Le génocide des masses palestiniennes se poursuit et le régime israélien tente de s’engouffrer dans une escalade régionale de l’horreur. Les tueries orchestrées au Liban contre le Hezbollah dépassent la fiction hollywoodienne. Il s’agit en fait d’un terrorisme de haute technologie sous la conduite de la célèbre machine à tuer du Mossad, les services secrets israéliens.
Par Bart Vandersteeene, article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Il est frappant de constater comment les médias occidentaux présentent ces actes comme une forme de lutte contre le terrorisme. On ne trouve de temps à autre, au mieux, qu’une vague critique du bout des lèvres. En dépit d’une année de génocide, défendre l’allié de l’impérialisme occidental reste le premier impératif. Le monde entier est témoin de l’horreur génocidaire infligée par le régime israélien. Dans le meilleur des cas, les dirigeants occidentaux se contentent de lever les mains au ciel, en signe d’impuissance. Comme s’il s’agissait d’un événement sur lequel il est malheureusement impossible d’avoir un impact. Au pire, ils défendent bec et ongles le « droit » de l’État israélien, sous le prétexte de la sécurité de son peuple, à perpétuer son régime d’occupation, de colonisation et de génocide.
Les guerres, les génocides et la barbarie sont les expressions d’un capitalisme en déclin. C’est le résultat d’une intensification massive de la concurrence internationale pour le pouvoir et les profits, avec des méthodes de plus en plus extrêmes d’exercice de ce pouvoir. Et pour conséquence un coût humain effroyable à Gaza, mais aussi au Soudan, en Éthiopie, dans l’est du Congo…
L’Occident est complice. À 100%
L’Occident est le coarchitecte de l’occupation et de la machine génocidaire qu’est l’État d’Israël. Les décideurs politiques en place se préoccupent parfois du sort des Palestinien.ne.s, mais de manière extrêmement cynique. L’État d’Israël est complètement intégré dans le rouage impérialiste occidental.
Outre l’alliance géopolitique, il existe également des liens et des intérêts économiques directs. Chez nous aussi, diverses entreprises s’enrichissent sur la terreur et la destruction. Ce sont elles qui devraient être la cible de notre mouvement, les profiteurs directs du génocide, les complices et ceux qui portent la responsabilité politique de la poursuite de ces politiques.
Élargir l’outil d’action qu’est le boycott
Un an après le début du génocide, beaucoup se demandent comment poursuivre le mouvement. Les manifestations de masse ne suffisent pas. La lutte contre les livraisons d’armes et pour un boycott académique général a contribué à alimenter le mouvement de revendications concrètes. Les revendications en faveur d’un boycott général jouent également un rôle dans la lutte contre la normalisation du régime israélien. Plus d’une fois, les demandes de boycott, qu’il s’agisse de l’Eurovision ou de compétitions internationales de football, se sont heurtées à un mur. Les liens entre les institutions occidentales et les institutions de l’État israélien sont profondément enracinés.
Des concessions ont été arrachées dans plusieurs universités. Cependant, celles-ci ne semblent pas définitivement acquises. L’UGent semble travailler secrètement à un système permettant de poursuivre malgré tout la coopération avec les universités israéliennes, en dépit des promesses effectuées. Quelle honte ! La seule option est de reprendre les occupations et, si possible, de les étendre. Nous ne devons pas stopper les mobilisations de masse, mais continuer à nous mobiliser et à descendre dans la rue. Mais il faut aller plus loin.
Certaines organisations, en particulier toutes celles qui organisent les salarié.e.s sur leur lieu de travail, peuvent jouer un rôle décisif dans l’expansion de la lutte. Les syndicats peuvent développer un rapport de force qui permette d’arracher des revendications concrètes. Le boycott ne doit pas se limiter à un instrument exercé uniquement par des individus, sous la forme d’un boycott des consommateurs. Le boycott peut être mis en œuvre de telle sorte que les travailleur.euse.s, organisé.e.s par le biais de leurs syndicats, refusent de servir les profiteurs du génocide. Sur base d’une campagne de sensibilisation sérieuse, les syndicats des supermarchés peuvent faire en sorte que le personnel refuse collectivement de mettre en rayon les produits provenant des territoires occupés. Dans certaines entreprises, les syndicats peuvent contrôler et imposer qu’aucun service ne soit fourni à l’État israélien et à ses institutions. Il existe donc de nombreux exemples où les syndicats peuvent utiliser le pouvoir potentiel de la classe travailleuse pour s’engager dans l’instrument du boycott, faire respecter les revendications du mouvement et ainsi renforcer celui-ci.
Les masses palestiniennes et la classe travailleuse du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont finalement la force qui peut arrêter ce génocide. Un puissant mouvement de solidarité en Occident peut apporter un soutien important à cette lutte.
Nous invitons à participer aux prochains rassemblement appelés par un large éventail d’organisations :
- 20 octobre, Bruxelles : Manifestation nationale, 15h, Gare du Nord.
- 5 octobre, Liège : 14h, Place Saint Lambert.