Depuis des mois, le régime israélien ne néglige aucune manœuvre meurtrière pour provoquer une escalade régionale. Cet été, le dirigeant du Hamas Ismail Haniyeh a été assassiné à Téhéran et Fouad Chokor, une figure clé du Hezbollah, l’a été à Beyrouth. Le Yémen a été bombardé. Et aujourd’hui, une opération de terrorisme d’État à grande échelle est menée au Liban. Comment décrire autrement ces explosions meurtrières par le biais de bipeurs et de talkies-walkies, suivies de bombardements ? Avec un cynisme effroyable, George-Louis Bouchez (MR) a pourtant osé déclarer “Je trouve que cette attaque est plutôt un coup de génie”.
Les explosions des 17 et 18 septembre au Liban et en Syrie ont fait au moins 37 morts et des milliers de blessés. Ces explosions visaient clairement des pans entiers de la population libanaise, et pas seulement les membres du Hezbollah. Ces explosions ont été suivies de bombardements qui ont causé des centaines de morts.
Vendredi, des immeubles résidentiels ont été attaqués à Beyrouth, et les hôpitaux ont reçu plus de personnes à soigner qu’après la catastrophe de l’explosion du port de Beyrouth en 2020. Selon le ministère libanais de la Santé, au moins 558 personnes ont été tuées dans des bombardements lundi, dont 50 enfants. Des dizaines de milliers de personnes tentent de fuir le sud du Liban. Les personnes blessées, quant à elles, s’entassent dans des hôpitaux qui étaient déjà au bord de l’effondrement avant que le terrorisme d’État israélien ne s’abatte sur la société libanaise. Aux blessures physiques s’ajoutent l’état de terreur extrême dans lequel des milliers de personnes sont plongées.
Le ministre israélien de la Guerre, Galant, a parlé d’une “nouvelle phase” dans la guerre contre “l’Axe de la résistance”, en mettant l’accent sur le Liban. Netanyahou et sa bande veulent exporter leur agression militaire à Gaza vers le Liban et la Cisjordanie. Pendant ce temps, l’horreur n’en finit pas à Gaza. Le week-end dernier, au moins 22 personnes ont été tuées lors d’une attaque contre une école dans le quartier de Zeitoun.
Le journaliste d’investigation israélien Ronen Bergman explique à juste titre que les autorités israéliennes ont mis au point “la machine à tuer la plus robuste et la plus rationalisée de l’histoire”. Cette machine à tuer est déployée pour provoquer une sanglante guerre régionale et de créer encore plus de destructions et de détresse. En octobre 2023, le président de la N-VA et actuel formateur du gouvernement fédéral, Bart De Wever, a osé déclarer : “Il n’y a pas d’autre solution que de choisir Israël, la démocratie et la lumière. Quiconque se trouve de l’autre côté rejoint la terreur et l’obscurité” Où peut-il donc voir la “démocratie et la lumière” dans les décombres et les charniers ?
Pour les peuples de la région, la situation est abominable. Le gouvernement israélien parle de sécuriser le nord d’Israël pour en protéger la population. L’argument ne tient pas la route. Bombarder et raser le Liban dans une guerre totale avec le Hezbollah n’apportera aucune sécurité. En réalité, cette opération vise à restaurer le sentiment “d’unité nationale” dont la fragilité avait été révélée par les protestations croissantes dans les zones situées à l’intérieur de la ligne verte. Début septembre, une grève générale a été décrétée par la centrale syndicale Histadrout et des centaines de milliers de personnes ont rejoint les manifestations pour protester contre le refus du gouvernement israélien de conclure un accord sur la libération d’otages. Il s’agit également pour le gouvernement israélien de détourner l’attention du fait qu’un an après les terribles attaques du Hamas et le génocide qui a suivi à Gaza, Netanyaou et sa bande d’assassins ne peuvent présenter une “victoire” sur aucun front.
