Lors de la manifestation des secteurs publics et du non-marchand du 7 novembre dernier, trois fois plus de monde étaient dans la rue qu’initialement attendu : plus de 30.000 personnes ! Colère et inquiétude se mêlaient dans la foule dynamique au vu des sombres projets des divers gouvernements, dont l’un des axes est de ne considérer le travail social que comme un outil de contrôle sur les plus précaires. Parmi les différents blocs, celui de Travail social en lutte / Sociaal werk in actie était particulièrement combatif. Nous sommes revenus sur cette mobilisation avec Simon, travailleur social depuis presque dix ans et l’un des animateurs du bloc.
Le CPAS est le dernier filet de solidarité qui existe : les personnes qui y font appel n’ont aucune autre possibilité de revenu. Il y a beaucoup à dire sur le fonctionnement des CPAS, mais il est clair que c’est un outil essentiel pour combattre la pauvreté et qu’il est nécessaire de le financer à la hauteur des besoins. Le refinancement des CPAS est la première préoccupation des collègues, car chacun comprend que d’un financement convenable dépendent nos conditions de travail, la stabilité de nos contrats, mais aussi la qualité de l’aide que nous pourrons apporter aux allocataires sociaux.
Avec les camarades de l’équipe syndicale du CPAS où je travaille, nous avons averti dès avant les élections communales sur le danger que représente la coalition Arizona: ce gouvernement prépare des coupes importantes dans les budgets là où il nous faudrait des moyens supplémentaires. C’est d’autant plus vrai que la super note de De Wever prévoit la limitation dans le temps des allocations de chômage. À quelle porte pensez-vous que les exclus du chômage iront frapper pour obtenir un revenu de remplacement ? Les exclusions du chômage, cela signifie un engorgement dans les services des CPAS et une charge supplémentaire au budget des communes, dont les CPAS dépendent.
La manifestation du 7 novembre est un premier pas pour faire pression sur le futur gouvernement. Il est rare que les salarié.e.s du secteur public et du privé se retrouvent côte à côte. Dans notre secteur, c’est pourtant essentiel, car les conditions de travail des un.e.s impactent fortement celles des autres. Les directions syndicales nous promettent que cette manifestation ne restera pas sans lendemain, et c’est en effet nécessaire : il nous faut dès maintenant préparer les prochaines actions au moyen d’assemblées générales qui mêlent les travailleurs sociaux du secteur public et de l’associatif. Nous ne pouvons-nous permettre ni l’attentisme, ni la division.