Attention aux voleurs ! L’Arizona veut nous faire les poches !
Les versions successives de la « supernote » ont toutes été brutales et inacceptables. Attaques contre nos salaires, nos pensions, nos conditions de travail, notre protection sociale, frappant particulièrement les femmes… Les politiques qui attaquent les personnes issues de l’immigration, les chômeur.se.s et les malades servent d’écran de fumée pour tenter de nous frapper toustes plus durement.
Ces attaques inédites seraient soi-disant « nécessaires » en raison du budget et des dettes publiques qui ont tellement augmenté parce que les gouvernements ont invariablement fait des cadeaux aux plus riches. Ce n’est pas notre crise, nous n’allons pas la payer !
Le patronat n’attend pas la formation du gouvernement pour passer à l’offensive. Les travailleur.se.s sont mis.e.s à l’écart en permanence, et pas seulement dans les secteurs les plus touchés. Les emplois bien protégés et bien rémunérés cèdent la place à des emplois précaires. Les restructurations et l’austérité se succèdent à un rythme effréné. Plus personne n’est à l’abri. Les secteurs dans lesquels les investissements publics sont urgents, comme les soins de santé, les transports publics et l’éducation, subissent déjà les effets des coupes budgétaires. La lutte est nécessaire, sinon l’extrême droite jouera sur les frustrations et les mécontentements pour semer les divisions et la haine. Avec pour conséquence encore plus de misère et une défense encore plus brutale des intérêts des grands patrons – il suffit de regarder les États-Unis avec Trump et son BFF Elon Musk.
Notre dossier
Un plan d’action s’impose ! Les attaques ne sont pas symboliques, notre réponse ne doit pas l’être non plus
La mobilisation des travailleur.se.s et de leurs syndicats est essentielle pour arrêter l’Arizona. Des journées d’action ponctuelles, comme celles prévues les 13 janvier et 13 février, peuvent sensibiliser à un problème particulier, mais il faut aller beaucoup plus loin. Nous manquons d’une stratégie pour organiser réellement notre lutte. L’approche actuelle des directions syndicales n’est pas à la hauteur des enjeux !
Pour construire un mouvement plus large et de plus longue durée, nous avons besoin d’un plan d’action. Cela signifie un plan avec des actions connues suffisamment à l’avance et chaque fois en progression vers l’action suivante, en augmentant également la méthode d’action jusqu’à notre arme centrale de la grève générale avec laquelle nous mettons tout à plat – et répétons cela pour une période plus longue si nécessaire. Un tel plan d’action peut rassembler toutes les formes de résistance et de lutte, y compris par exemple la protestation de masse contre le génocide à Gaza, en un puissant mouvement. De cette manière, nous parvenons à des actions qui sont soutenues par l’ensemble de la société.
On a vu en 2014 comment un plan d’action avec une concentration militante, une grande manifestation, des journées de grève provinciales et enfin une grève générale nationale ont fait trembler le gouvernement de droite Michel – De Wever. Ce mouvement a attiré des jeunes, des artistes, des indépendant.e.s, des agriculteur.trice.s et d’autres. Il a renforcé les syndicats, notre position dans l’opinion publique et a contribué à la percée du PTB, ce qui fait qu’aujourd’hui, des camarades syndicalistes et des activistes sont élus dans tous les parlements.
Un deuxième plan d’action, plus dur et plus large, s’imposait alors, mais les directions syndicales ont été effrayées par notre force et se sont réfugiées aux tables de négociation où, finalement, rien n’a été obtenu. Le contrôle démocratique de notre lutte est essentiel pour éviter cela, surtout à un moment où les attaques sont plus dures qu’en 2014 et où notre résistance doit l’être aussi.
Les assemblées du personnel, les réseaux de syndicalistes militants, la construction d’une solidarité active dans d’autres mouvements de protestation sont cruciaux pour cela. À Bruxelles, le collectif Commune Colère a pris l’initiative d’une « assemblée de lutte » avec des syndicalistes de différents syndicats et secteurs, des militant.e.s féministes, antiracistes, écologiques… afin de préparer ensemble la lutte à venir. C’est une excellente initiative qui mérite d’être reproduite dans tout le pays !
