Les politiciens de tous les partis ont rapidement exprimé leur opposition aux licenciements chez Volkswagen. En pleine préparation d’un nouveau round de discussions communautaires, ils ont fustigé le « nationalisme » des Allemands qui ont accepté énormément de concessions pour garder l’emploi chez eux.
Mais, bien sûr, ces mêmes politiciens veulent continuer à imposer le même genre de concessions en faveur du patronat en Belgique.
Le Vlaams Belang a été encore plus net en déclarant qu’« Une entreprise n’est pas une institution de charité, quel que soit l’endroit où se trouve le siège principal. Une entreprise ne réfléchit qu’en termes de rentabilité. ». Il en a profité pour exiger des « mesures structurelles et audacieuses » (sic) pour réduire les « coûts salariaux trop élevés » des travailleurs belges.
En octobre 2005, Bernd Pischetsrieder, le manager de VW a tout de même reconnu dans une interview : « Les salaires ne sont que responsables de 15% de tous les coûts (pas seulement l’assemblage, mais également la vente,… NDLR). Notre problème se situe ailleurs. »
Le gouvernement a utilisé l’argent de nos impôts pour essayer d’ancrer solidement VW en Belgique en multipliant baisses de charges sociales, cadeaux fiscaux sur le travail en équipe et les heures sup’, et en investissant en outre 35 millions d’euros dans l’Automotive Park. Cette stratégie a clairement fait faillite.
Le gouvernement aurait mieux fait de récupérer les investissements de soutien et les baisses de charges des années précédentes afin de les réorienter vers leur but premier annoncé: le maintien de l’emploi !
Une alternative socialiste
Sous le capitalisme, les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de lutter pour chaque emploi. Sous le socialisme, l’augmentation de la productivité permettra d’alléger la charge de travail pour tous. La surproduction sera éliminée par une diversification graduelle et une réorientation vers une production socialement utile.
En attendant, des victoires à court terme et partielles sur les multinationales sont possibles, même à l’ère de la mondialisation, à condition de forger un rapport de forces. Mais si, dans le passé, un compromis était parfois possible en raison d’une conjoncture économique favorable, une période de longue durée de concessions systématiques par les multinationales est aujourd’hui impossible. Une troisième voie (entre capitalisme et socialisme) est définitivement exclue.
Assurer des conditions de vie et de travail correctes pour tous exigera une rupture fondamentale et la construction d’une société socialiste.