Gaza. Personne n’est libre tant que tout le monde ne l’est pas!

“Il n’y a plus d’espoir”, a résumé un médecin de Gaza avec horreur. Des centaines de milliers de Palestinien⸱nes ont perdu leur maison, leur vie, leur avenir. Tout est en ruine. C’est à prendre au pied de la lettre: selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les bombardements et les agressions militaires ont déjà causé 39 millions de tonnes de décombres à Gaza. Cela représente 107 kilogrammes par mètre carré, soit 13 fois plus que les dégâts causés par tous les conflits dans le monde depuis 2008.

Les dirigeant⸱es du monde refusent d’écouter la voix des protestations de masse. De l’armement continue d’être envoyé en Israël. Les États-Unis ont donné leur feu vert à la livraison de 50 avions de chasse F15 ainsi qu’à d’autres équipements militaires à la mi-juin. Une étude réalisée par le CNCD-11.11.11 et Fairfin a révélé que BNP Paribas investit des milliards d’euros dans des entreprises qui vendent des armes à l’armée israélienne. Le gouvernement belge, actionnaire de la banque, affirme ne rien pouvoir faire. C’est visiblement plus facile, en respectant le cadre du capitalisme, d’envisager de supprimer leurs allocations aux chômeur⸱euses que de stopper l’industrie de la mort.

La population de Gaza n’a que faire des discours des dirigeant⸱es du monde sur l’aide humanitaire. Elle a besoin d’actes concrets. Le gouvernement Netanyahou reste inflexible. Même les simples pauses de l’armée sont immédiatement critiquées par ses ministres. Pendant ce temps, l’extension régionale de la guerre menace, avec des affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais. Le régime israélien menace d’une “guerre totale”. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré sur X qu’une telle guerre détruirait le Hezbollah et frapperait durement le Liban. Pour le vice-président du Parlement, Nissim Vaturi (Likoud), les manifestations israéliennes des familles d’otages et d’opposant⸱es au gouvernement représentent une aile du Hamas.

Les manifestations de masse organisées de par le monde ne sont pas encore parvenues à mettre un terme à cette horreur. Elles renforcent l’isolement du régime de Netanyahou, dont le sommet est parsemé de divisions. Mais grâce au soutien de l’impérialisme américain et d’autres alliés, la campagne génocidaire poursuit son cours. Nous n’avons pas d’autre choix que de poursuivre notre lutte. Les occupations de campus ont apporté une bouffée d’air frais au mouvement. Même pendant les examens, les étudiant⸱es ont continué leur action, à la grande frustration des recteurs et rectrices, qui n’ont pas hésité à recourir au racisme, à l’envoi de la police ou à des accusations de bas-étage comme la “prise d’otage d’université”. La pensée critique dans les universités fait partie des victimes de guerre.

Cette dynamique étudiante mérite d’être imitée ailleurs. Si les étudiant⸱es sont parvenu⸱es à arracher des concessions, le mouvement ouvrier peut y parvenir aussi. Une campagne de boycott ouvrier doit être lancée pour bloquer la fabrication et le transit d’équipements militaires ou de matériel destiné à l’occupation coloniale des territoires palestiniens. Des protestations plus nombreuses et massives auront un impact, notamment en renforçant la confiance et le soutien en faveur d’une lutte de libération fondamentale du peuple palestinien sur le modèle de la grève générale de 1936 et de la première Intifada de 1987. Un tel type de lutte renforcerait également l’opposition à Netanyahou en Israël de la part des travailleur⸱euses et de jeunes qui ne veulent rien avoir à faire avec ce régime colonial et génocidaire. 

Une véritable liberté pour le peuple palestinien signifie la fin de l’occupation, des colonies, de l’oppression et le droit au retour dans sa patrie historique. Il est clair que cela n’arrivera jamais tant que l’État israélien et sa classe dirigeante génocidaire continueront d’exister. Tous deux doivent être renversés et détruits. Les masses palestiniennes, ainsi que la classe travailleuse et les pauvres du Moyen-Orient et du monde entier, doivent s’organiser dans cette direction, y compris en appelant les travailleur⸱euses et les jeunes d’Israël à les rejoindre dans une transformation révolutionnaire de toute la région.

Le système capitaliste et la domination impérialiste n’offrent qu’un avenir de guerre, d’oppression et d’exploitation. Ils doivent disparaître ! La classe travailleuse dans toute sa diversité et les pauvres peuvent arracher une solution juste et démocratique par en bas, une solution où les masses palestiniennes et israéliennes se verront accorder des droits égaux à l’autodétermination nationale. Cela signifie un Moyen-Orient socialiste démocratique, débarrassé du capitalisme, où les richesses et les ressources ne seront plus possédées par les multinationales, les banques et les oligarques, mais placées sous propriété publique et contrôle démocratique des masses aujourd’hui opprimées et exploitées et de leurs institutions.

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Première page de Lutte Socialiste