-> Prochaine Assemblée de Lutte à Bruxelles : 7 janvier, 18h30 au DK (rue de Danemark 70, St-Gilles)
Le potentiel de lutte est là. La manifestation des secteurs de la santé et du secteur public du 7 novembre a été trois fois plus importante que prévu. La grève de l’enseignement francophone du 26 novembre a été très bien suivie. Même la manifestation contre la fermeture d’Audi en septembre a été importante, alors qu’il n’y avait pas de stratégie. Pendant ce temps, les grandes manifestations contre le génocide à Gaza ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Nous pouvons renforcer notre solidarité en défilant avec nos collègues contre le génocide, ou en organisant des actions ciblées sur notre lieu de travail, comme le personnel soignant du CHU St Pierre qui a organisé une action de solidarité pour la Palestine sur une pause midi.
Bref : mettons-nous ‘en mode lutte’ dès maintenant. Pas pour de simples actions ou marches symboliques, mais pour une lutte existentielle pour notre avenir !
L’Arizona doit partir, un plan d’urgence sociale est nécessaire !
Les plans de l’Arizona s’ajoutent à des années de déficits et de politiques néolibérales. Nous ne pouvons pas supporter de nouvelles coupes budgétaires ; au contraire, nous avons besoin d’investissements publics drastiques dans les services publics et les infrastructures. Les investissements dans les soins de santé, l’éducation et les transports publics doivent être à la hauteur des besoins. Pour contrer l’abandon des malades, la charge de travail doit être réduite et un meilleur équilibre entre travail et loisirs est nécessaire. Revendiquons une réduction collective du temps de travail pour un maximum de 32 heures par semaine, avec maintien du salaire et recrutement supplémentaire. L’Arizona veut faire le contraire en abolissant le RCC, en rendant le crédit-temps fin de carrière et les autres formes de diminution de travail moins attrayantes et en instaurant un système de malus pour les pensions. Nous disons : retraite à 65 ans maximum ! Préservons les RCC, le crédit-temps fin de carrière et le crédit-temps !
Il vaut mieux ne pas laisser notre industrie aux actionnaires et aux PDG qui aujourd’hui jettent la main-d’œuvre à la poubelle et liquident le savoir-faire technique. Un défi tel qu’une sérieuse transition écologique tout en préservant les emplois (sans concessions sur les salaires et les conditions de travail) est clairement hors de portée des patrons et de leur soif de profit. Il faut un plan national public pour le maintien et le développement de la production industrielle et des emplois qui l’accompagnent. Les personnes qui travaillent dans ces secteurs et la population dans son ensemble sont les mieux placées pour déterminer les besoins, y compris un cadre de vie qui ne passe pas de l’inondation à l’ouragan et à l’incendie de forêt ; ce sont aussi les personnes qui savent le mieux comment tout produire.
Bref, un plan d’urgence sociale est nécessaire. Nous ne l’obtiendrons pas en demandant gentiment, mais seulement en organisant sérieusement notre lutte ! Les assemblées du personnel, les assemblées générales et les réseaux d’activistes peuvent étoffer ce plan d’urgence et le lier aux revendications de notre lutte.
Lutte révolutionnaire contre le système d’oppression et d’exploitation
Lutter contre les attaques contre notre niveau de vie, nos conditions de travail et notre protection sociale signifie également défendre la lutte des militant.e.s pour le climat, des agriculteur.trice.s, des personnes sans papiers et de toustes celleux qui s’opposent à l’oppression (sexisme, racisme, LGBTQIA+phobie…). Une coordination est nécessaire entre les syndicats et les autres mouvements sociaux pour être plus forts ensemble.
L’oppression est intrinsèquement liée à la logique capitaliste qui exige la division pour maintenir l’inégalité économique et sociale. Il faut un projet commun pour unir la classe travailleuse dans toute sa diversité dans la solidarité pour gagner la lutte contre chaque forme d’exploitation et d’oppression.
Cette lutte ne s’arrête pas aux frontières, une solidarité internationale est nécessaire. La lutte des peuples palestinien et libanais contre la violence coloniale, impérialiste et capitaliste dont ils sont victimes est aussi la nôtre.
Le capitalisme est une impasse de misère. Leur système est cassé et irréparable. Pour le bien de la majorité de la population et de la planète, il faut un autre système – une société socialiste dans laquelle nous prenons notre avenir en main. Travaillons dans ce sens, rejoignez le PSL !
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