Un cessez-le-feu semble désormais aujourd’hui encore plus improbable, malgré toutes les déclarations de Joe Biden. L’impérialisme américain est prisonnier d’un paradoxe. Il souhaite d’une part une stabilisation de la situation et un cessez-le-feu avant les élections présidentielles américaines, en raison notamment du facteur que représente la colère suscitée par le génocide à Gaza parmi son électorat. Mais, d’autre part, Washington continue de soutenir sans réserve le gouvernement Netanyahou, particulièrement via une assistance militaire directe, dans le cadre de sa rivalité avec “l’axe iranien” soutenu par les impérialismes russe et chinois. Cela garantit qu’un accord ne soit pas possible. L’agression au Liban sabote toute chance de cessez-le-feu et ne fait qu’entraîner une nouvelle escalade. Telle est la spirale meurtrière dans laquelle le gouvernement israélien pousse la région.
La résistance internationale de la classe travailleuse et de toutes les personnes opprimées est nécessaire contre l’escalade de la violence et le génocide. C’est essentiel en tant que solidarité avec les masses des territoires palestiniens et du Liban. Ce mouvement international est également important pour venir en aide à la résistance en Israël-même, malgré le fait que son écho soit pour l’instant limité.
Le gouvernement sanguinaire de Netanyahou doit être renversé! Les livraisons d’armes et les liens qui soutiennent l’occupation coloniale et les massacres doivent cesser. L’ensemble du système capitaliste et impérialiste, sur lequel se développe la barbarie actuelle, doit disparaître. Pour cela, nous ne pouvons pas compter ni sur la pourriture du monde politique de l’establishment occidental ni sur les régimes dictatoriaux et réactionnaires ailleurs dans le monde. L’auto-organisation de la jeunesse a été l’une des plus grandes forces des occupations de campus du printemps dernier. C’est par ailleurs nécessaire à plus grande échelle : la lutte internationale et la solidarité des personnes victimes de l’exploitation capitaliste et des oppressions sont la voie à suivre pour mettre fin à la barbarie capitaliste.
- Participez à la manifestation nationale du 20 octobre prochain, 15h, Gare du nord.
- Démontrons toute la diversité de la solidarité !
- Les étudiant.e.s des occupations de campus organiseront très certainement à nouveau une délégation dans la manifestation : participez avec une banderole signée de votre école, campus,…
- Vous êtes syndicalistes ? Participez avec vos collègues et votre délégation, et pourquoi pas vous aussi avec votre propre banderole de solidarité.
- Des délégations “queers for Palestine” étaient visibles dans les diverses Pride tandis que des délégations pro-Palestine étaient très présentes aux mobilisations antifascistes ou encore féministes : continuons sur cette voie !
- Démontrons toute la diversité de la solidarité !
- Résistance en Belgique contre les complices des génocidaires : les partis de droite aux commandes aux divers échelons de pouvoir, comme le MR et la N-VA, vont redoubler d’efforts pour soutenir le gouvernement israélien que la répression du mouvement propalestinien par diverses autorités ne cesse de s’intensifier.
- Le mouvement pro-Palestine doit être visible dans les mobilisations syndicales contre les projets antisociaux des gouvernements de droite.Syndicalistes et activistes : solidarité contre la répression ! S’en prendre à l’un.e d’entre nous, c’est s’en prendre à nous tous.tes!
- Ni livraison ni transit d’armes par la Belgique ! Il faut une campagne de boycott ouvrier pour refuser de fabriquer ou de manutentionner des armes et de l’équipement militaire sur le sol belge et combattre le gouvernement wallon MR-Engagé qui va très certainement faire sauter les restrictions obtenues l’an dernier concernant les livraisons et le transit d’armes vers Israël.
Nous invitons à participer aux prochains rassemblement appelés par un large éventail d’organisations :
- 20 octobre, Bruxelles : Manifestation nationale, 15h, Gare du Nord.
- 5 octobre, Liège : 14h, Place Saint Lambert.