L’Arizona, un projet brutal contre notre classe sociale. Se révolter & s’organiser pour gagner!

C’est une fuite dans la presse qui a permis à beaucoup d’entre-nous de découvrir le scénario préparé à huis clos contre tous les travailleur.euse.s, les jeunes, les chômeur.euse.s, les malades et les pensionné.e.s de notre pays. La coalition des droites, adoubée sans sourciller par les “socialistes” du Vooruit et les “humanistes” du CD&V – Engagés, a décidé de déclarer la guerre au monde du travail, à toutes celles et ceux qui triment au quotidien pour tenter d’avoir une vie décente. Surprise, les riches seront, eux, encore une fois préservés de toute contribution au bon fonctionnement de la société.

Par Karim, délégué syndical CGSP

Il est impossible avec les 600 mots que j’ai pour cet article de lister l’ensemble des mesures que la note De Wever prévoit. J’invite tout le monde à lire les analyses des organisations syndicales, le dossier central de ce journal ou la note elle-même parce que tout l’enjeu des semaines à venir sera de discuter et de conscientiser sur l’ampleur inédite des attaques qui se préparent. Prenons le temps de décortiquer et d’expliquer à tous nos collègues ce qui se trame. C’est le premier pas pour les impliquer dans la lutte.

Le futur gouvernement espérait certainement nous diviser en s’en prenant par étapes, tout au long de la législature, à chacune de ses cibles. L’avantage que nous avons avec cette fuite est que leur projet de frapper tout le monde est maintenant évident. Au menu des attaques: réduction des budgets des services publics (déjà en piteux état), nouvelles attaques sur les pensions (l’imposition du recul de l’âge de départ à 67 ans n’est donc pas suffisante), les enseignant.e.s, les chômeur.euse.s (allez expliquer aux travailleur.euse.s licencié.e.s de chez Audi que dans 2 ans, ils se retrouveront au CPAS), les soins de santé (ils les ont vite oubliées les promesses de la crise covid), la dérégulation brutale du travail de nuit, la suppression des sursalaires pour le personnel de nuit… bref, tout le monde va y passer.

On peut affirmer aujourd’hui que la société capitaliste tout entière présente aux travailleur.euse.s un front unique. Face à cette agression d’une ampleur historique, nous devons réfléchir activement à la construction d’un front unique de notre classe. Les enjeux pour préserver nos conditions de vie doivent nous pousser à nous retrouver sur le chemin de la lutte.

Les nombreuses fermetures d’entreprises s’ajoutent à ce tableau sombre et demandent que l’on discute urgemment dans toutes les organisations du mouvement social d’une stratégie pour lutter massivement contre ce futur gouvernement et pour préserver nos conquis sociaux. Nous sommes assez sceptiques de la stratégie actuelle de la lutte syndicale chez Audi qui nous fait craindre un enterrement du combat avant même qu’il ne commence véritablement.

Pourtant, ce lundi 16 septembre, nous étions des milliers – les sous-traitants d’Audi en tête – à exprimer notre colère et notre volonté de lutter. Les discours des dirigeants syndicaux nous ont semblé défaitistes pour ne pas dire à côté de la plaque. Aucune perspective, aucune revendication qui nous amènerait à nous unifier dans une lutte de long terme face à la machine à broyer que sera cette future coalition Arizona.

Camarades, nous sommes pourtant face à une classe dirigeante qui verra ses intérêts défendus durement par un profil qui mélange un peu du pire de Thatcher et de Trump. Camarades, nous devons nous activer, discuter, mettre pression sur nos dirigeants syndicaux, les déborder si nécessaire. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre, mettons-nous en branle et prenons confiance collectivement dans notre capacité à les pousser dans les cordes.

Un personnage dont je ne retrouve plus le nom écrivait il y a longtemps que “La timidité chez l’esclave induit l’audace chez le tyran.”  Ne soyons pas timides, luttons !

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Première page de Lutte Socialiste