l’annonce du cessez-le-feu, peut être saisi pour lancer une lutte révolutionnaire plus large contre tous les intérêts impérialistes, les institutions capitalistes et les régimes autocratiques et corrompus.
Ces mouvements révolutionnaires de la classe travailleuse pourraient placer les richesses et les ressources de la région sous contrôle démocratique, en les retirant aux élites super-riches, aux grandes entreprises et aux multinationales qui les accaparent et en abusent.
Pour une transformation socialiste de la région
Un État palestinien socialiste et la transformation socialiste de la région signifieraient la création d’une société dans laquelle règnent la justice et l’égalité pour toustes et où l’oppression, l’exploitation et la pauvreté n’existent plus tout en garantissant le droit à l’autodétermination de toutes les nations et de tous les peuples.
Un mouvement révolutionnaire dans la région pourrait aussi encourager la classe travailleuse de l’Israël sioniste à lutter pour ses propres intérêts et à se retourner contre ses propres élites. Afin de se libérer de sa propre oppression capitaliste, la classe ouvrière israélienne doit se détacher du projet sioniste par sa lutte, se débarrasser des préjugés racistes et coloniaux propagés par la classe dirigeante israélienne et prendre conscience que l’Etat capitaliste Israël est un État oppresseur, colonial et génocidaire. La liberté des Palestinien.ne.s ne sera jamais atteinte tant que non seulement le cabinet de guerre de Netanyahou, mais aussi l’État capitaliste d’Israël lui-même persisteront. Cet État est inséparable du système impérialiste qui a créé une prison de violence, d’exploitation et d’oppression pour les populations du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’ailleurs.
Stoppons les sionistes pro-guerre de la coalition Arizona
En Belgique, les négociateurs de l’Arizona sont les mêmes sionistes qui soutiennent Israël depuis le début. Alors qu’ils veulent faire payer les travailleur.se.s avec leurs économies, ils prévoient d’investir plus de 6 milliards par an dans la guerre et l’armement. C’est pourquoi la lutte menée pour la libération des Palestinien.ne.s et celle menée pour une politique sociale qui s’attaque aux droits fondamentaux comme nos pensions sont une seule et même lutte.
Continuons à construire le mouvement de masse
Les syndicats, les activistes, les jeunes et les représentants du mouvement pro-palestinien, des occupations et des campagnes de boycott peuvent travailler ensemble pour lier la nécessité d’actions et de grèves contre l’Arizona dans les entreprises qui bénéficient du génocide et de la colonisation avec des actions pour la libération palestinienne telles que des boycotts collectifs par la classe travailleuse. Ainsi le pouvoir de la classe ouvrière peut être utilisé pour paralyser l’économie afin d’imposer nos revendications.