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Rendez-vous: 07/11/24
“La volonté d’action est telle que nous devons déterminer qui reste pour assurer l’activité de base”

Le 7 novembre, une manifestation sera organisée par les secteurs publics et non marchands du socio-culturel, soins de santé et du bien-être. Il s’agira de la première manifestation contre le manque de fonds alloués à tous les niveaux et dans toutes les régions. Nous avons recueillis quelques témoignages concernant la situation dans ces secteurs.

Dans quel secteur travailles-tu ? Es-tu impliqué dans le travail syndical ?

Je travaille comme aide-soignant pour des personnes handicapées, dans le secteur non marchand.

– Pourquoi estimes-tu important de manifester le 7 novembre? Quelles sont les principales revendications des collègues?

Au regard de ce qui est sur table pour la formation du futur gouvernement, il est clair que nous ne sommes pas à la veille d’investissements dans le secteur des soins de santé, c’est tout le contraire. Le secteur est extrêmement fragmenté et il est crucial de suivre ce qui se passe à chaque niveau politique. Pour la région flamande, avec comme ministre du Bien-être Caroline Gennez (Vooruit), nous devons être vigilants et présents en nombre à Bruxelles le 7 novembre, non seulement pour faire pression sur le gouvernement, mais aussi pour nous assurer que la direction syndicale prenne ce combat au sérieux.

Nous travaillons au quotidien presque toujours en sous-effectif, nous ne pouvons pas faire plus que les soins de base tandis que les heures supplémentaires augmentent à mesure que les collègues quittent le navire en raison de la charge de travail. Il faut dire qu’il est souvent impossible de prendre des congés en raison du sous-effectif. La direction tente de se débrouiller, mais le fond du problème est structurel.

Le “budget personnalisé” prévu à la Région flamande (où les personnes handicapées reçoivent une somme déterminée et choisissent ensuite où recevoir leurs soins, NDLR) semble constituer une avancée à première vue, mais il s’agit en réalité d’une politique d’austérité néolibérale. Les soins sont privatisés et les personnes handicapées sont contraintes d’organiser leurs propres soins, alors qu’il devrait s’agir d’une responsabilité collective. Les personnes handicapées et le personnel soignant ne sont pas entendus. Il est urgent de changer cette situation, mais les revendications adéquates manquent encore.

Nous sommes tous à bout de nerfs. Travailler dans le secteur des soins est le plus beau métier qui soit, mais s’il n’y a pas de véritable réforme et d’investissement – pour une augmentation des salaires, une réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec augmentation du personnel – le secteur va s’effondrer. Pendant la pandémie, les gens ont applaudi mais, aujourd’hui, nous sommes tout simplement sur les genoux. Les personnes dont nous nous occupons méritent les meilleurs soins, et cela n’est possible que si l’on s’occupe également de nous.

– Qu’attends-tu de la manifestation ?

La volonté de passer à l’action est forte, mais les directions syndicales font fort peu pour stimuler cela. Celle-ci semble se reposer sur la présence de Vooruit au gouvernement. Malgré tout, je m’attends à une très bonne participation.

Nous vivons un moment historique: nous devons déterminer qui peut aller manifester et qui doit rester pour assurer l’activité de base. Cette manifestation pourrait représenter le point de départ d’un “automne chaud”. Ne perdons pas notre élan et, comme en 2014, construisons ensemble un rapport de forces efficace. Nous avons un besoin urgent d’un plan d’action interprofessionnel allant crescendo. Qu’attendent les directions syndicales?

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