Récemment, j’étais assis en classe et un camarade m’a dit : “Le libéralisme n’a pas d’avenir”. Cela m’a fait réfléchir. Bien sûr, en tant que socialiste anticapitaliste, je ne crois pas vraiment à un avenir libéral. (C’est un euphémisme !) Mais il est frappant de constater le peu de confiance qu’il reste dans le système capitaliste actuel. Il y a les catastrophes climatiques dans le sud de l’Europe, l’hypocrite crasse à l’égard du Moyen-Orient, la réélection de Trump aux États-Unis. Plus près de nous, on constate aussi comment le monde politique favorise les promoteurs immobiliers et les autres élites au détriment de celles et ceux qui font tourner la société.
Par Milan (Anvers)
Les inondations en Espagne ont une fois de plus souligné les conséquences de l’inaction climatique due au fonctionnement du capitalisme. Le libéralisme n’offre aucune solution dans ce domaine. Capitalisme et climat sont incompatibles. Pour le capitaliste, la nature est mieux morte que vivante. La nature vivante ne peut pas être vendue, mais les matières premières peuvent l’être. Bien que 70 % des émissions mondiales proviennent de l’activité d’une poignée de multinationales, celles-ci font tout leur possible pour rejeter la responsabilité du changement climatique sur les consommateurs. Pendant ce temps, ces mêmes multinationales polluantes sont passées maîtres dans l’art de l’écoblanchiment. Elles ne sont que trop heureuses de montrer à quel point elles sont “à l’épreuve du temps”. Alors oui, c’est du grand n’importe quoi. Mais pas de stress. Le Sommet annuel sur le climat devrait résoudre ce problème. Il a eu lieu cette année en Azerbaïdjan. Un pays qui dépend à plus de 90% des exportations de pétrole.
Aux États-Unis, Donald Trump a été réélu. Les Américain.ne.s ont élu à la présidence une personne condamnée pour agression sexuelle. Comment expliquer que tant d’Américain.ne.s voient leur salut dans un personnage qui méprise autant l’idée de démocratie ? Dans cette bataille électorale, une super-néolibérale affrontait un populiste d’extrême droite (par ailleurs lui aussi super-néolibéral), tous deux aussi impérialistes l’un.e que l’autre. La position pro-israélienne des Démocrates a sérieusement écorné l’image de supériorité morale entretenue par le parti. Pas mal d’électeur.trices de gauche sont resté.e.s à la maison, dégoutté.e.s par la perspective d’avoir à voter pour la vice-présidente de “Génocide Joe”. Il y a peu, certain.e.s plaçaient leurs espoirs dans une aile gauche au sein du Parti démocrate, comme Alexandria Ocasio-Cortez. Mais cette “aile gauche” est complètement tombée dans le piège de l’impérialisme israélien et de lobbys pro-israéliens comme l’American Israël Public Affairs Committee. Par ailleurs, le “rêve américain” capitaliste est synonyme d’enseignement ou de soins de santé impayables pour une couche grandissante de la population. On dirait que la classe dominante fait tout pour maintenir la population dans un état de faiblesse permanent. La victoire de Trump est l’expression d’un capitalisme en déclin. Ou même en chute libre.
Les Démocrates américains ne sont pas les seuls à entretenir un sentiment de supériorité morale parfaitement déplacé. En Europe, les dirigeants capitalistes pourraient aussi agir. Alors qu’il existe aujourd’hui 12 paquets de sanctions en vigueur contre la Russie, il n’y a aucune sanction contre Israël. Les défenseurs du régime israélien abusent du terme “antisémitisme” à l’encontre de toutes celles et ceux qui critiquent le régime colonial pour balayer d’un revers de la main les crimes de guerre commis en Palestine et au Liban.
Plus près de nous, le néolibéralisme n’apporte rien de bon non plus. À Anvers, la ville où je vis et étudie, les trams et les bus sont bondés, c’est à se demander comment ils tiennent le coup. Les loyers des kots ou des appartements coûtent les yeux de la tête, tout est fait pour cajoler les promoteurs immobiliers. La ville compte de plus en plus de sans-abri. Est-ce là la “Flandre chaleureuse” que défend la majorité communale d’Anvers et les gouvernements ? Est-ce là la prétendue efficacité qu’apporte le libéralisme ?
Leur système est cassé et irréparable. Pour le bien de la majorité de la population et de la planète, il faut un autre système. Une société socialiste dans laquelle nous prenons notre avenir en main !